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- » [100 pages] Talent d'écrivain? Les rimes et vous ne font qu'un ? #1
#202 Le 21-05-2012 à 13h22
coucou encore un poème a mon amis décédè :"(
je l'avais écrit quand je pleurer donc hein il et pas super mais je voudrait l'arranger pour lui mais je ses pas comment
Tu nous a quitté
si vite que ji croyai pas
tu nous manque tellement
et crois moi c'est pas fini
tes parent , tes amis
et moi la premier
ont pense a toi
mais larme étais chaude
tellement qu'elles ont bruler
la peau de mon visage
tous les soir avant de me coucher
je verse quelque l'arme pour toi
c'étais la derinière choses a l'aquel j'ai imaginer
de perdre toi ? crois moi ji crois toujours pas
mais tous se que j'espère pour toi
ses que tu irra au paradis
en t'aime tous et je t'oublirai jamais
sa je te le promet
je t'envoi mais penser et ses quelque phrase
avec toi dans ta tombe
pour te tenir compagnie
voilà aussi un petit truc aussi :
Un jours je tes dit :
je t'aime
tu ma regarder
avec un air dégouter
juste avec ton regard je
me senti mal alèse
et la tu mas dit
moi je t'aime pas
a cette instans la
j'ai senti mon coeur se briser
comme du cristal
j'ai esseyer a t'oublier
a plusieur reprise mais non
rien a faire ....
le seul problèm ses que tu ma
pas tous appris
tu ma appris a t'aimer
mais pas a t'oublier
mais un beau jours
un garçons mysterieux
me regard avec sont regard
tellement profond que j'ai craquer
et la il s'approche et me dit:
je t'aime ...
j'ai ressenti comme un choc
mon coeur et re devennu
sont beau cristal
et la j'ai réussi a l'oublier
et mon histoire a commencer
dite moi vos avis merci
Dernière modification par soummaya012 (Le 21-05-2012 à 13h55)
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#203 Le 21-05-2012 à 19h11
se serait sympa de me donner des avis car moi à force d'attendre vos réponse je m'ennuie et oui chaque je vais fois que je viens ici je constate que vous les filles vous n'êtes pas mes amies et je me dit que mes poèmes resteront sans avis à planer dans le vide infini et sans vous ils vont perdre la vie sur cromimi.
non se n'est pas vrai mais donner moi vos avis svp
Dernière modification par Marie-zoe (Le 07-06-2012 à 15h55)
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#204 Le 21-05-2012 à 19h53
Marie-zoe a écrit :
Voici un autre petit poème que j'ai écrit pour la fete des mères:
Maman
Maman,je t'aime tellement
Tu es pareille à un rayon de soleil
Qui éclaire mon coeur
de bonheur...
L'année passée ,
je n'étais pas là,
Mais aujourd'hui c'est bien moi.
me re voilà
Tu es une véritable beauté,
Qui est toujours là pour m'éclairer,(ou pour m'aider sa va aussi)
Pour me montrer la bonne route,(regard : pour me mantrer le chemain qui mène vert ma destiné sa va non?)
Vers ma destinée...
Tu es vraiment la pus gentille,
Vraiment unique dans ma vie,
Une protectrice idéale,
Pareille à une fleur avec ses pétales,
Pour moi tu es tout,
Comme un doudou.(y avait gros mais c'est pas la peine^^)
A qui je peux tout confier,
Et jamais je ne pourrais t'oublier.
je t'aime mon doudou
Des avis???????????????
très jolie et très sympa je modifie quelque truck et dit moi si sa va ok !
et toi aussi tu pourrait donner des avis sur les miens
ps : j'ai modifier juste pour tester mais je le trouve mieu comme il étais
Dernière modification par soummaya012 (Le 21-05-2012 à 19h54)
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#205 Le 21-05-2012 à 20h52
soummaya012
hi hi tu as raison tes poèmes aussi son très beaux mais j'aime bien faire mon intéressante XD
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#206 Le 21-05-2012 à 21h15
J'ai une autre histoire, finie cette fois, inspirée de LGDC (c'est casiment pareil) :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Dans une petite ville, pas loin de la mer, il y avait un immeuble, désaffecter. Quand on le voit comme ça, on dirait juste qu'il fait peur. Mais quand on y monte, jusqu'au quatrième étage, a une porte, on pousse cette porte et on voit ... des chats. Tout un clan. Ces chats vivent en paix, ce nourrissant de pâté pour chat ou de déchets (berk).
Ces chats ne vivent pas comme ceux que l'on connait, comme le grand chef Étoile de Feu ou la grrrrrande chef Étoile de Lune :
les noms :
Chaton : Ronces.
Apprenti (guérisseur ou guerrier) :
Boule de Ronces.
Guerrier : Ronces Grimpante.
Guérisseur : Boule de Ronces.
Code du Guerrier :
Article 1 : Défend ton clan, quitte à y laisser ta vie.
Article 2 : Les anciens et les chatons doivent être nourris avant les apprentis et les guerriers. À moins d'en avoir la permission, les apprentis ne doivent pas manger avant d'avoir chasser pour nourrir les anciens.
Article 3 : Un chaton doit être âgé d'au moins 6 lunes pour devenir un apprenti.
Article 4 : Les nouveaux guerriers doivent faire une veillée silencieuse durant une nuit après avoir reçu leur nom de guerrier.
Article 5 : Le lieutenant devient chef du clan quand le chef meurt ou se retire.
Article 6 : Après la mort ou le retirement du lieutenant, le nouveau lieutenant doit être choisi avec un signe de la Tribu du Ciel (Clan des Étoiles).
Article 7 : Les rondes doivent être faites régulièrement, pour vérifier qu'il n'y ait aucun rat ou autre.
Article 8 : La parole du chef de clan est le code du guerrier.
Article 9 : Si pendant la ronde, un guerrier trouve de la nourriture, il se doit de la rapporter a son clan.
Quelques personnages :
Miel (chatte au poil doré et aux yeux ambré).
Fleur de Cannelle (guerrière au poil de couleur marron/crème).
Tornade de Cendre (chat au pelage gris foncé).
Griffes d'Argent (mâle au pelage argenté).
Étoile de Braise (chef au pelage noir moucheté de roux).
Boule de Feu (petite chatte rousse).
Fleur Blanche (grande chatte au poil très blanc).
Howlite Turquoise (chatte au pelage crème).
Cœur de Rose (guerrière au pelage beige très clair, presque rose).
Nuage d'Or (chat au poil doré et aux yeux vert).
Fleur de Citron (chatte au poil presque jaune).
Minet de Cheshire (chatte au poil noir).
Éclair (lynx au pelage marron tacheté de noir).
Mini-tome 1 : La Tribu de Cristal
Chapitre 1
Dans une rue déserte d’une ville, quatre ombres glissaient lentement sur le mur d’une maison. Ces ombres appartenaient à des chats. Ils s’arrêtèrent un peu plus loin d’une masse sombre.
-Qu’est-ce que c’est ? demande l’un d’eux.
-Aucune idée. répond une femelle.
-Je vais voir. reprend un mâle.
-Fais attention Tornade de Cendre.
-Ne t’inquiète pas Fleur de Cannelle.
Il s’approcha doucement, se détendit et déclara :
-C’est un chat.
-Un chat ? Vivant ? demanda l’autre mâle.
Ils s’approchèrent tous les trois.
-Plutôt une chatte, et oui, vivante, miaula Fleur de Cannelle.
-On la ramène au camp ? On a besoin d’apprentis.
-Tu as raison Griffes d’Argent, ramenons la.
Ils prirent chacun une partie du corps de la chatte et repartir de là ou ils étaient arrivée. Après avoir tourné à plusieurs coins de rue, ils arrivèrent devant un immeuble. Abandonné. Ils grimpèrent au quatrième étage, s’arrêtèrent devant une porte. Un chat était de garde.
-Va prévenir Étoile de Braise, dit Griffe d’Argent.
Le garde partit à l’intérieur de la pièce. Dedans, il y avait des vieux meubles, et 4 portes. Ils partirent dans celle de droite. Elle donnait dans une chambre. Surement celle des enfants. Il y avait un lit superposé, les matelas étaient usés. Une table de nuit tenait encore debout, bien qu’elle n’ai plus que trois pieds. Une commode, avec 5 tiroirs, était en face, juste a coter d’une fenêtre.
Les quatre chats posèrent la chatte inconsciente sur le lit superposé. Une grande chatte noir, constellée de taches rousses entra, suivi d’une chatte rousse plus petite. Pendant que la petite rousse alla fureter dans la commode, la chatte noire demanda :
-Qu’est ce que tu nous ramènes, Tornade de Cendre ?
-Une chatte, Étoile de Braise. On faisait notre ronde, quand on la trouvée. On s’est dit qu’on pouvait la ramenée la, elle a l’âge qu’il faut pour être apprentie.
Étoile de Braise réfléchit, puis dit :
-Pour l’instant, Boule de Feu va la soignée. On verra ensuite.
Elle regarda la petite chatte rousse, qui devait être Boule de Feu. Celle-ci acquiesça, et la chef sortit.
-Allez zou vous quatre, dit Boule de Feu. C’est pas pour les visiteurs ici.
Les quatre chats partirent, et la chatte prit des herbes dans la commode, et soigna la chatte, et la lécha pour l’essuyer et la réchauffer. Maintenant qu’on voyait sa fourrure, elle était dorée.
Chapitre 2
-Comment elle va ? demanda Fleur de Cannelle.
-Mieux, répondit Boule de Feu. Elle s’est réveillée, mais elle est encore fatiguée.
-Bon, mais tu la trouves méchante toi ??
-Je n’en sais rien, mais il vaut mieux se méfier …
-D’accord, je poste un garde devant ton antre.
-Bon, moi j’y retourne.
-A plus tard.
La chatte rousse repartit vers la petite chambre, où sa patiente était encore sur le lit, à demi inconsciente.
Quand elle remua, Boule de Feu se tint sur ses gardes. On ne sait jamais qui peut se cacher derrière un chat.
La chatte dorée ouvrit les yeux. Lentement. Ils étaient ambrés, et ça lui allait bien. Elle regarda autour d'elle. Elle devait être perdue. Quand elle vit la petite chatte rousse, elle sursauta.
-Doucement, je ne vais pas te faire de mal.
-Qui... Qui êtes-vous ??
-La guérisseuse de la Tribu.
-Comment tu t'appelles ??
-Boule de Feu, et toi ??
-D'où je viens, on m'appelait Miel.
-Repose-toi. Mange ces herbes à coter de toi. Je reviens tout de suite.
Miel mangea les herbes, bien qu’elles eussent un goût amer.
Ensuite, elle regarda une seconde fois autour d'elle. Une commode, une fenêtre, une table. Rien de bien méchant. Soudain, elle se figea. L'avait on retrouvée ?? Sa fuite n'aurait donc servie à rien ??
Mais Boule de Feu revint, accompagnée d'une grande chatte noire, constellé de taches rousses.
-Bonjour, dit-elle. Tu t'appelles Miel c'est ça ??
-Heu... Oui... Qui êtes-vous ??
-Je m'appelle Étoile de Braise, chef de la Tribu. Tu pourras rester ici le temps que tu veux. D'où viens-tu ??
Miel se figea encore. Elle ne pouvait pas leur dire d'où elle venait. Sinon il la rejetterait, et ...
-je viens d'une ville voisine. Mais j'ai voulu changer d'air et je suis arrivé ici. Mais e me suis arrivé à une porte, et j'ai voulu me reposer, mais un... une... un truc qui tient sur deux jambes a eu peur de moi, et il m'a chassé. J'ai eu tellement peur que j'ai courue sans regarder devant moi. Je me suis prise dans un caillou et je me suis cogné, et tout est devenu noir ...
La chef allait prendre la parole, quand un chat brun arriva en courant, et dit :
-Boule de Feu !! On a besoin de toi !! Fleur Blanche a eu un accident !!
A ces mots, la chatte rousse se précipita à la porte, et Étoile de Braise dit a Miel :
-Viens.
Miel la suivit en titubant, et ils arrivèrent devant la porte de l'appartement.
-Que c'est il passer ?? demanda Boule de Feu à la dénommée Fleur Blanche.
-Un... Un gros chat m'a attaqué. Il a... avait des touffes de poils derrière les oreilles et il m'a dit : Je tiens ma promesse...
A ces mots, elle s’évanoui.
Miel se figea. Se ne pouvait être qu’Éclair qui avait fait ça. Personne n’aurait attaqué un chat sans dire ses mots.
-Une attaque ??
-Elle va s'en sortir ?? demanda la chef.
-Oui mais je dois la soigner.
Deux chats prirent la chatte blanche et l’emmenèrent dans le repaire de la guérisseuse.
Miel entendit un « psssss » et alla voir dans ce que nous appellerions toilettes, mais ils avaient été refais pour la tanière du chef.
-Assied toi, dit Étoile de Braise. Est-ce que tu veux rester avec nous ??
-Et bien… J’aimerais bien, si cela ne pose pas de problème.
-Aucun problème, mais je vais t’expliquer nos règles en quelque sorte. Tu vas devenir apprentie, et tu auras un mentor qui va t’apprendre nos lois. Puis tu deviendras guerrière et tu pourras partir du camp autant qu’il te le souhaite. Maintenant, je vais faire ton baptême.
Chapitre 3
-Que toute la Tribu se rassemble autour de la table pour une assemblée !
L’appel d’Étoile de Braise s’entendit partout dans l’appartement.
La table sur laquelle elle se tenait, se situait dans la cuisine et était en bois, elle avait encore ses quatre pieds, bien qu’elle tanguait.
Les chats se rassemblaient autour, sauf Boule de Feu qui restait a proximité de la petite chambre, où Fleur Blanche était soignée.
-Aujourd’hui nous allons former une nouvelle apprentie. Il s’agit de Miel, que certain connaissent déjà. Miel, monte.
La chatte grimpa, ais elle n’était pas a son aise sur cette table qui vacillait.
-Miel, tu as été recueillie, puis tu as voulu te joindre à nous. Je l’ai accepté car nous manquons d’apprentis, et je t’aurai acceptée quand même. Donc, je te fais apprentie sous le nom de Boule de Miel, et Nuage d’Or, qui vient tout juste de finir sa formation d’apprenti, va être ton mentor. Puisse t il t’apprendre les lois du noble code de la Tribu du Ciel.
A ce moment, toute la Tribu cria « Boule de Miel !! Boule de Miel !! » Car t’els était la tradition. Boule de Miel était émue, bien qu’une pensée la tracassait : Éclair s’avait-il où elle se cachait ??
*
* *
-Tu verras, ce n’est pas si dur à apprendre. Moi mon apprentissage a duré une demi-lune, et puis voila.
Boule de Miel et Nuage d’Or faisait la ronde quotidienne, et la chatte n’était pas très rassurée.
-Tu verras, le plus dur c’est juste la veillée, après tout va pour le mieux. Mon mentor était Griffes d’Argent, un des vétérans, il a l’air méchant mais au fond, on trouve ses faiblesses.
Boule de Miel sursautait à chaque bruits. Non, vraiment elle pensait tout le temps que derrière une poubelle se cachait Éclair.
-Bon, je connais une bonne adresse pour rapporter à manger. Viens.
Ils contournèrent deux coins de rue, se cachèrent à chaque fois qu’une «bête rose» passait et arrivèrent devant une porte.
-On rentre là-dedans.
Nuage d’Or gratta la porte et elle s’ouvrit sur des escaliers. Ils les contournèrent et partirent à gauche. Là, il y avait des bols.
-C’est de la pâtée pour chat, pas très bon mais bien nourrissant. Cherche sur la table, des fois il y a des herbes qui peuvent servir à Boule de Feu, moi je prends les bols.
-Ils ne vont pas les chercher ??
-Je l’ai ramène tout le temps après, alors ils sont habitué.
La chatte grimpa sur la table, et vit un gros truc marron qui craquait, des sortes de bols écrasés et des herbes vertes.
-C’est quoi ce truc ?
Elle fit tomber le truc marron, qui était du pain.
-Du pain !! J’en trouve pas souvent. Prend-le. Il y a autre chose ??
-Oui, des herbes vertes qui sentent bon, et des bols écraser.
-Ce sont des assiettes. Prend les herbes et le pain, on s’en va.
Elle s’exécuta, descendit de la table et ils repartir dans l’immeuble.
-Tu vois, on abvite au quaqurième étave. Il faut f’en fouvenir, car finon tu dors ailleurs, et f’est la feul pièfe qu’on a trouvé de faude, articula Nuage d’Or malgré les bols dans sa bouche.
Boule de Miel ne fit que acquiescé, car avec du pain et du persil dans sa bouche, elle ne pouvait faire que ça. Ils montèrent au quatrième étage, et allèrent dans la salle à manger pour déposer tout ça.
-Demain on ira rendre les bols. Viens on va au troisième étage, y a un tapis pour le combat.
Ils descendirent au troisième étage et entendirent un gémissement.
-C’est quoi ?? S’inquiéta Boule de Miel.
-Je … Je n’en sais rien.
Un autre gémissement se fit entendre.
-Ca vient du deuxième…
Sans attendre, Boule de Miel s’élança vers le deuxième étage, suivie de près par Nuage d’Or. Quand elle arriva, elle resta muette. Nuage d’Or arrivait et vit ce que la chatte dorée voyait : un chat gris, maculé de sang, essayait tant bien que mal de ramper.
-Tornade de Poussière… murmura Nuage d’Or.
Boule de Miel s’approcha de lui et dit :
-Qui t’a fais ça ??
-L… Le… Le chat a… avec l.. les touffes de… de poils… aux… oreilles…
Éclair avait donc encore frappé. Et il se rapprochait de plus en plus d’elle.
-On le ramène au camp, miaula le guerrier.
Ils prirent le mâle gris foncée et montèrent les deux étages.
Arrivés au quatrième, le garde fit des yeux rond et parti en courant, surement pour appelé Boule de Feu. Nuage d’Or et Boule de Miel emmenèrent le chat dans la petite chambre.
-Encore ?! Miaula la guérisseuse. Posez-le sur le lit, je vais voir ce que je peux faire.
Ils le posèrent et partirent.
-Deux blessés en un jour !! A ce rythme, on sera tous au tapis !!
Mais l’apprentie n’écoutait pas. Éclair allait bientôt la retrouvée, cela ce voyait, et il tenait sa promesse. Mais elle ne pouvait rien dire.
-Bon, heu… on continue l’entrainement ??
-Oui. Je voudrais savoir me battre avant que l’assaillant ne nous attaque tous.
-Il a réussi a terrassé deux de nos meilleurs guerriers, alors avec toi ou avec moi, il fera qu’une bouchée.
Boule de Miel déglutit. Elle n’avait pas envie de finir tué par Éclair, encore moins quand elle avait trouvé un lieu d’accueil meilleur que celui d’avant.
Viens, on va s’entrainer.
Chapitre 4
Une lune s’est écoulée …
-Que toute la Tribu se rassemble autour de la table pour une assemblée !
Les chats se rassemblèrent, Boule de Miel en tête.
-Je sais que depuis une lune, les attaques se persécutent. Nous n’avons perdu aucun membre, mais sept on été attaqués dont deux apprentis. Mais nous allons quand même accepter une nouvelle guerrière. Boule de Miel, rejoint moi.
La jeune chatte monta sur la table vacillante. La chef regarda vers la fenêtre, en l’air.
-Moi, Étoile de Braise, chef de la Tribu, j’en appelle à nos ancêtres pour qu’ils se penchent sur cette apprentie. Elle s’est entrainée dur pour apprendre les lois de votre noble code, elle est maintenant digne d’être une guerrière.
Elle regarda l’apprentie :
-Boule de Miel, promets-tu de respecter le Code du Guerrier, et de protéger la Tribu au péril de ta vie ??
-Oui, murmura Boule de Miel.
-Alors, par les pouvoirs qui me sont conféré par la Tribu du Ciel, je te donne ton nom de chasseuse. Boule de Miel, à partir de maintenant tu t’appelleras Lune de Miel. Nos ancêtres rendent hommages a ta bravoure et ton courage, et nous t’accueillons dans nos rangs en tant que guerrière à part entière.
Elle lui lécha l’oreille, et Lune de Miel lui toucha la truffe.
-Lune de Miel !! Lune de Miel !!
Lune de Miel aurait savourée cet instant avec joie, si la menace d’Éclair et tous ces blessés ne lui pesaient pas sur ces épaules.
Une porte grinça. Lune de Miel sursauta. Non, ce n’étais pas Éclair, mais il pouvait se cacher ici. L’orage gronda une deuxième fois. Elle crut apercevoir, dans un éclair, le lynx. Non, ce n’était pas possible. Et pourtant elle entendit cette voix, une voix qu’elle aurait voulu ne plus jamais entendre :
-Alors, voilà ou tu te cachais. N’ais pas peur de moi. Je tiens juste ma promesse, comme tu as pu le constater. Combien en ai-je blessé déjà ?? Six ou sept ?? C’est malin je ne m’en rappelle plus. Mais je sais qui je vais encore blesser ?? c’est cette grande chatte noire pleine de tâches rousse.
-Arrête !! Tu ne crois pas que ça sufis ?? Tue-moi, comme tu l’avais dit, mais ne leur fais pas de mal. Ils n’ont rien fait, c’est moi, c’est ma faute pas la leur. Laisse les tranquille.
Mais Éclair était déjà parti.
-C’est bon tu peux aller te reposer. Dit Étoile de Braise. Je vais patrouiller.
-Heu… Toute seule ??
-Pour quoi pas ?? je le fais tout le temps.
Lune de Miel voulut la retenir, mais trop tard, elle était déjà partie.
La journée passa.
-C’est bizarre, d’habitude elle ne met jamais aussi longtemps, dit Nuage d’Or. Je vais en parler aux secondes.
(Les «secondes» sont en faites les aides du lieutenant, qui sont Fleur de Citron, Howlite Turquoise et Cœur de Rose, car il n'y a toujours pas de lieutenant, ils attendent toujours un signe de la Tribu du Ciel).
-C’est bizarre, la chef est partie il y a maintenant plus de cinq heure, et on ne la plus vue.
-Oui, on va monter une expédition, on va y aller toute les trois. Vous deux restez ici et surveillez si elle revient.
-D’accord.
Les trois chattes partirent vers la porte entrouverte.
Lune de Miel était inquiète. Et si Éclair l’avait attaquée, comme il l’avait dit ?? Mais elle n’eut pas le temps de penser à tout ça, car déjà les trois chattes revinrent, en portant Étoile de Braise.
Non, non ce n’est pas possible, non, non, non ! Si j’attrape ce Éclair je lui ferais avaler sa… ses… ses touffes de poils derrière ses oreilles !! Et qu’est ce que je vais dire au clan, moi ?? La vérité ?? Rien ??
-Lune de Miel, au lieu de rêvasser, va chercher Boule de Feu ! dit Fleur de Cannelle.
-Qui ?? Quoi ?? Ha oui, Boule de Feu, j’y cours !!
Elle alla chez Boulle de Feu :
-On a retrouvé Étoile de Braise mais inconsciente ! Viens-vite !!
-Inconsciente ?! J’arrive !
Elle suivit Lune de Miel au galop, jusqu’à leur chef.
-Écartez-vous !!
Boule de Feu examina Étoile de Braises, et elle dit :
-Elle va perdre une vie. Après je pourrais la soigner. Amenez-la dans son antre.
Tous suivirent le mouvement jusqu'à sont antre, sauf Lune de Miel, qui se sentait responsable.
Chapitre 5
Une demi-lune est passé, Étoile de Braise a perdu une vie, (il ne lui en reste plus que cinq) puis a récupéré ses forces.
-Je voudrais voir Étoile de Braises, Tornade de Cendre. Je voudrais aussi que Boule de Feu, Fleur de Citron, Howlite Turquoise, Cœur de Rose et Nuage d’Or.
-D’accord, je les appels, va voir la chef.
Lune de Miel entra dans l’antre.
-Je voudrais te parler, mais j’attends encore Boule de Feu, Fleur de Citron, Howlite Turquoise, Cœur de Rose et Nuage d’Or.
-D’accord, il s’agit de quoi ??
-Des attaques.
-D’accord.
-Ils sont là, Lune de Miel, dit Tornade de Cendre.
-Fais les entrer, dit la chef.
Ils entrèrent tous.
-Vous savez, les attaques, elles ne viennent pas d’un chat mais d’un lynx. C’est une sorte de chat, mais avec des touffes de poils aux oreilles.
-D’accord, c’est pour ça que tu nous as fait venir ?? demanda Nuage d’Or.
-Non, c’est plus grave encore. Je… Je vous ai menti. Je venais bien d’une autre ville, mais d’un zoo. C’est un endroit où ils gardent plein d’animaux. Un jour, je faisais un petit tour et j’ai vu un lynx. Au début, j’ai cru que c’était un chat, alors je lui ai demandé ce qu’il faisait là. Il m’a dit qu’il était un lynx. J’ai vu qu’il cachait un objet de bipède, alors je lui ai demandé ce que c’était. Il m’a dit : « c’est une clé, comme ça quand je s’aurai comment s’ouvrira cette stupide cage, je pourrai m’évader. » J’ai réfléchie, et je me suis dit que moi aussi je voudrais partir. Alors je lui ai dit : « Je peux plus facilement l’ouvrir de l’extérieur que de l’intérieur, on s’évadera ensemble. » Il m’a dit qu’il était d’accord. Pendant trois jours, j’ai cherché comment ouvrir, et quand je suis arrivé pour le lui dire, je me suis dit que s’évader seule, c’était encore mieux. Alors je lui ai dit : « Donne moi la clé, je vais ouvrir la porte, et comme ça on sortira plus vite. » Il me la donné. J’ai ouverts la porte et je lui ai dit « désolé, mais tu n’es pas libre, et moi si. » Alors, il était si énervé qu’il a crié : « Si je sais comment s’ouvre cette stupide grille, je blesserais tout les chats que je vois, et toi, je te louperais pas !! Je te retrouverais !! » Il était tellement énervé qu’il s’est jeter sur la cage, et la grille c’est ouverte. Alors j’ai couru autant que j’ai pu, pendant deux jours sans m’arrêter. Je me suis évanoui là où vous m’avez trouvée.
Elle baissa la tête, et deux larmes coulèrent. Nuage d’Or parla le premier :
-Donc… Tout ces blessés, la vie perdu de Étoile de Braises, c’étais … ta faute ??
Lune de Miel ne répondit pas. Boule de Feu et Fleur de Citron restaient encore bouche bée, tandis que les autres regardaient leur chef. Elle prit donc la parole :
-Lune de Miel, alors tu dois le comprendre, je dois te faire partir du clan. Je sais que même moi je ne le veux pas, mais c’est le code du guerrier.
-Je sais, Étoile de Braise. Et je le comprends. J’espionnerais Éclair et je me rendrais à lui, pour vous rendre votre liberté. D’ailleurs… le soir de ma veillée, je l’ai entendu. Il m’a dit qu’il te blesserait.
-Donc, tu savais que j’allais être attaqué et tu ne m’as rien dit ??
-Oui. Je suis vraiment désolé. Je vais partir.
Sur ce, elle parti sans rien dire.
Nuage d’Or la poursuivit.
-Attends ! Je veux venir avec toi !
-Ta place est ici, et avec moi tu pourrais mourir.
-Ici aussi !! Et puis je peux pas te laisser partir comme ça !!
-Et tu veux que je parte comment alors ??
-Je veux aller avec toi parce que… je t’aime …
-Moi aussi… mais je ne peux pas. Je ne veux pas que tu meurs.
-Moi non plus.
-Nuage d’Or !! Vient voir !! entendirent les deux amoureux.
-Je vais voir, ne bouge pas.
Il partit voir, et Lune de Miel en profita pour partir.
Avant de descendre les quatre étages, elle voulu voir ce qu’il y avait la haut. Elle conta dix étages. Elle regarda par la fenêtre et eu un frisson. SI un chat tombait la, qu’elle chute ! Elle redescendit, ce fit toute petite au quatrième étage. Elle ne vit aucun garde, et écouta. Il y avait une assemblée. Étoile de Braise expliquait surement pourquoi elle était partie.
Elle redescendit. Arrivé dans la rue, elle prit un chemin qu’elle n’avait jamais pris. Elle sentait aussi une odeur. L’odeur d’Éclair. Elle suivit la piste. Elle arriva à un endroit qu’elle ne connaissait pas. Il y avait une falaise. Elle descendit, et se retrouva sur du sable. Devant elle, une grande, pour ne pas dire énorme quantité d’eau. Elle voulu la boire, mais la recracha tout de suite. Elle était salée. Elle senti encore l’odeur d’Éclair. Elle vit une sorte d’embarcation. Qui était dedans ?? Éclair ! Il descendit pour aller dans la ville de bipède. Ni une, ni deux, elle sauta dans l’embarcation, se cacha dans un sac, et attendit. Elle s’endormit. Elle fut réveillée par un bruit. Elle se retint de crier, car Éclair venait de monter dans l’embarcation. Il trifouilla quelque chose, et marcha indifféremment sur le sac, pile sur la queue de Lune de Miel. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Quand elle se rendit compte que l’embarcation bougeait. Ils avançaient. Éclair regarda l’eau, et en sortit un poisson. Lune de Miel ne regarda pas, elle n’avait rien mangé de la journée. Enfin, ils arrivèrent. La chate suivit Éclair, jusqu'à une petite tanière. Elle se dit courage ce n’est qu’un mauvais moment a passé. Elle avança et dit :
-Ça ne faisait pas si longtemps, pas vrai ??
Le lynx se retourna, alors elle continua :
-Bon, maintenant tu me tue et tu les laisse tranquille.
-Mmmmmh… Non. Je me suis habituer a les blessés. Tu croyais vraiment qu’en te sacrifiant, tu les sauverais ?? Au contraire, tu te sacrifie et la vie continue.
Lune de Miel réfléchit à toute vitesse. Il faut l’avoir, si tout le clan est sur lui, il ne pourra pas survivre. Je sais !!
Elle sauta sur lui, lui mordis le dos et partie dans la forêt. Il parti a sa recherche, alors elle se cacha dans le sac du bateau et attendis. La nuit, le bateau bougea. Ils partaient pour la Ville. Quand le bateau s’immobilisa, elle lui sauta une deuxième fois au cou et s’enfuit à toute vitesse vers l’immeuble.
Chapitre 6
Éclair la talonnait de près. Quand elle vit l’immeuble, elle grimpa, jusqu’au quatrième et cria :
-Mettez les chatons et les anciens à l’abri, et les autres montez au dixième !!
Elle monta jusqu’au dixième et se cacha sur une armoire. Elle entendit Éclair monter, et les autres chats, faisant moins de bruit.
-Je sais que tu es la …
Lune de Miel sauta sur son dos, et commença la lutte inégale. Il se débâtit et se roula, mais la chatte tenait toujours bon. Elle restait accrochée, bien qu’il ait un sérieux avantage. Quand elle lâcha, les autres chats arrivaient elle se roula sur le coté, et Éclair fut ensevelis sous une masse de chat. Mais il les repoussait tous, si bien qu’on ne put conter les blessés. A moi de jouer. Je dois me sacrifier pour les miens : j’ai promis.
D’un bond elle se montra au coté d’Éclair, il la pourchassa, et elle sauta par la fenêtre du dixième étage, entrainent Éclair dans sa chute.
-Lune de Miel !!
Le cri de Nuage d’Or ne put retenir la chute de la chatte. On entendait le cri d’Éclair, et puis plus rien. Des apprentis voulurent regarder, mais leurs mentors les en empêchèrent. On entendait juste à peine, le murmure de Nuage d’or qui disait :
-Lune de Miel …
-Rentrons. Nous n’avons plus rien à craindre, dit Étoile de Braise a contrecœur.
-Heu dites, avant de partir, vous pourriez m’aider à remonter ?? Non mais c’est pas très confortable cette place.
Nuage d’Or se précipita à la fenêtre, et vit sue sur le rebord de la suivante, Lune de Miel s’accrochait péniblement à une corde.
Nuage d’Or n’en croyait pas ses yeux.
-On arrive !!
Il descendit à toute vitesse l’étage puis arriva et aider la chatte dorée à revenir sur l’étage.
-J’ai cru que t’étais morte !!
-Moi aussi j’ai cru que j’allais tomber mais je me suis raccrocher à cette corde, et je ne suis pas tombé.
Elle lui toucha la truffe en signe d’amitié.
-Lune de Miel, commença la chef, quand tu avais juré de défendre ton clan au péril de ta vie, tu n’avais pas menti. Alors tu es la bienvenue parmi nous.
-Merci Étoile de Braise, mais je préfère aller vivre sur l’Île ou était Éclair. J’apprendrais à chasser toute seule.
-Et pourquoi on n’irait pas avec elle ??
Nuage d’Or se sentit tout petit après cette réflexion.
-Oui, c’est vrai, pour quoi pas ?? Ça sera beaucoup plus propre là-bas ! fit remarquer Boule de Feu.
-Nous allons demander aux anciens, et nous verrons, dis Étoile de Braise. Il nous faut aussi un camp et tout le reste.
-Moi je veux bien aller voir, miaula Lune de Miel.
-Je viens avec toi, dit Nuage d’Or. Et ne dis pas non !!
-D’accord.
Le lendemain.
-Il fait chaud quand même sur cette île, non ??
-C’est vrai, mais au moins on a bien dormi.
-C’est vrai. C’est quoi qu’on entend ??
-Je ne sais pas, on va voir ??
Ila arrivèrent devant une falaise.
-Ouh, vaut mieux ne pas tomber là.
-Oui, et le bruit était une cascade.
A cent mètres d’eu, il y avait une grande cascade avec un rocher au milieu, et un arbre juste à coter.
-On descend.
-On descend par où …
Nuage d’Or avait à peine terminé sa phrase que Lune de Miel glissait déjà de la falaise.
-Trop fort ce truc !! Essai !!
-Heu… Je suis pas chaud …
Il glissa sur un petit éboulement et finit les quatre pattes en l’air devant Lune de Miel.
-Pas le temps pour sa on doit explorer.
-On sait, on sait.
Le soir, ils étaient remontés et suivaient la rivière…
-Bon, trouver un camp…
-Regarde, là ça serait bien.
Lune de Miel regarda : il y avait un grand arbre, une petite marre, des rochers et trois rochers qui faisaient un promontoire. Ils s’approchèrent et virent que, sous l’arbre, il y avait quatre petites galeries. Ils descendirent, et Nuage d’Or se cogna aux murs et au plafond pour voir s’ils étaient solides.
-C’est du solide. Tu crois que …
-On va dormir la pour la nuit, on verra demain. Je vais chercher de la mousse.
Elle partit en chercher, mais pas si loin vu qu’il y en avait sur l’arbre. Elle gratta, et Nuage d’Or sortit et dit :
-Je vais chasser, on savait ç peu près le faire dans notre clan.
-Ok, je t’attends.
Il partit, elle gratta encore quand une masse noire s’écroula sur elle :
-C’est mon arbre !! Et si je ne lui est jamais enlevé de mousse, c’est parce qu’il m’abrite !!
Lune de Miel se retourna et plaqua la chatte :
-Je suis vraiment désolé, mais qui est tu ??
-Je m’appelle Cheshire, et si tu retouches une autre fois a mon arbre je …
-Dis, on va surement venir habiter ici avec mon clan, alors tu risques pas de nous attaquer après. Mais si tu veux te joindre à nous, aucun souci.
-Et… On ne touchera pas à mon arbre ??
-Ben je pense que si, mais tu pourras habiter dedans. Pourquoi t’y tiens autant ??
-Je suis née dedans. Ok, ça va, j’irai avec vous. Mais personne ne touchera à mon arbre. Et je connais cette forêt comme ma poche. Tu nous seras très utile alors.
-Nous ??
-Oui il y a Nuage d’Or qui est parti chasser.
Nuage d’Or revint avec deux grosses souris.
-F’est qui ??
-C’est … heu … truc … Chesnire… Non heu …
-Cheshire.
-Ha oui donc heu voila. Et elle connaît toute la forêt, elle nous sera utile.
Chapitre 7
-Tu verras ils sont très sympa.
Les trois chats étaient en train de monter les escaliers du troisième étage. Quand ils arrivèrent au quatrième, ils entrèrent dans le camp.
-Bonjour tout le monde.
-Alors c’était comment ?? Qui c’est elle ??
-On a trouvé un beau camp, et il y a du gibier en abondance. Par contre, il y a un arbre et … Il vaut mieux ne pas y toucher.
-Pourquoi ??
-Grrrrrrr, gronda Cheshire.
-C’est son arbre, elle est née dessus.
-Alors pas touche a mon nanarbre.
-Quand va-t-on déménager ??
-Ce soir, dit Étoile de Braise. Commencez tout les préparatifs.
Le soir.
-Ça va Boule de Feu ??
-Ça fait bizarre de partir, je suis née ici.
-Comme presque tout le monde.
-En avant !! Cria Étoile de Feu !! Les chatons avec leurs parents, les anciens au milieu, les guerriers devant et les apprentis derrière !! Suivez tous Lune de Miel, Nuage d’Or et Cheshire !!
Ils se mirent tous comme on l’avait dit, et commença la marche.
Arrivé au bateau, ils durent faire plusieurs allez retours. Les anciens râlèrent car ils se mouillaient les pattes, et les chatons avaient faims, mais tous étaient heureux de découvrir une contrée inconnue.
-Voilà, c’est ici. Sous l’Arbre, il y a des souterrains pour dormirent. Cinq. Pile le bon nombres. Miaula Lune de Miel.
Le lendemain.
-Je vais voir s’il y a du miel, les chatons ont mal à la gorge, après avoir bu de cette eau salée, dit Boule de Feu.
-D’accord. Fais quand même attention, nous n’avons encore rien fait, miaula Étoile de Braise.
-Oui oui.
Boule de Feu observa une abeille. Elle devait rentrer a sa ruche, c’est sur. Quand enfin elle s’envola, la petite chatte la suivit jusqu'à une ruche, qui sentait le miel. Une goutte tomba. Elle voulut la lécher puis s’arrêta. Il y avait quelque chose dans cette goutte. Elle regarda de plus près, et resta plonger, le regard dans cette goutte de miel.
Quand elle sembla se « réveiller », elle courut a toute vitesse au camp, ou une assemblée venait d’être faite.
-A, Boule de Feu nous …
-J’ai eu un signe de la Tribu du Ciel !! Dans une goutte de miel !!
-Monte.
Elle monta sur le promontoire de pierre et dit :
-Le nouveau lieutenant sera Lune de Miel.
Tout le monde regarda la chatte, qui eu soudain très chaud sous sa fourrure dorée.
-Heu… Moi ??
-Oui !! Je l’ai vu dans une goutte de miel !!
-Ben heu... alors c’est que c’est vrai.
-Deux bonne nouvelle alors, dit Étoile de Braise. La première c’est que cela fait cinq lunes que nous n’avons plus de lieutenant et que nous en avons trouvé un parfait, la deuxième est que nous vivrons désormais sur cette île, sous l’arbre de Cheshire, que sa propriétaire se nommera maintenant Minet de Cheshire, et que…
Elle leva la tête et fini :
-Nous nous appellerons désormais la Tribu de Cristal.
FIN
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#207 Le 21-05-2012 à 21h27
«Oh ma belle demoiselle, tu m'as envoûter avec de belles paroles. De belles paroles certes, mais fausses, comme ton sourire enjôleur. Mon coeur battait la chamade, j'étais en pleine extase, c'était si beau, trop beau pour être vrai. Les mois passèrent, j'étais comme, aveugles, ensorceler par tes mots mieleux. Tu as été une félonne qui n'avait droit à mon amour, mais il est trop tard pour le clamer.
Aujourd'hui encore, j'en suis déssapointée.»
La déception d'un premier amour. Océane 21.05.12
Dernière modification par Gadrianne (Le 21-05-2012 à 21h37)
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#208 Le 22-05-2012 à 16h56
Gadrianne a écrit :
«Oh ma belle demoiselle, tu m'as envoûter avec de belles paroles. De belles paroles certes, mais fausses, comme ton sourire enjôleur. Mon coeur battait la chamade, j'étais en pleine extase, c'était si beau, trop beau pour être vrai. Les mois passèrent, j'étais comme, aveugles, ensorceler par tes mots mieleux. Tu as été une félonne qui n'avait droit à mon amour, mais il est trop tard pour le clamer.
Aujourd'hui encore, j'en suis déssapointée.»
La déception d'un premier amour. Océane 21.05.12
Waoouuuh, c'est trop beau !! Tu es très douée !!
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#209 Le 22-05-2012 à 18h56
nougat117 a écrit :
J'ai une autre histoire, finie cette fois, inspirée de LGDC (c'est casiment pareil) :Spoiler (Cliquez pour afficher)
Dans une petite ville, pas loin de la mer, il y avait un immeuble, désaffecter. Quand on le voit comme ça, on dirait juste qu'il fait peur. Mais quand on y monte, jusqu'au quatrième étage, a une porte, on pousse cette porte et on voit ... des chats. Tout un clan. Ces chats vivent en paix, ce nourrissant de pâté pour chat ou de déchets (berk).
Ces chats ne vivent pas comme ceux que l'on connait, comme le grand chef Étoile de Feu ou la grrrrrande chef Étoile de Lune :
les noms :
Chaton : Ronces.
Apprenti (guérisseur ou guerrier) :
Boule de Ronces.
Guerrier : Ronces Grimpante.
Guérisseur : Boule de Ronces.
Code du Guerrier :
Article 1 : Défend ton clan, quitte à y laisser ta vie.
Article 2 : Les anciens et les chatons doivent être nourris avant les apprentis et les guerriers. À moins d'en avoir la permission, les apprentis ne doivent pas manger avant d'avoir chasser pour nourrir les anciens.
Article 3 : Un chaton doit être âgé d'au moins 6 lunes pour devenir un apprenti.
Article 4 : Les nouveaux guerriers doivent faire une veillée silencieuse durant une nuit après avoir reçu leur nom de guerrier.
Article 5 : Le lieutenant devient chef du clan quand le chef meurt ou se retire.
Article 6 : Après la mort ou le retirement du lieutenant, le nouveau lieutenant doit être choisi avec un signe de la Tribu du Ciel (Clan des Étoiles).
Article 7 : Les rondes doivent être faites régulièrement, pour vérifier qu'il n'y ait aucun rat ou autre.
Article 8 : La parole du chef de clan est le code du guerrier.
Article 9 : Si pendant la ronde, un guerrier trouve de la nourriture, il se doit de la rapporter a son clan.
Quelques personnages :
Miel (chatte au poil doré et aux yeux ambré).
Fleur de Cannelle (guerrière au poil de couleur marron/crème).
Tornade de Cendre (chat au pelage gris foncé).
Griffes d'Argent (mâle au pelage argenté).
Étoile de Braise (chef au pelage noir moucheté de roux).
Boule de Feu (petite chatte rousse).
Fleur Blanche (grande chatte au poil très blanc).
Howlite Turquoise (chatte au pelage crème).
Cœur de Rose (guerrière au pelage beige très clair, presque rose).
Nuage d'Or (chat au poil doré et aux yeux vert).
Fleur de Citron (chatte au poil presque jaune).
Minet de Cheshire (chatte au poil noir).
Éclair (lynx au pelage marron tacheté de noir).
Mini-tome 1 : La Tribu de Cristal
Chapitre 1
Dans une rue déserte d’une ville, quatre ombres glissaient lentement sur le mur d’une maison. Ces ombres appartenaient à des chats. Ils s’arrêtèrent un peu plus loin d’une masse sombre.
-Qu’est-ce que c’est ? demande l’un d’eux.
-Aucune idée. répond une femelle.
-Je vais voir. reprend un mâle.
-Fais attention Tornade de Cendre.
-Ne t’inquiète pas Fleur de Cannelle.
Il s’approcha doucement, se détendit et déclara :
-C’est un chat.
-Un chat ? Vivant ? demanda l’autre mâle.
Ils s’approchèrent tous les trois.
-Plutôt une chatte, et oui, vivante, miaula Fleur de Cannelle.
-On la ramène au camp ? On a besoin d’apprentis.
-Tu as raison Griffes d’Argent, ramenons la.
Ils prirent chacun une partie du corps de la chatte et repartir de là ou ils étaient arrivée. Après avoir tourné à plusieurs coins de rue, ils arrivèrent devant un immeuble. Abandonné. Ils grimpèrent au quatrième étage, s’arrêtèrent devant une porte. Un chat était de garde.
-Va prévenir Étoile de Braise, dit Griffe d’Argent.
Le garde partit à l’intérieur de la pièce. Dedans, il y avait des vieux meubles, et 4 portes. Ils partirent dans celle de droite. Elle donnait dans une chambre. Surement celle des enfants. Il y avait un lit superposé, les matelas étaient usés. Une table de nuit tenait encore debout, bien qu’elle n’ai plus que trois pieds. Une commode, avec 5 tiroirs, était en face, juste a coter d’une fenêtre.
Les quatre chats posèrent la chatte inconsciente sur le lit superposé. Une grande chatte noir, constellée de taches rousses entra, suivi d’une chatte rousse plus petite. Pendant que la petite rousse alla fureter dans la commode, la chatte noire demanda :
-Qu’est ce que tu nous ramènes, Tornade de Cendre ?
-Une chatte, Étoile de Braise. On faisait notre ronde, quand on la trouvée. On s’est dit qu’on pouvait la ramenée la, elle a l’âge qu’il faut pour être apprentie.
Étoile de Braise réfléchit, puis dit :
-Pour l’instant, Boule de Feu va la soignée. On verra ensuite.
Elle regarda la petite chatte rousse, qui devait être Boule de Feu. Celle-ci acquiesça, et la chef sortit.
-Allez zou vous quatre, dit Boule de Feu. C’est pas pour les visiteurs ici.
Les quatre chats partirent, et la chatte prit des herbes dans la commode, et soigna la chatte, et la lécha pour l’essuyer et la réchauffer. Maintenant qu’on voyait sa fourrure, elle était dorée.
Chapitre 2
-Comment elle va ? demanda Fleur de Cannelle.
-Mieux, répondit Boule de Feu. Elle s’est réveillée, mais elle est encore fatiguée.
-Bon, mais tu la trouves méchante toi ??
-Je n’en sais rien, mais il vaut mieux se méfier …
-D’accord, je poste un garde devant ton antre.
-Bon, moi j’y retourne.
-A plus tard.
La chatte rousse repartit vers la petite chambre, où sa patiente était encore sur le lit, à demi inconsciente.
Quand elle remua, Boule de Feu se tint sur ses gardes. On ne sait jamais qui peut se cacher derrière un chat.
La chatte dorée ouvrit les yeux. Lentement. Ils étaient ambrés, et ça lui allait bien. Elle regarda autour d'elle. Elle devait être perdue. Quand elle vit la petite chatte rousse, elle sursauta.
-Doucement, je ne vais pas te faire de mal.
-Qui... Qui êtes-vous ??
-La guérisseuse de la Tribu.
-Comment tu t'appelles ??
-Boule de Feu, et toi ??
-D'où je viens, on m'appelait Miel.
-Repose-toi. Mange ces herbes à coter de toi. Je reviens tout de suite.
Miel mangea les herbes, bien qu’elles eussent un goût amer.
Ensuite, elle regarda une seconde fois autour d'elle. Une commode, une fenêtre, une table. Rien de bien méchant. Soudain, elle se figea. L'avait on retrouvée ?? Sa fuite n'aurait donc servie à rien ??
Mais Boule de Feu revint, accompagnée d'une grande chatte noire, constellé de taches rousses.
-Bonjour, dit-elle. Tu t'appelles Miel c'est ça ??
-Heu... Oui... Qui êtes-vous ??
-Je m'appelle Étoile de Braise, chef de la Tribu. Tu pourras rester ici le temps que tu veux. D'où viens-tu ??
Miel se figea encore. Elle ne pouvait pas leur dire d'où elle venait. Sinon il la rejetterait, et ...
-je viens d'une ville voisine. Mais j'ai voulu changer d'air et je suis arrivé ici. Mais e me suis arrivé à une porte, et j'ai voulu me reposer, mais un... une... un truc qui tient sur deux jambes a eu peur de moi, et il m'a chassé. J'ai eu tellement peur que j'ai courue sans regarder devant moi. Je me suis prise dans un caillou et je me suis cogné, et tout est devenu noir ...
La chef allait prendre la parole, quand un chat brun arriva en courant, et dit :
-Boule de Feu !! On a besoin de toi !! Fleur Blanche a eu un accident !!
A ces mots, la chatte rousse se précipita à la porte, et Étoile de Braise dit a Miel :
-Viens.
Miel la suivit en titubant, et ils arrivèrent devant la porte de l'appartement.
-Que c'est il passer ?? demanda Boule de Feu à la dénommée Fleur Blanche.
-Un... Un gros chat m'a attaqué. Il a... avait des touffes de poils derrière les oreilles et il m'a dit : Je tiens ma promesse...
A ces mots, elle s’évanoui.
Miel se figea. Se ne pouvait être qu’Éclair qui avait fait ça. Personne n’aurait attaqué un chat sans dire ses mots.
-Une attaque ??
-Elle va s'en sortir ?? demanda la chef.
-Oui mais je dois la soigner.
Deux chats prirent la chatte blanche et l’emmenèrent dans le repaire de la guérisseuse.
Miel entendit un « psssss » et alla voir dans ce que nous appellerions toilettes, mais ils avaient été refais pour la tanière du chef.
-Assied toi, dit Étoile de Braise. Est-ce que tu veux rester avec nous ??
-Et bien… J’aimerais bien, si cela ne pose pas de problème.
-Aucun problème, mais je vais t’expliquer nos règles en quelque sorte. Tu vas devenir apprentie, et tu auras un mentor qui va t’apprendre nos lois. Puis tu deviendras guerrière et tu pourras partir du camp autant qu’il te le souhaite. Maintenant, je vais faire ton baptême.
Chapitre 3
-Que toute la Tribu se rassemble autour de la table pour une assemblée !
L’appel d’Étoile de Braise s’entendit partout dans l’appartement.
La table sur laquelle elle se tenait, se situait dans la cuisine et était en bois, elle avait encore ses quatre pieds, bien qu’elle tanguait.
Les chats se rassemblaient autour, sauf Boule de Feu qui restait a proximité de la petite chambre, où Fleur Blanche était soignée.
-Aujourd’hui nous allons former une nouvelle apprentie. Il s’agit de Miel, que certain connaissent déjà. Miel, monte.
La chatte grimpa, ais elle n’était pas a son aise sur cette table qui vacillait.
-Miel, tu as été recueillie, puis tu as voulu te joindre à nous. Je l’ai accepté car nous manquons d’apprentis, et je t’aurai acceptée quand même. Donc, je te fais apprentie sous le nom de Boule de Miel, et Nuage d’Or, qui vient tout juste de finir sa formation d’apprenti, va être ton mentor. Puisse t il t’apprendre les lois du noble code de la Tribu du Ciel.
A ce moment, toute la Tribu cria « Boule de Miel !! Boule de Miel !! » Car t’els était la tradition. Boule de Miel était émue, bien qu’une pensée la tracassait : Éclair s’avait-il où elle se cachait ??
*
* *
-Tu verras, ce n’est pas si dur à apprendre. Moi mon apprentissage a duré une demi-lune, et puis voila.
Boule de Miel et Nuage d’Or faisait la ronde quotidienne, et la chatte n’était pas très rassurée.
-Tu verras, le plus dur c’est juste la veillée, après tout va pour le mieux. Mon mentor était Griffes d’Argent, un des vétérans, il a l’air méchant mais au fond, on trouve ses faiblesses.
Boule de Miel sursautait à chaque bruits. Non, vraiment elle pensait tout le temps que derrière une poubelle se cachait Éclair.
-Bon, je connais une bonne adresse pour rapporter à manger. Viens.
Ils contournèrent deux coins de rue, se cachèrent à chaque fois qu’une «bête rose» passait et arrivèrent devant une porte.
-On rentre là-dedans.
Nuage d’Or gratta la porte et elle s’ouvrit sur des escaliers. Ils les contournèrent et partirent à gauche. Là, il y avait des bols.
-C’est de la pâtée pour chat, pas très bon mais bien nourrissant. Cherche sur la table, des fois il y a des herbes qui peuvent servir à Boule de Feu, moi je prends les bols.
-Ils ne vont pas les chercher ??
-Je l’ai ramène tout le temps après, alors ils sont habitué.
La chatte grimpa sur la table, et vit un gros truc marron qui craquait, des sortes de bols écrasés et des herbes vertes.
-C’est quoi ce truc ?
Elle fit tomber le truc marron, qui était du pain.
-Du pain !! J’en trouve pas souvent. Prend-le. Il y a autre chose ??
-Oui, des herbes vertes qui sentent bon, et des bols écraser.
-Ce sont des assiettes. Prend les herbes et le pain, on s’en va.
Elle s’exécuta, descendit de la table et ils repartir dans l’immeuble.
-Tu vois, on abvite au quaqurième étave. Il faut f’en fouvenir, car finon tu dors ailleurs, et f’est la feul pièfe qu’on a trouvé de faude, articula Nuage d’Or malgré les bols dans sa bouche.
Boule de Miel ne fit que acquiescé, car avec du pain et du persil dans sa bouche, elle ne pouvait faire que ça. Ils montèrent au quatrième étage, et allèrent dans la salle à manger pour déposer tout ça.
-Demain on ira rendre les bols. Viens on va au troisième étage, y a un tapis pour le combat.
Ils descendirent au troisième étage et entendirent un gémissement.
-C’est quoi ?? S’inquiéta Boule de Miel.
-Je … Je n’en sais rien.
Un autre gémissement se fit entendre.
-Ca vient du deuxième…
Sans attendre, Boule de Miel s’élança vers le deuxième étage, suivie de près par Nuage d’Or. Quand elle arriva, elle resta muette. Nuage d’Or arrivait et vit ce que la chatte dorée voyait : un chat gris, maculé de sang, essayait tant bien que mal de ramper.
-Tornade de Poussière… murmura Nuage d’Or.
Boule de Miel s’approcha de lui et dit :
-Qui t’a fais ça ??
-L… Le… Le chat a… avec l.. les touffes de… de poils… aux… oreilles…
Éclair avait donc encore frappé. Et il se rapprochait de plus en plus d’elle.
-On le ramène au camp, miaula le guerrier.
Ils prirent le mâle gris foncée et montèrent les deux étages.
Arrivés au quatrième, le garde fit des yeux rond et parti en courant, surement pour appelé Boule de Feu. Nuage d’Or et Boule de Miel emmenèrent le chat dans la petite chambre.
-Encore ?! Miaula la guérisseuse. Posez-le sur le lit, je vais voir ce que je peux faire.
Ils le posèrent et partirent.
-Deux blessés en un jour !! A ce rythme, on sera tous au tapis !!
Mais l’apprentie n’écoutait pas. Éclair allait bientôt la retrouvée, cela ce voyait, et il tenait sa promesse. Mais elle ne pouvait rien dire.
-Bon, heu… on continue l’entrainement ??
-Oui. Je voudrais savoir me battre avant que l’assaillant ne nous attaque tous.
-Il a réussi a terrassé deux de nos meilleurs guerriers, alors avec toi ou avec moi, il fera qu’une bouchée.
Boule de Miel déglutit. Elle n’avait pas envie de finir tué par Éclair, encore moins quand elle avait trouvé un lieu d’accueil meilleur que celui d’avant.
Viens, on va s’entrainer.
Chapitre 4
Une lune s’est écoulée …
-Que toute la Tribu se rassemble autour de la table pour une assemblée !
Les chats se rassemblèrent, Boule de Miel en tête.
-Je sais que depuis une lune, les attaques se persécutent. Nous n’avons perdu aucun membre, mais sept on été attaqués dont deux apprentis. Mais nous allons quand même accepter une nouvelle guerrière. Boule de Miel, rejoint moi.
La jeune chatte monta sur la table vacillante. La chef regarda vers la fenêtre, en l’air.
-Moi, Étoile de Braise, chef de la Tribu, j’en appelle à nos ancêtres pour qu’ils se penchent sur cette apprentie. Elle s’est entrainée dur pour apprendre les lois de votre noble code, elle est maintenant digne d’être une guerrière.
Elle regarda l’apprentie :
-Boule de Miel, promets-tu de respecter le Code du Guerrier, et de protéger la Tribu au péril de ta vie ??
-Oui, murmura Boule de Miel.
-Alors, par les pouvoirs qui me sont conféré par la Tribu du Ciel, je te donne ton nom de chasseuse. Boule de Miel, à partir de maintenant tu t’appelleras Lune de Miel. Nos ancêtres rendent hommages a ta bravoure et ton courage, et nous t’accueillons dans nos rangs en tant que guerrière à part entière.
Elle lui lécha l’oreille, et Lune de Miel lui toucha la truffe.
-Lune de Miel !! Lune de Miel !!
Lune de Miel aurait savourée cet instant avec joie, si la menace d’Éclair et tous ces blessés ne lui pesaient pas sur ces épaules.
Une porte grinça. Lune de Miel sursauta. Non, ce n’étais pas Éclair, mais il pouvait se cacher ici. L’orage gronda une deuxième fois. Elle crut apercevoir, dans un éclair, le lynx. Non, ce n’était pas possible. Et pourtant elle entendit cette voix, une voix qu’elle aurait voulu ne plus jamais entendre :
-Alors, voilà ou tu te cachais. N’ais pas peur de moi. Je tiens juste ma promesse, comme tu as pu le constater. Combien en ai-je blessé déjà ?? Six ou sept ?? C’est malin je ne m’en rappelle plus. Mais je sais qui je vais encore blesser ?? c’est cette grande chatte noire pleine de tâches rousse.
-Arrête !! Tu ne crois pas que ça sufis ?? Tue-moi, comme tu l’avais dit, mais ne leur fais pas de mal. Ils n’ont rien fait, c’est moi, c’est ma faute pas la leur. Laisse les tranquille.
Mais Éclair était déjà parti.
-C’est bon tu peux aller te reposer. Dit Étoile de Braise. Je vais patrouiller.
-Heu… Toute seule ??
-Pour quoi pas ?? je le fais tout le temps.
Lune de Miel voulut la retenir, mais trop tard, elle était déjà partie.
La journée passa.
-C’est bizarre, d’habitude elle ne met jamais aussi longtemps, dit Nuage d’Or. Je vais en parler aux secondes.
(Les «secondes» sont en faites les aides du lieutenant, qui sont Fleur de Citron, Howlite Turquoise et Cœur de Rose, car il n'y a toujours pas de lieutenant, ils attendent toujours un signe de la Tribu du Ciel).
-C’est bizarre, la chef est partie il y a maintenant plus de cinq heure, et on ne la plus vue.
-Oui, on va monter une expédition, on va y aller toute les trois. Vous deux restez ici et surveillez si elle revient.
-D’accord.
Les trois chattes partirent vers la porte entrouverte.
Lune de Miel était inquiète. Et si Éclair l’avait attaquée, comme il l’avait dit ?? Mais elle n’eut pas le temps de penser à tout ça, car déjà les trois chattes revinrent, en portant Étoile de Braise.
Non, non ce n’est pas possible, non, non, non ! Si j’attrape ce Éclair je lui ferais avaler sa… ses… ses touffes de poils derrière ses oreilles !! Et qu’est ce que je vais dire au clan, moi ?? La vérité ?? Rien ??
-Lune de Miel, au lieu de rêvasser, va chercher Boule de Feu ! dit Fleur de Cannelle.
-Qui ?? Quoi ?? Ha oui, Boule de Feu, j’y cours !!
Elle alla chez Boulle de Feu :
-On a retrouvé Étoile de Braise mais inconsciente ! Viens-vite !!
-Inconsciente ?! J’arrive !
Elle suivit Lune de Miel au galop, jusqu’à leur chef.
-Écartez-vous !!
Boule de Feu examina Étoile de Braises, et elle dit :
-Elle va perdre une vie. Après je pourrais la soigner. Amenez-la dans son antre.
Tous suivirent le mouvement jusqu'à sont antre, sauf Lune de Miel, qui se sentait responsable.
Chapitre 5
Une demi-lune est passé, Étoile de Braise a perdu une vie, (il ne lui en reste plus que cinq) puis a récupéré ses forces.
-Je voudrais voir Étoile de Braises, Tornade de Cendre. Je voudrais aussi que Boule de Feu, Fleur de Citron, Howlite Turquoise, Cœur de Rose et Nuage d’Or.
-D’accord, je les appels, va voir la chef.
Lune de Miel entra dans l’antre.
-Je voudrais te parler, mais j’attends encore Boule de Feu, Fleur de Citron, Howlite Turquoise, Cœur de Rose et Nuage d’Or.
-D’accord, il s’agit de quoi ??
-Des attaques.
-D’accord.
-Ils sont là, Lune de Miel, dit Tornade de Cendre.
-Fais les entrer, dit la chef.
Ils entrèrent tous.
-Vous savez, les attaques, elles ne viennent pas d’un chat mais d’un lynx. C’est une sorte de chat, mais avec des touffes de poils aux oreilles.
-D’accord, c’est pour ça que tu nous as fait venir ?? demanda Nuage d’Or.
-Non, c’est plus grave encore. Je… Je vous ai menti. Je venais bien d’une autre ville, mais d’un zoo. C’est un endroit où ils gardent plein d’animaux. Un jour, je faisais un petit tour et j’ai vu un lynx. Au début, j’ai cru que c’était un chat, alors je lui ai demandé ce qu’il faisait là. Il m’a dit qu’il était un lynx. J’ai vu qu’il cachait un objet de bipède, alors je lui ai demandé ce que c’était. Il m’a dit : « c’est une clé, comme ça quand je s’aurai comment s’ouvrira cette stupide cage, je pourrai m’évader. » J’ai réfléchie, et je me suis dit que moi aussi je voudrais partir. Alors je lui ai dit : « Je peux plus facilement l’ouvrir de l’extérieur que de l’intérieur, on s’évadera ensemble. » Il m’a dit qu’il était d’accord. Pendant trois jours, j’ai cherché comment ouvrir, et quand je suis arrivé pour le lui dire, je me suis dit que s’évader seule, c’était encore mieux. Alors je lui ai dit : « Donne moi la clé, je vais ouvrir la porte, et comme ça on sortira plus vite. » Il me la donné. J’ai ouverts la porte et je lui ai dit « désolé, mais tu n’es pas libre, et moi si. » Alors, il était si énervé qu’il a crié : « Si je sais comment s’ouvre cette stupide grille, je blesserais tout les chats que je vois, et toi, je te louperais pas !! Je te retrouverais !! » Il était tellement énervé qu’il s’est jeter sur la cage, et la grille c’est ouverte. Alors j’ai couru autant que j’ai pu, pendant deux jours sans m’arrêter. Je me suis évanoui là où vous m’avez trouvée.
Elle baissa la tête, et deux larmes coulèrent. Nuage d’Or parla le premier :
-Donc… Tout ces blessés, la vie perdu de Étoile de Braises, c’étais … ta faute ??
Lune de Miel ne répondit pas. Boule de Feu et Fleur de Citron restaient encore bouche bée, tandis que les autres regardaient leur chef. Elle prit donc la parole :
-Lune de Miel, alors tu dois le comprendre, je dois te faire partir du clan. Je sais que même moi je ne le veux pas, mais c’est le code du guerrier.
-Je sais, Étoile de Braise. Et je le comprends. J’espionnerais Éclair et je me rendrais à lui, pour vous rendre votre liberté. D’ailleurs… le soir de ma veillée, je l’ai entendu. Il m’a dit qu’il te blesserait.
-Donc, tu savais que j’allais être attaqué et tu ne m’as rien dit ??
-Oui. Je suis vraiment désolé. Je vais partir.
Sur ce, elle parti sans rien dire.
Nuage d’Or la poursuivit.
-Attends ! Je veux venir avec toi !
-Ta place est ici, et avec moi tu pourrais mourir.
-Ici aussi !! Et puis je peux pas te laisser partir comme ça !!
-Et tu veux que je parte comment alors ??
-Je veux aller avec toi parce que… je t’aime …
-Moi aussi… mais je ne peux pas. Je ne veux pas que tu meurs.
-Moi non plus.
-Nuage d’Or !! Vient voir !! entendirent les deux amoureux.
-Je vais voir, ne bouge pas.
Il partit voir, et Lune de Miel en profita pour partir.
Avant de descendre les quatre étages, elle voulu voir ce qu’il y avait la haut. Elle conta dix étages. Elle regarda par la fenêtre et eu un frisson. SI un chat tombait la, qu’elle chute ! Elle redescendit, ce fit toute petite au quatrième étage. Elle ne vit aucun garde, et écouta. Il y avait une assemblée. Étoile de Braise expliquait surement pourquoi elle était partie.
Elle redescendit. Arrivé dans la rue, elle prit un chemin qu’elle n’avait jamais pris. Elle sentait aussi une odeur. L’odeur d’Éclair. Elle suivit la piste. Elle arriva à un endroit qu’elle ne connaissait pas. Il y avait une falaise. Elle descendit, et se retrouva sur du sable. Devant elle, une grande, pour ne pas dire énorme quantité d’eau. Elle voulu la boire, mais la recracha tout de suite. Elle était salée. Elle senti encore l’odeur d’Éclair. Elle vit une sorte d’embarcation. Qui était dedans ?? Éclair ! Il descendit pour aller dans la ville de bipède. Ni une, ni deux, elle sauta dans l’embarcation, se cacha dans un sac, et attendit. Elle s’endormit. Elle fut réveillée par un bruit. Elle se retint de crier, car Éclair venait de monter dans l’embarcation. Il trifouilla quelque chose, et marcha indifféremment sur le sac, pile sur la queue de Lune de Miel. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Quand elle se rendit compte que l’embarcation bougeait. Ils avançaient. Éclair regarda l’eau, et en sortit un poisson. Lune de Miel ne regarda pas, elle n’avait rien mangé de la journée. Enfin, ils arrivèrent. La chate suivit Éclair, jusqu'à une petite tanière. Elle se dit courage ce n’est qu’un mauvais moment a passé. Elle avança et dit :
-Ça ne faisait pas si longtemps, pas vrai ??
Le lynx se retourna, alors elle continua :
-Bon, maintenant tu me tue et tu les laisse tranquille.
-Mmmmmh… Non. Je me suis habituer a les blessés. Tu croyais vraiment qu’en te sacrifiant, tu les sauverais ?? Au contraire, tu te sacrifie et la vie continue.
Lune de Miel réfléchit à toute vitesse. Il faut l’avoir, si tout le clan est sur lui, il ne pourra pas survivre. Je sais !!
Elle sauta sur lui, lui mordis le dos et partie dans la forêt. Il parti a sa recherche, alors elle se cacha dans le sac du bateau et attendis. La nuit, le bateau bougea. Ils partaient pour la Ville. Quand le bateau s’immobilisa, elle lui sauta une deuxième fois au cou et s’enfuit à toute vitesse vers l’immeuble.
Chapitre 6
Éclair la talonnait de près. Quand elle vit l’immeuble, elle grimpa, jusqu’au quatrième et cria :
-Mettez les chatons et les anciens à l’abri, et les autres montez au dixième !!
Elle monta jusqu’au dixième et se cacha sur une armoire. Elle entendit Éclair monter, et les autres chats, faisant moins de bruit.
-Je sais que tu es la …
Lune de Miel sauta sur son dos, et commença la lutte inégale. Il se débâtit et se roula, mais la chatte tenait toujours bon. Elle restait accrochée, bien qu’il ait un sérieux avantage. Quand elle lâcha, les autres chats arrivaient elle se roula sur le coté, et Éclair fut ensevelis sous une masse de chat. Mais il les repoussait tous, si bien qu’on ne put conter les blessés. A moi de jouer. Je dois me sacrifier pour les miens : j’ai promis.
D’un bond elle se montra au coté d’Éclair, il la pourchassa, et elle sauta par la fenêtre du dixième étage, entrainent Éclair dans sa chute.
-Lune de Miel !!
Le cri de Nuage d’Or ne put retenir la chute de la chatte. On entendait le cri d’Éclair, et puis plus rien. Des apprentis voulurent regarder, mais leurs mentors les en empêchèrent. On entendait juste à peine, le murmure de Nuage d’or qui disait :
-Lune de Miel …
-Rentrons. Nous n’avons plus rien à craindre, dit Étoile de Braise a contrecœur.
-Heu dites, avant de partir, vous pourriez m’aider à remonter ?? Non mais c’est pas très confortable cette place.
Nuage d’Or se précipita à la fenêtre, et vit sue sur le rebord de la suivante, Lune de Miel s’accrochait péniblement à une corde.
Nuage d’Or n’en croyait pas ses yeux.
-On arrive !!
Il descendit à toute vitesse l’étage puis arriva et aider la chatte dorée à revenir sur l’étage.
-J’ai cru que t’étais morte !!
-Moi aussi j’ai cru que j’allais tomber mais je me suis raccrocher à cette corde, et je ne suis pas tombé.
Elle lui toucha la truffe en signe d’amitié.
-Lune de Miel, commença la chef, quand tu avais juré de défendre ton clan au péril de ta vie, tu n’avais pas menti. Alors tu es la bienvenue parmi nous.
-Merci Étoile de Braise, mais je préfère aller vivre sur l’Île ou était Éclair. J’apprendrais à chasser toute seule.
-Et pourquoi on n’irait pas avec elle ??
Nuage d’Or se sentit tout petit après cette réflexion.
-Oui, c’est vrai, pour quoi pas ?? Ça sera beaucoup plus propre là-bas ! fit remarquer Boule de Feu.
-Nous allons demander aux anciens, et nous verrons, dis Étoile de Braise. Il nous faut aussi un camp et tout le reste.
-Moi je veux bien aller voir, miaula Lune de Miel.
-Je viens avec toi, dit Nuage d’Or. Et ne dis pas non !!
-D’accord.
Le lendemain.
-Il fait chaud quand même sur cette île, non ??
-C’est vrai, mais au moins on a bien dormi.
-C’est vrai. C’est quoi qu’on entend ??
-Je ne sais pas, on va voir ??
Ila arrivèrent devant une falaise.
-Ouh, vaut mieux ne pas tomber là.
-Oui, et le bruit était une cascade.
A cent mètres d’eu, il y avait une grande cascade avec un rocher au milieu, et un arbre juste à coter.
-On descend.
-On descend par où …
Nuage d’Or avait à peine terminé sa phrase que Lune de Miel glissait déjà de la falaise.
-Trop fort ce truc !! Essai !!
-Heu… Je suis pas chaud …
Il glissa sur un petit éboulement et finit les quatre pattes en l’air devant Lune de Miel.
-Pas le temps pour sa on doit explorer.
-On sait, on sait.
Le soir, ils étaient remontés et suivaient la rivière…
-Bon, trouver un camp…
-Regarde, là ça serait bien.
Lune de Miel regarda : il y avait un grand arbre, une petite marre, des rochers et trois rochers qui faisaient un promontoire. Ils s’approchèrent et virent que, sous l’arbre, il y avait quatre petites galeries. Ils descendirent, et Nuage d’Or se cogna aux murs et au plafond pour voir s’ils étaient solides.
-C’est du solide. Tu crois que …
-On va dormir la pour la nuit, on verra demain. Je vais chercher de la mousse.
Elle partit en chercher, mais pas si loin vu qu’il y en avait sur l’arbre. Elle gratta, et Nuage d’Or sortit et dit :
-Je vais chasser, on savait ç peu près le faire dans notre clan.
-Ok, je t’attends.
Il partit, elle gratta encore quand une masse noire s’écroula sur elle :
-C’est mon arbre !! Et si je ne lui est jamais enlevé de mousse, c’est parce qu’il m’abrite !!
Lune de Miel se retourna et plaqua la chatte :
-Je suis vraiment désolé, mais qui est tu ??
-Je m’appelle Cheshire, et si tu retouches une autre fois a mon arbre je …
-Dis, on va surement venir habiter ici avec mon clan, alors tu risques pas de nous attaquer après. Mais si tu veux te joindre à nous, aucun souci.
-Et… On ne touchera pas à mon arbre ??
-Ben je pense que si, mais tu pourras habiter dedans. Pourquoi t’y tiens autant ??
-Je suis née dedans. Ok, ça va, j’irai avec vous. Mais personne ne touchera à mon arbre. Et je connais cette forêt comme ma poche. Tu nous seras très utile alors.
-Nous ??
-Oui il y a Nuage d’Or qui est parti chasser.
Nuage d’Or revint avec deux grosses souris.
-F’est qui ??
-C’est … heu … truc … Chesnire… Non heu …
-Cheshire.
-Ha oui donc heu voila. Et elle connaît toute la forêt, elle nous sera utile.
Chapitre 7
-Tu verras ils sont très sympa.
Les trois chats étaient en train de monter les escaliers du troisième étage. Quand ils arrivèrent au quatrième, ils entrèrent dans le camp.
-Bonjour tout le monde.
-Alors c’était comment ?? Qui c’est elle ??
-On a trouvé un beau camp, et il y a du gibier en abondance. Par contre, il y a un arbre et … Il vaut mieux ne pas y toucher.
-Pourquoi ??
-Grrrrrrr, gronda Cheshire.
-C’est son arbre, elle est née dessus.
-Alors pas touche a mon nanarbre.
-Quand va-t-on déménager ??
-Ce soir, dit Étoile de Braise. Commencez tout les préparatifs.
Le soir.
-Ça va Boule de Feu ??
-Ça fait bizarre de partir, je suis née ici.
-Comme presque tout le monde.
-En avant !! Cria Étoile de Feu !! Les chatons avec leurs parents, les anciens au milieu, les guerriers devant et les apprentis derrière !! Suivez tous Lune de Miel, Nuage d’Or et Cheshire !!
Ils se mirent tous comme on l’avait dit, et commença la marche.
Arrivé au bateau, ils durent faire plusieurs allez retours. Les anciens râlèrent car ils se mouillaient les pattes, et les chatons avaient faims, mais tous étaient heureux de découvrir une contrée inconnue.
-Voilà, c’est ici. Sous l’Arbre, il y a des souterrains pour dormirent. Cinq. Pile le bon nombres. Miaula Lune de Miel.
Le lendemain.
-Je vais voir s’il y a du miel, les chatons ont mal à la gorge, après avoir bu de cette eau salée, dit Boule de Feu.
-D’accord. Fais quand même attention, nous n’avons encore rien fait, miaula Étoile de Braise.
-Oui oui.
Boule de Feu observa une abeille. Elle devait rentrer a sa ruche, c’est sur. Quand enfin elle s’envola, la petite chatte la suivit jusqu'à une ruche, qui sentait le miel. Une goutte tomba. Elle voulut la lécher puis s’arrêta. Il y avait quelque chose dans cette goutte. Elle regarda de plus près, et resta plonger, le regard dans cette goutte de miel.
Quand elle sembla se « réveiller », elle courut a toute vitesse au camp, ou une assemblée venait d’être faite.
-A, Boule de Feu nous …
-J’ai eu un signe de la Tribu du Ciel !! Dans une goutte de miel !!
-Monte.
Elle monta sur le promontoire de pierre et dit :
-Le nouveau lieutenant sera Lune de Miel.
Tout le monde regarda la chatte, qui eu soudain très chaud sous sa fourrure dorée.
-Heu… Moi ??
-Oui !! Je l’ai vu dans une goutte de miel !!
-Ben heu... alors c’est que c’est vrai.
-Deux bonne nouvelle alors, dit Étoile de Braise. La première c’est que cela fait cinq lunes que nous n’avons plus de lieutenant et que nous en avons trouvé un parfait, la deuxième est que nous vivrons désormais sur cette île, sous l’arbre de Cheshire, que sa propriétaire se nommera maintenant Minet de Cheshire, et que…
Elle leva la tête et fini :
-Nous nous appellerons désormais la Tribu de Cristal.
FIN
Cela ressemble vraiment beaucoup à la série de livres "La guerre des clans" ! Les chefs dedans s'appellent "Etoile de..." Et il y a aussi au début du livre un sommaire avec le nom des apprentis, des guérisseurs, des guerriers... Tu devrais la revoir en modifiant pour ne pas que ça y ressemble trop...
Dernière modification par Marjolaine16 (Le 22-05-2012 à 18h56)
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#210 Le 22-05-2012 à 19h11
Nougat' : Je suis d'accord avec Marjolaine, je pense que tu devrai écrire des histoires que tu invente toi même au lieu de "copier" les histoires de certains livres ...
Je ne dis pas ça pour être méchante, c'est juste un conseil
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#211 Le 22-05-2012 à 19h17
Bonsoir,
Alors j'aurai besoin de vos avis pour une histoire assez longue que j'écris depuis longtemps. Je ne vous mets que le prologue, et plus tard la suite !
Merci à ceux qui la liront
Spoiler (Cliquez pour afficher)
Prologue
L’homme s’élança à travers le long couloir sombre qui n’était éclairé que par quelques vieilles lampes à huile. Ce couloir, qui semblait s’étendre à l’infini, et qui menait à une infinie de pièces, dont la plupart, inoccupées, restaient vide, il le connaissait par cœur.
Le couloir se transforma en trois embouchures, toutes se ressemblant. Heureusement, pour lui, l’homme connaissait parfaitement tous les recoins qui composait ce lieu, même s’il ne l’avait intégré que récemment ; il parvint donc à trouver à s’orienter très facilement.
Tout était silencieux autour de lui. Seul le bruit de ses pas, ainsi que des gouttes d’eau qui tombait du plafond et qui ruisselait sur les murs, résonnaient sur le sol de pierres grises, ce qui ne faisait qu’intensifier le stress de cet homme.
Dans ses mains, il tenait toute une liasse de documents importants, presque plus que sa propre vie ne l’était. Mais, pour lui ils ne représentaient pas grand-chose à part une mission confiée par son maître.
Et voilà le topo : son maître, pour qui il éprouvait beaucoup de respect mais aussi un peu de rancune, lui avait demandé d’aller cherché ses documents. Pour son maître, ces papiers pourrait représenter plusieurs chose : de la honte, de la joie, son passé et même son avenir. Voilà pourquoi il fallait qu’il les lui apporte de toute urgence, tout ce qu’il allait se passer dans les mois et les années à venir dépendrait de ces tests.
Il accéléra encore l’allure, allant maintenant au même rythme que les battements fous de son cœur. Il fallait qu’il rejoigne son maître le plus vite possible pour lui remettre les documents qu’il convoitait tellement.
Le serviteur ne savait pas quel résultat, bon ou mauvais, son maître trouverait inscrit dessus et avait donc un peu peur de la réaction de celui-ci, si jamais ces fameux résultats s’avéraient être catastrophiques … Et si cela serait le cas, qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Violent et instable comme il est, son maître serait capable du pire … Oh, oui, du pire …
L’homme avait l’impression de courir un marathon et avait la gorge sèche. J’espère que les résultats seront bon car sinon qui sait ce qui pourrait bien m’arriver … pria-t-il en silence. Il s’imagina la scène dans sa tête et cela le fit frissonner d’effroi. Il ne voulait pas penser à ce qui pourrait se passer dans quelques minutes.
Une autre embouchure se présenta devant lui. Sans vraiment y penser, il laissa ses jambes le porter vers le bon tunnel.
J’y suis presque … Plus que quelques mètres et je donnerai les documents à mon maître, songea-t-il, ensuite … Ensuite, nous verrons bien ce qui adviendra …
Soudain, la lumière du couloir s’intensifia : il était arrivé devant les appartements de son maître.
Il s’arrêta alors pour reprendre sa respiration, qui était saccadée. Il ferma les yeux un moment pour se calmer. Après tout, il ne savait ce qui aller se passer lorsqu’il pénétrerait dans la pièce.
Allez ! S’encouragea-t-il mentalement, j’ai déjà eu pire à affronter … Je ne vais pas me décourager maintenant … En plus, Maître te fait confiance, alors je ne dois pas le décevoir ! Et puis, il doit sûrement être dans le même état de stress que toi …
Cette dernière idée le fit sourire. Alors, prenant son courage à deux mains, il annonça sa présence et entra dans la pièce.
La lumière, plus éclatante que dans le couloir, le fit cligner des yeux. Apportée par encore des vielles lampes à huile et par la lune et les étoiles qui étaient déjà hautes dans le ciel et qui filtrait par la vielle fenêtre aux striures noires.
La pièce où il venait de pénétrer, était sobrement décorée : fauteuils moelleux rouges, moquette bleue nuit et mur d’un violet clair mais très profond. L’ambiance dans cette pièce était froide mais le serviteur aimait beaucoup.
Son maître se tenait devant la fenêtre et semblait tendu. Pas un faux pli ne venait marquer son bel habit : une longue cape noire qui lui couvrait les épaules et lui tombait jusqu’au niveau des genoux, une belle chemise blanche à jabots aux manches mi-longues, une veste en cuir noir avec, pour emblème, une broche en forme de dragon rouge qui tenait entre ses pattes une pierre noire ébène qui conférait le pouvoir à celui à qui elle appartenait, et enfin pantalon et bottes noirs en cuir moulant.
Il s’avança encore, pouvant maintenant voir une partie du fin visage de l’autre homme.
C’est sûr que son maître avait de l’allure, son serviteur n’en avait jamais douté, mais, avec la lumière si pâle mais en même temps si pure et laiteuse de la lune, son maître possédait une beauté surnaturelle.
Le serviteur déglutis doucement. Il se sentait un peu mal à l’aise en présence de son mentor. Sa beauté légendaire lui avait attiré le respect de tous mais aussi la crainte. Oui car, même en étant beau à couper le souffle, son caractère ne correspondait pas du tout. Froid, glacial, hautain, sûr de lui, combattif, aimant donner des ordres, n’admettant pas ses erreurs, calculateur, sans vraiment de compassion et qui aiment faire souffrir les autres, voilà qui le caractérisait. Mais bizarrement, il n’était pas du tout comme ça avec son serviteur.
Heureusement pour lui, dès qu’il était arrivé dans la demeure et que des rumeurs du comportement du seigneur des lieux, il avait pris peur mais, suite à accident qui le forçait à rester là, ne s’était pas dégonflé et, comme tout les nouveaux arrivants, était allé se présenter à lui.
Là, dans la grande salle principale, dites la salle du Cœur, toute de noire peinte et décorée, éclairée d’une faible et pâle lumière qui ressemblait à celle de la lune, son maître l’y attendait, confortablement installé sur son fauteuil de fourrure noire et rouge, couronnée d’un dragon en pierre et en rubis rouge qui semblait gardait la pièce.
Il avait été impressionné et s’était senti tout petit dans cette pièce à l’ambiance lourde. Néanmoins, il s’était avancé et s’était agenouillé, la tête baissée, en signe de respect envers lui. Soudain, l’autre avait sorti son épée de son fourreau. Ensuite, tout s’était passé très vite : il l’avait coupé juste derrière l’épaule en une fine blessure, d’où un filet de sang a jaillit, mais, contrairement à une plaie normale, s’était refermée aussitôt. Et, ce faisant, la coupure s’était transformée en un tatouage noir et rouge en forme de dragon, à l’air hostile, et tenant entre ses pattes une sphère rouge.
Le serviteur avait eût peur mais ne s’était pas démonté pour autant. Le maître, qui l’avait invité à se relevait, l’avait longuement contemplé, comme l’aurait fait une mère sur son petit, et avait déclaré d’une voix glacial :
― Cliff, à partir de maintenant, tu deviendras la personne la plus importante de mes services, celle qui, comme moi, pourra se faire respecter d’un simple regard, celle qui pourra se faire obéir immédiatement, la seule qui pourra se sentir totalement en sécurité ici. Et cette personne, c’est mon bras droit, mon serviteur, en quelque sorte. Tout cela est possible grâce à cette marque, que tu as hérité de la nature de ta magie. Et, en toute franchise, heureusement pour toi, car sinon, tu serais … mort.
Mort ? Ce mot l’avait frappé. Alors, quelques jours après l’apparition de sa marque, et après de nombreuses recherches, il avait effectivement trouvé que, seules sa lignée et une autre famille, mais qui était elle maudite par ça, possédait une sorte et une qualité de sang très spécial et que grâce à cette sorte sang, il pouvait et devait se lier avec un maître de « type démoniaque » sinon leur vie serait en danger.
Voilà comment il était devenu le serviteur dévoué à son maître qu’il était aujourd’hui.
L’un comme l’autre se faisait désormais confiance et c’est donc pour ça, qu’il avait demandé à Cliff de lui ramener les résultats du test.
Il les lui tendit en ne s’approchant pas. La tension se lisait sur son visage de son maître lorsqu’il commença à ouvrir l’enveloppe et lorsqu’il en sortit les documents tant redoutés.
Il les lut attentivement et sa mine hautaine devient soudainement grave. Ses yeux s’arrondirent de peur. Il sentit même qu’il se crispa et qu’il devint nerveux.
Le serviteur entendit les battements du cœur de son supérieur s’accélérer. Alors, il lui demanda doucement :
― Alors, Délcorion ? Que révèlent les tests ? Sont-ils négatifs ou … positifs ?
L’autre tourna légèrement la tête vers lui et le reflet de la lune se refléta dans ses yeux et sa douce lumière éclaira la moitié de ses traits, maintenant tendus. Il lui répondit d’une voix où teintait l’inquiétude :
― Ils sont positifs. Elle est bien ma fille.
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#212 Le 23-05-2012 à 13h31
Ouauh...J'aime beaucoup. A part quelques petites fautes, c'est parfait, et on rentre facilement dans l'histoire. J'ai hâte de lire la suite !
Comme vous ne m'avez pas donnez vos avis, je poste de nouveau mes textes. Le premier a été écrit cet été, c'était un projet de livre...Que j'ai laissé tombé. Le deuxième, c'est la suite des aventures de Léna. Bonne lecture !
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Saut de chat
Prologue :
Un rayon de lune glissait par un velux, éclairant une salle d'une lumière fantomatique. Une fine silhouette se découpa dans la lumière. Brièvement éclairée par la faible lueur, la jeune danseuse resplendissait d’élégance.
Ses cheveux blonds et bouclés, rehaussés par le halo lumineux, accompagnaient gracieusement ses pas. Ses yeux couleur saphir, plissés par la concentration. Sa bouche rose, crispée par l’effort et la détermination. Son nez droit et fin et ses sourcils bien dessinés. Tous ces traits faisaient d’elle une magnifique jeune femme. Son air fragile de poupée en porcelaine contrastait avec son visage glaçant de perfection.
Elle se mouvait avec une grâce inouïe. A peine avait-elle effleuré le sol, qu’elle repartait dans un saut d’une féline agilité. Elle déjouait les lois de l’apesanteur. Quand soudain, elle se figea, ses longues jambes fléchirent sous le poids de la fatigue, puis la demoiselle s'affaissa lourdement sur le parquet usé. Lentement, elle ôta ses chaussons. Elle caressa ses pieds, d’où le sang coulait, son corps secoué de sanglots. Les larmes se mêlaient au liquide écarlate, et souillaient le délicat satin rose des pointes qu'elle tenait à la main. Ses pieds étaient écorchés, déformés, abîmés par tant de travail, mais dressés à obéir, à travailler sans relâche.
Sur le toit du bâtiment, un animal contemplait la lune. Un chat, roux aux yeux émeraude.
Un chat. Une danseuse. Peu nombreux étaient les points communs qui les liaient. Seule cette grâce féline dans leur façon de se mouvoir, cette souplesse, cette vivacité, mais surtout, ces yeux qui vous transperçaient, lisaient en vous, et distinguaient chaque fragment de votre âme. Ces yeux froids et observateurs, de ceux que l’on n’affronte pas, que l’on évite, que l’on fuit.
Dans les quartiers mal famés de la ville, un pub miteux était encore ouvert. Plusieurs hommes au comptoir avalaient bière sur bière, et une multitude de verres vides s’éternisaient devant eux. Un couple dégustait des hamburgers dégoulinant de graisse, avec des frites à peine cuites. Une jeune femme fort peu vêtue explorait la bouche de son compagnon, s’arrêta un instant, le plaqua contre un mur crasseux et repartit de plus belle. Non loin d’eux, un jeune homme, assis seul à une table, observait tous les clients avec une moue écœurée.
Il se leva et jeta un dernier regard dégoutté à ses voisins. Puis il sortit dans la rue sombre, ses yeux noisette étincelants, scrutant les noirs contours des immeubles alentour. Ses pieds, martelant les pavés humides. Il disparut finalement, dans ce sordide quartier.
Deux rues plus loin, un petit parc. Une ombre se dessina sur le sol, et une forme émergea des buissons. Encore un chat. Des yeux noisette.
Chapitre 1
La buée recouvrait les carreaux d'une salle de danse sous les toits, ainsi qu'une fine couche de poussière. Au premier rang, juste devant le miroir, Mélodie ébaucha une arabesque. Ses cheveux rebelles et flamboyants relevés en sage chignon t tressautaient au gré des ses mouvements. La transpiration coulait le long de ses tempes. Elle faisait de son mieux, mais cela ne suffisait pas. Elle était douée techniquement, mais aucun sourire n'éclairait son visage lorsqu'elle dansait. Ses yeux verts fixaient son reflet dans la glace.
"Je serais la meilleure ! LA meilleure de toutes !"
Cette phrase, sa devise, retentissait dans sa tête, tendit qu'elle obéissait avec docilité aux ordres du professeur.
Mais soudain la musique s'interrompit. Quelqu'un toqua à la porte. Le professeur, Mme Tabakov, se rembrunit. L'intransigeante enseignante ne supportait pas que l'on interrompit son cours. Néanmoins, elle se dirigea vers la porte.
Éléonore marchait lentement dans les couloirs, cherchant le numéro de la salle où on lui avait dit de se rendre. 53. C'était là. Une musique étouffée par la porte fermée parvint à ses oreilles. Elle respira profondément, la gorge nouée par l'angoisse, et frappa à la porte. Dans la salle, le silence se fit, et elle actionna la poignée, puis entra.
Au grand étonnement de tous, ce ne fut ni la secrétaire de l'établissement, ni la directrice, mais une splendide jeune fille scandinave.
Le visage de Mme Tabakov se radoucit aussitôt, et elle esquissa un sourire ravi. C'était son expérimentée nouvelle élève. Celle qui venait de Russie, comme elle ! La Russie, le pays des meilleurs danseurs pensa-t-elle rêveusement...
"Bienvenue parmi nous Éléonore. Vous autres, je vous prie de bien l'accueillir. Elle nous vient tout droit de Moscou, et c'est une excellente danseuse. Place-toi où tu le désires, ma petite. Et maintenant reprenons. Musique s'il vous plaît !"
Mme Tabakov était un de ses professeurs à qui l'on ne désobéit pas, avec qui l'on n'est pas insolent. Elle inspirait le respect et l'admiration. A sa façon de se tenir droite, à la grâce dans ses mouvements, on voyait que jadis elle avait été une illustre danseuse. Il en était de même pour Éléonore Vickianoff. De plus, son justaucorps épousait avec grâce les sublimes courbes de son corps de ballerine.
Des voix de garçons chuchotaient :"Elle est canon la nouvelle !" ou bien "On fait un pari pour voir qui arrive en 1er à avoir son tel ?"
Les filles, elles, tenaient un tout autre refrain : "Qu'est ce qu'elle vient faire ici ? Il n'y a pas assez de place en Russie ?" ou encore "On va la faire retourner à Moscou vite fait cette garce !" Elles étaient jalouses. Jalouses de sa beauté, jalouses de l'attention que lui accordait leur professeur, jalouses des regards appréciateurs que lui accordaient la gente masculine.
Mme Tabakov s'énerva :
"SILENCE ! NOUS SOMMES EN COURS, PAS AU SALON DE THE, ALORS AU TRAVAIL !"
A son plus grand effroi, Éléonore se rendit compte qu'elle portait un justaucorps et une tunique bleue ciel, de la même couleur que ses yeux, alors qu'ici ils étaient tous en noir.
Le professeur lui dit de se placer, alors elle le fit. Elle se dirigea immédiatement vers le 1er rang, par habitude. C'est quand elle vit que la jeune fille rousse à coté d'elle la fusillai du regard qu'Éléonore se rendit compte qu'elle avait fait une grosse bêtise.
"Mais quelle gourde je fais ! Pourquoi je suis allée tout devant ?! J'aurais du me placer tout au fond ! Maintenant je n'ai plus qu'à danser le mieux possible. Sinon on va se moquer de mon arrogance."
Et ainsi, elle dansa. Magnifiquement bien. Mais sans pour autant atteindre la perfection. Car la perfection n'existe pas en ce monde.
A la fin du cours, elle ne put s'empêcher d'esquisser une grimace. Elle avait mal aux pieds. Horriblement mal. Elle se dirigea vers les vestiaires, en essayant de ne pas boiter.
°°*°°
Mélodie McShane toisait la nouvelle, qui était venue spontanément se placer au 1er rang. Qu'elle ne lui fasse pas de l'ombre, cette Moscovite tout droit venue des grands froids. Quelle audace elle avait, de venir directement devant, alors que d'habitude les nouvelles étaient reléguées au fond ?
Rosalie Cimbolini, elle avait des pensées à peine plus reluisantes.
"Elle est magnifique, Et je suis sur qu'elle danse superbement bien. Il y en a qui ont bien de la chance !"
Déjà qu'il était dur de faire ses preuves ici, alors si en plus les Russes réputés pour leur talent en danse venaient s'incruster en France ! Mais qu'importe, elle avait toujours sa place d'honneur, celle d'une des meilleurs danseuses de la classe. A coté de Mélodie-la-fonceuse. Et maintenant d'Éléonore-la-belle...
Chapitre 2
Méodie quitta la salle comme une fusée dès la fin du cours. Mme Tabakov souriait. Ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais. Et c’était la nouvelle qui la mettait dans une telle joie. Mélodie était verte de jalousie. Elle n’avait jamais réussi à arracher un sourire au terrible professeur. Elle s'assit sur un banc dans les vestiaires, et ôta sans douceur ses chaussons, puis sa tunique et sa jupette. Elle extirpa ses habits en boule de son vieux sac, et les enfila à toute vitesse.
"Oh, pardon !"
C'était Rosalie, qui sans le faire exprès, lui avait donné un coup de coude en enlevant sa tunique. Mélusine la fusilla du regard.
L'autre, peinée par la réaction de sa flamboyante voisine, se dirigea vers les douches en sous-vêtements, sa serviette à la main.
Une petite vipère, un sourire moqueur sur son visage, lui cria : « Alors Rosalie, on prends sa douche en sous-vêtements ? Et à la plage, tu fais comment ? Tu mets une combinaison de ski ? En même temps, tu as raison de te cacher, tes seins ressemblent à des piqûres de moustiques, et en plus, tu es naine ! »
Puis, elle s'esclaffa, consciente que sa remarque avait blessé la jeune fille.
Rosalie s'empourpra, de rage et de honte, et ne savait pas quoi lui répondre. Effectivement, elle avait une petite poitrine, et elle n’était pas très grande. Mais elle avait un corps de ballerine, musclé et plutôt maigre.
Mélusine, dans un élan de compassion, se leva et aboya à Zoé :
"Tu vas te taire oui ?! Va déverser ton venin ailleurs pauvre cloche. Elle fait ce qu'elle veut. Toi, en attendant, plutôt que de rabaisser les autres, tu devrais t'acheter de la lotion antiacnéique. Et faire du sport, parce que bientôt la barre s'écroulera sous ton poids de pachyderme !"
Et voilà. Il suffisait de pointer du doigt un petit défaut, et hop, la vipère peu courageuse, fermais son clapet.
C'était des fois dur de supporter les critiques des filles. On ne pouvait répondre par les poings, sous peine de passer pour une sauvage. Alors il fallait blesser avec les mots. Les cicatrices des blessures causées par les coups restent un certain temps, puis disparaissent, alors que les mots étaient toujours là, encore plus présents dans les moments de solitude.
Mélodie, autrefois, était amie avec Zoé. Mais lors de l'été de la 5ème, un fossé s'était creusé. Elles s'étaient éloignées l'une de l'autre. Ainsi, à la rentrée Mélusine se retrouva seule, et Zoé intégra une bande de petits clones perfides, laissant sa vieille amie avec pour seule compagne la solitude.
Mélodie avait ensuite changé de collège, et elles s'étaient retrouvées 2 ans plus tard dans ce cours de danse, quand elle avait une énième fois déménagé. Maintenant elles avaient 18 ans, et rien ne serais jamais plus pareil. Zoé était devenue une peste, une peste pourrie gâtée.
Mélodie s'habilla précipitamment. Tant pis, elle prendrait une douche chez elle, même si elle savait que ses charmants voisins de paliers auraient utilisé toute l'eau chaude. Elle aurait bien aimé avoir sa salle de bain à elle toute seule, mais malgré les multiples petits boulots qu'elle exerçait, elle avait à peine assez d'argent pour payer son loyer, sa nourriture, et ses cours de danse. Alors c'était salle de bain sur le palier, à partager avec des voisins qui l'occupait pendant 2 heures au moins, et qui utilisait toute l'eau chaude. Depuis 2mois qu'elle habitait ici, elle n'avait jamais réussi à prendre une douche chaude.
Elle se leva, fourra ses affaires dans son sac miteux, et sortit en coup de vent.
"Je vais encore être en retard pour mon service, encore une fois et je suis virée !"
Elle travaillait dans divers endroits pour gagner assez d'argent. Baby-sitting, cuisines du Macdonald, ménage, c'était son quotidien. Elle allait encore être en retard au fast-food, son patron allait encore la réprimander, et en profiter pour reluquer son décolleté en douce. Elle soupira.
La flamboyante jeune femme sortit de son sac un pull en laine abîmé par le temps, et l'enfila rapidement. Et hop, plus de décolleté plongeant, plus d'yeux baladeurs. Pourquoi les hommes regardaient d'abord ses seins avant son visage ? Il n'y avait rien de plus énervant.
°°*°°
Une fois arrivée dans les vestiaires, Éléonore attendit que tout le monde soit partit pour ôter ses chaussons. Avant de les enlever elle savait déjà ce qui l'attendait. La pointe qu'elle était en train d'enlever était visqueuse, et aussitôt qu'elle l'eut retirée, une odeur métallique flotta jusqu'à ces narines. Son pied saignait. L'autre aussi sans doute. Elle poussa un soupir, déjà ses yeux picotaient. Non, il ne fallait pas qu'elle pleure. On ne pleurait pas pour ça. Pas pour des pieds qui saignent, et qui font mal. On pleurait quand quelqu'un mourrait, quand on était atteint d'une maladie grave, quand la faim était si présente qu'on avait envie de taper sa tête contre un mur, mais pas pour les petits problèmes de la vie quotidienne. Elle soupira, essuya ses pieds dans une serviette, et remit ses habits de ville. Elle se regarda dans le miroir. Ses cheveux blonds, en bataille, pendaient autour de son visage en cœur. Ses yeux bleus étincelaient, pleins de larmes. Sa bouche était fermée, ses dents serrées pour ne pas pleurer, et cela lui donnait un air déterminé. Elle eut envie de donner un coup de poing sur la glace. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle se leva, et quitta la salle.
Elle n'avait pas remarqué le sac qui était posé sur le banc, et les vêtements accrochés à un portemanteau. Quelqu'un était encore là.
°°*°°
Rosalie n'osa sortir des douches que quand elle entendit la porte des vestiaires claquer. Elle avait tout vu. Les pieds de la nouvelle, en sang. Comment pouvait-elle encore danser dans cet état ? Elle devait avoir une volonté de fer. C'était vraiment une extraterrestre cette fille. Mais elle dansait merveilleusement bien. Elle finit de s'habiller, sortit des vestiaires, puis de l'école de danse. Elle marcha jusqu'à l'arrêt de bus. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle. Sa mère allait encore la tanner pour savoir comment s'était passé son cours. "Tu as bien dansé ? Ton professeur t'a complimentée ? Qui danse mieux que toi ? Mme Tabakov a-t-elle enfin dévoilé le ballet que vous danserez au spectacle de fin d'année ?" Et ainsi de suite…Sa mère aurait voulu être une grande danseuse, mais elle avait du arrêter la danse à cause d'un problème aux genoux. Depuis elle reportait son rêve sur Rosalie. Elle espérait que sa fille ferait mieux qu'elle, plus rapidement, et deviendrait célèbre. Elle plaçait tant d'espoir en sa fille, et sans le vouloir lui mettait aussi beaucoup de pression. Des fois Rosalie avait envie de se rebeller, de lui crier tout ce qu'elle gardait caché en elle. Mais non, elle était la sage, la gentille, l'adorable "petite" Rosalie. Sa mère la considérait d'ailleurs encore comme une enfant. A croire qu'ils n'avaient pas remarqué qu'elle avait des seins, qu'elle était aussi grande que sa mère, et qu'elle avait maintenant d'autres préoccupation que la danse et l'école. Les garçons par exemple. Mais les garçons ne s'intéressait pas à elle, si timide. Ils préféraient les filles exubérantes, sexy, et frivoles. Rosalie était belle, mais elle ne s'en rendait pas compte, tellement elle était mal dans sa peau. Elle détestait tout en elle. Son accent chantant du sud. Ses cheveux noirs de jais. Ses prunelles ambrées qui attiraient l'attention. Son teint plutôt mat. Sa bouche pas assez pulpeuse à son goût. Son petit nez. Tout.
Chapitre 3
La nuit était tombée. Éléonore marchait dans les rues, silencieuse et pensive. Elle se rendit soudain compte qu'elle avait parcouru plus de 2 kilomètres. De plus, elle était assoiffée. Elle vit un pub de l'autre coté de la rue. Tant pis si c'était mal fréquenté, elle avait trop soif. Elle rentra donc, et alla s'asseoir sur un tabouret, face au bar. Le barman, dès qu'il l'aperçu, se dirigea aussitôt vers elle.
"- Alors beauté, que désires-tu ?
-Une vodka s'il vous plaît.
-Tu me semble bien jeune pour boire de l'alcool.
- J'ai 17 ans et demi vous savez.
- En France il faut en avoir 18 pour pouvoir consommer de l'alcool fort. Mais comme tu es vraiment jolie, je laisse passer pour cette fois.
Elle ne répondit rien. Il posa sous son nez un grand verre empli de la boisson translucide. Elle commença à le boire. Le liquide brûlait délicieusement sa gorge, et réchauffait son corps engourdi par le froid hivernal. Elle s'arrêta net quand elle sentit que quelqu'un la regardait. A sa droite, un jeune homme la fixait. Il avait des cheveux noirs avec des reflets bruns, et de magnifiques yeux noisette. Effrontément, elle soutint son regard, et il en parut surpris. Finalement, il lui sourit. Elle en fut gênée, et ses pommettes se teintèrent de rouge. La jeune fillevait l'impression qu'il lisait en elle comme en un livre ouvert. C'était très désagréable. Elle détourna son regard, pour fixer le bois usé du comptoir.
Elle finit verre, paya l’addition et sortit précipitamment.
Mais quelle ne fut pas sa surprise dans la rue de se retrouver nez à nez avec ce mystérieux inconnu au sourire ravageur ! Il était appuyé contre un mur humide, et nonchalamment fumais une cigarette. Elle ne l’avait même pas vu sortir. Elle ne savait pas quoi lui dire.
Finalement, ce fut lui qui lui adressa la parole en premier.
-Tu veux une clope ?
-…
-Tu es muette ou quoi ?
-Non je ne suis pas muette, je n’adresse juste pas la parole à des inconnus. Mais pour une fois je fais une exception. Et oui je veux bien une cigarette.
Il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste, et en sortit un paquet de cigarettes qu’il lui présenta, ainsi qu’un briquet à l’effigie de la panthère rose. Elle sourit en le voyant, le pris, et saisit également une cigarette dans le paquet. Elle n’avait jamais fumé, et ne comptait pas lui dire. Elle voulait essayer, voir quel goût cela avait. Elle se rendit rapidement compte que cela était dégoûtant. Elle toussa, s’étouffa, et l’énigmatique jeune homme lui tapa dans le dos. Elle reprit sa respiration et lui avoua enfin :
-Je n’avais jamais fumé. Je voulais essayer.
- Et tu en pense quoi ?
-C’est dégueulasse. Je ne recommencerais pas.
-Tant mieux. Ne t’y mets pas, tu en deviendras rapidement dépendante.
Elle sourit.
-Je ne connais même pas ton prénom, Monsieur l’inconnu-donneur-de-cigarettes-et-de-leçons…
- Appelle-moi Nash. Et toi qui es-tu ?
Il plongea ses yeux noisette dans les siens, ce qui la troubla encore plus.
-Éléonore.
-Et bien Éléonore je vais t’emmener dans un endroit qui va beaucoup te plaire…
Elle le suivi en silence, mais au plus profond d’elle-même la jeune fille commençait à avoir peur. Pourquoi n’avait-il dévoilé que son prénom, et pas son nom de famille ? Qui était-il vraiment ? Et si c’était un psychopathe ? Ou un tueur en série ? Arriverais-t-elle à se défendre si il essayait de la violer ? Néanmoins elle continua de marcher à ses cotés, et ils disparurent dans les rues sombres…
°°*°°
Mélodie sortit, épuisée, du Macdonald. Elle avait envie de vomir, a force de sentir toutes ces odeurs de fritures écœurantes. Ses jambes étaient douloureuses après être restée debout derrière les friteuses ou la caisse pendant plusieurs heures. Elle marcha jusqu’à un immeuble dont la peinture s’écaillait. Elle rentra, et appela l’ascenseur. A l’intérieur, les murs étaient couverts de tags. C’était vraiment lamentable. Tandis que l’ascenseur montait lentement les 5 étages, elle pensait que les tagueurs pourraient au moins écrire lisiblement. On ne comprenait rien à leurs graffitis. L’ascenseur émit un petit « ding » rouillé, lui signalant qu’elle était arrivée au 5ème étage. Une fois arrivée chez elle, elle prit ses affaires et fonça dans la douche. Tandis que l’eau coulais le long de son corps éreinté, et effaçai la fatigue de la journée, elle méditait. Elle voulait la 1ère place au spectacle de fin d’année, et elle l’aurait. Si elle arrivait à évincer Éléonore. C’était la seule à présenter un réel risque … Rosalie ne possédait pas assez de technique pour la doubler. Mais Mélodie, malgré sa jalousie maladive, n’était pas malintentionnée. Elle n’irait jamais pousser la nouvelle dans un escalier pour qu’elle se casse une jambe. Elle ne ferait jamais quelque chose d’aussi abject. Non, elle comptait simplement redoubler d’efforts, et s’entraîner encore plus.
°°*°°
Rosalie écoutait de la musique, étendue sur son lit. Au loin résonnait les bruits de casseroles qui s’entrechoquent. Sa mère était dans la cuisine, en train de lui mijoter un bon petit plat. Elle ferma les yeux, apaisée par ses bruits si familiers. Un cri étouffé par la porte fermée retentit.
-ROOOOOSAAAAALIIIE ! AAAA TAAAABLE MA CHERIE !
Elle soupira, éteignit précipitamment sa musique, et couru pieds nus dans le couloir, puis se rua dans la cuisine. Sa mère était là, tout sourire, saladier entre ses mains.
-Mais enfin, mets tes chaussons, tu vas attraper froid ma puce !
Sa mère lui servit de la salade, composée de tofu, d’aubergines, de haricots rouges, et de je ne sais quels ingrédients aux noms imprononçables. Rosalie contempla son assiette d’un air dubitatif.
-Mais maman, j’ai déjà mangé de la salade hier ! Et avant-hier ! Et tous les soirs de la semaine ! Avec les mêmes ingrédients en plus ! Je ne pourrais pas manger autre chose ?
-Non, il faut que tu gardes la ligne pour la danse ma chérie.
La jeune fille soupira, et entama son assiette, la mine boudeuse. Il ne servait à rien de protester, sa mère ne cédait pas. Tandis qu’elle mangeait, elle eu droit à une foule de questions :
-Ton cours de danse c’est bien passé? questionna sa mère
-Oui. Une nouvelle est arrivée, répondit mollement sa fille.
-Elle danse mieux que toi ? Comment s’appelle-t-elle ? Mme Tabakov l’a félicitée ? Et…
- Maman ! Elle s’appelle Éléonore Vickianoff, elle vient de Russie, Mme Tabakov semble beaucoup l’apprécier.
- Mais est-ce qu’elle danse mieux que toi ou pas ? s’énerva Mme Cimbolini
-Oui ! C’est tout ce qui t’intéresse ou quoi ?! Oui la nouvelle danse mieux que moi ! Oui, oui et oui ! J’en ai marre que tu me compares aux autres !
-Ne me parle pas comme ça ! Je suis ta mère, pas ta copine ! Et dépêche-toi de finir ton repas, ensuite tu iras t’entraîner, et je te regarderais.
- Non je n’irais pas m’entraîner après manger. J’ai déjà dansé plus de deux heures aujourd’hui. Je suis crevée. Tu ne veux pas me laisser vivre un peu ?! Tu ne pense qu’à la danse ! Et jamais à moi…Je ne suis pas un robot ! Merde, quoi !
Et sur ce, elle s’enfuit en courant dans sa chambre. Sa mère resta assise sur sa chaise, sonnée par les mots que sa fille lui avait lancés au visage.
Rosalie s’écroula comme une masse sur son lit, et dans le noir, sanglota la tête dans son oreiller. Les larmes coulaient toujours sur son visage lorsque Mme Cimbolini entrouvrit la porte de la chambre. Elle ne vit pas que sa fille pleurait. Elle pensa qu’elle s’était endormie. Alors, doucement, elle referma la porte et s’en alla.
°°*°°
Il n’avait rien fait de mal. Ils avaient marché, puis il l’avait emmenée en voiture jusqu’à une plage. Ils étaient maintenant assis côte à côte, dans le sable, et contemplaient le paysage. Les rayons dansants de la lune faisaient miroiter l’eau. Le silence régnait, les étoiles brillaient, et le sable était doux sous leurs pieds nus. Une légère brise faisait doucement voler les cheveux blonds comme les blés de la jeune femme. Ils discutèrent longuement. Nash avait dix-neuf ans et vivait seul dans un minuscule appartement. Ses parents lui avait toujours laissé beaucoup de liberté. Éléonore, elle, avait seulement 17 ans, et habitaient dans une grande maison avec son père. Sa mère était décédée lorsqu’elle avait 6 ans. Elle gardait très peu de souvenirs d’elle, mais elle lui manquait énormément. Son père était peu présent, depuis la perte de sa femme il se renfermait, et ne pensait plus qu’à son travail, délaissant sa fille. Elle lui rappelait trop sa défunte épouse, et les larmes lui montaient aux yeux quand il la dévisageait.
Le vent forcit, et Éléonore frissonna. Nash lui demanda :
-Tu as froid ?
Elle acquiesça d’un signe de tête. Alors, il l’entoura de ses bras pour la réchauffer. La jeune fille soupira. Elle se sentait bien, au chaud dans ses bras, et de plus dans un cadre magnifique.
Ils restèrent ainsi longtemps, blottis l’un contre l’autre, sans que le jeune homme ne tente rien de faire. Éléonore n’osait pas parler, de peur de briser la magie de l’instant présent. Finalement elle consulta sa montre, et en voyant qu’il était très tard, se leva et brisa le silence :
-Je suis désolée. Je dois y aller.
°°*°°
Un corps enroulé dans des draps usés gisait sur un lit en fer au matelas inconfortable.
Une sonnerie retentit. Un bras sortit de sous les couvertures, et attrapa sans aucune douceur le réveil-matin, avant de le lancer par terre. Il émit en protestation un bruit sourd, mais la sonnerie cessa.
Mélodie émergea difficilement du lit, et lentement posa ses pieds par terre. Les cheveux en bataille, et les yeux lourds de sommeil, elle se dirigea pieds nus vers une minuscule kitchenette attenante à la chambre.
Le frigo émettait des bruits bizarres, comme s'il était près à s'envoler. Elle l'ouvrit, et saisit une bouteille de lait. Elle en versa dans un bol qui attendait d'être remplit, posé sur la table en bois de la cuisine. Elle l'avala rapidement, puis fit une toilette rapide dans l'évier. Elle ne pouvait pas accéder à la salle de bain, elle était occupée par le voisin d'à coté. Il passait énormément de temps dedans. Qu'est ce qu'il pouvait bien y fabriquer, avec ses trois cheveux sur la tête ?
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Elle n'aimait rien tant que cela. S'asseoir sur un rocher et contempler la mer. Laisser les rayons satinés du soleil caresser son visage. Regarder les bateaux osciller doucement. Écouter le chuchotement des vagues s'écrasant sur les galets, le cri rauque du goéland affamé, ou encore l'harmonieuse symphonie du rouge-gorge perché dans un arbre. Sentir l'odeur âcre des algues qui sèchent. Odeur que certaines personnes détestent odeur qui chatouillait ses narines depuis sa plus tendre enfance. Murmurer ses secrets aux crabes, crevettes ou gobies. Faire couler du sable entre ses doigts, ce sable si fin et doux. Courir dans le vent, pieds nus sur ce même sable. C'était ça la vraie vie pour elle, se sentir en communion avec la nature.
Mais aujourd'hui, quelque chose clochait. La mer était mauvaise, elle pouvait distinguer des moutons blancs d'écume au loin. De lourds nuages noirs masquaient le soleil. Les vagues n'émettaient plus un chuchotement mais un fracas infernal. La marée était haute, si bien que la sable était entièrement recouvert. Le chemin qu'elle empruntait d'habitude pour atteindre son rocher favori lui semblait à présent dangereusement escarpé. Les oiseaux s'étaient tus. Il n'y avait plus aucune trace d'animaux dans les mares d'eau salée.
Tout était différent. Léna avait un mauvais pressentiment. Elle se hissa malgré tout sur son bloc de granit préféré. De là-haut, elle avait vue sur toute la plage. Elle inspira, mais ce ne fut pas la fragrance familière des algues qui pénétra dans son nez.
C'était une odeur métallique.
Étrange, vraiment étrange, pensa-t-elle. Peut-être un volatile blessé, coincé sous un bloc où la mer l'aurait abandonné. Elle descendit du rocher, puis le contourna. L'odeur se fit plus forte. Léna trébucha, faillit tomber, et ne retrouva son équilibre qu'au dernier moment. Elle se pencha, et jeta un coup d’œil.
Oh mon Dieu, pensa-t-elle.
Ce n'était pas un oiseau blessé. C'était un cadavre. Une femme. Le sang coulait lentement d'une plaie sur sa tête, et de longues zébrures ornaient ses bras. La délicate peau blanche de son cou était également meurtrie par des entailles qui formaient un complexe motif.
Léna resta un moment sans bouger, hébétée, à contempler le macchabée, les yeux dans les yeux avec la mort. Puis, elle reprit ses esprits. Après tout, ce n'était que du sang. Elle examina la jeune femme. Environ vingt-cinq ans, peau laiteuse parsemée de grains de beauté, cheveux blonds bouclés qui retombaient délicatement sur ses épaules dénudées. Sans ses yeux fixes, on aurait pu croire qu'elle était vivante. Réprimant un frisson de dégoût, Léna effleura son bras. Il était encore tiède. Louise abaissa son regard vers les pieds de la jeune femme. Ils étaient tout écorchés. La personne qui l'avait tuée l'avait tirée par les bras, ses pieds avaient rappé contre le granit. Puis cette même personne l'avait abandonnée, ici il y a moins d'une demi-heure. Ce devait être quelqu'un de très précis et méthodique, car les motifs sur son cou étaient soigneusement tracés.
Meurtre. Assassinat. Homicide. Tant de mots pour qualifier ce crime qui venait d'être commis. Mots qui résonnaient dans la tête de Léna. Meurtre. Assassinat. HOMIDICIDE !
Elle prit soudain conscience de la réalité. C'était un acte prémédité ? Quelqu'un avait tué cette femme de sang-froid. Une larme solitaire perla sur la joue de Léna, et une question lui vint à l'esprit.
Qui ?
Occupée à dégainer son portable coincé dans sa poche pour appeler la police, elle ne remarqua pas la plume posée sur la main de la victime.
Plume que le vent breton emporta rapidement.
*
Son rire résonna désagréablement dans ses oreilles.
Soudain elle l'énervait. Pourquoi l'avait-il invitée ? Certes, elle était jolie, mais..
Il soupira de mécontentement. Assise face à lui, elle continuait de parler avec le débit d'une mitraillette, s'arrêtant juste pour reprendre son souffle et rire. Pourtant, il n'y avait rien de drôle dans ce qu'elle racontait.
A présent, il planait complètement, et n'écoutait plus les propos de sa compagne, qui blablatait toujours. Fausse blonde, yeux cernés par un épais trait de crayon noir, top décolleté imprimé léopard et talons vertigineux, elle possédait un genre assez particulier. Malgré tout elle rayonnait, joyeuse et naïve. Ce qui le gênait, c'est qu'elle possédait une intelligence égale à celle d'un poisson rouge. Il lui avait demandé si elle aimait Van Gogh, et elle lui avait répondu qu'elle ne connaissait pas ce joueur de foot. Bref, cette fille était un véritable cliché, un stéréotype ambulant. Cette comparaison le fit sourire, et la femme lui demanda alors :
- A quoi penses-tu ?
Il détestait qu'on lui pose cette question. Non, décidément, il ne comprenait pas pourquoi il l'avait invitée. Il cherchait une excuse bidon pour s'en aller, quand il eut une idée.
Allons faire un tour dehors, j'étouffe ici !
La femme acquiesça, lui lança un sourire (aveuglant) de toutes ses dents blanches, puis le suivit à l'extérieur du bar. Perchée sur ses escarpins, elle ne marchait pas, elle ondulait.
Elle n'ondulerait plus très longtemps, se dit-il.
De sa main gauche, il caressait une plume logée dans son manteau, tandis que son index droit frôlait le fil tranchant d'un couteau.
Brusquement, il s'arrêta au milieu de la rue. Son évaporée compagne, pendue à son bras comme une veste à un porte-manteau, glissa, et se raccrocha à lui.
Non, il ne la tuerait pas. Elle était trop stupide. Seul les femmes intelligentes représentaient une menace pour lui. Il eut du mal à refréner l'Envie, ce désir pur et fou qui courrait depuis peu dans ses veines. C'était si simple d'ôter la vie. De tout contrôler. D'être enfin le maître, d'être tout puissant. Invincible. Il aimait être le chef, mettre fin à la complexe et ordonnée mécanique du corps humain. Mais non, pas maintenant. Il fallait attendre, guetter, prévoir. Qu'il avait hâte de goûter au plaisir de traquer sa proie, de voir la peur s'allumer dans ses yeux à la vue de son arme, l'étonnement de la victime quand il posait une plume sur sa main, puis la souffrance quand il gravait des mots en russe sur sa peau. «Птица вылетает ».*
Il s'arracha violemment à l'étreinte de la blonde, qui s'étala de tout son long sur les pavés humides de Lannion. Puis, il disparut à grandes enjambés.
Le patron du bar sortit alors, et lança à la jeune femme :
Eh ! Vous ! Oui, vous ! Je vous vois venir...N'oubliez pas de payer l'addition !
*«Птица вылетает : l'oiseau a prit son envol »
*
Paresseusement étendue sur le canapé, Léna lisait. Le silence était régulièrement brisé par le ronronnement d'un gros matou roux, roulé en boule sur les jambes de la jeune femme. Elle avait passé la journée seule, au calme, pour se remettre de ses émotions de la veille. Un sourire flotta sur ses lèvres. Trouver un cadavre sur une plage, ce n'est pas un loisir courant. Elle attrapa l'objet le plus proche (un crayon gris à la mine pointue : elle aimait que ses crayons gris soient bien taillés) pour marquer sa page, puis elle alluma la télévision. Tandis que le générique du journal de 20h défilait sur l'écran, elle grattouilla le chat sur la tête.
« - Tu n'as pas de soucis toi au moins...Tu ne te rends pas compte de ta chance : tu es nourri, logé, et câliné. C'est beau d'être un chat !
Elle reporta son attention sur la télé. « Femme retrouvée... » Elle changea de chaîne. « Drame à Tresmeur ». Elle zappa de nouveau. « Étranges motifs... »
Évidemment, il fallait s'y attendre, la presse avait été avertie. Le meurtre d'Anna Juvo, (car la victime avait été identifiée) faisait la une de tous les journaux, et était présent sur toutes les chaînes télévisées. Léna éteignit la télé. Au même moment, la sonnerie du téléphone retentit. Son cœur s'accéléra brutalement. Nathaniel ! Elle bondit du canapé, délogeant le chat qui émit un miaulement de protestation.
Allô ? Oui, et toi ?... Rien de spécial, j'ai lu. Pas ce soir ?... Pourquoi ?...Trop de travail, oui je comprends. A demain alors ? OK, je...
Léna hésita un instant, puis se ravisa. Pas maintenant, c'est trop tôt. Ces deux mots étaient trop important pour être utilisé à présent.
Non, rien. Bonne nuit...
Elle pressa le bouton rouge, puis contempla tristement le téléphone. Elle aurait aimé le voir. Tant pis, elle allait regarder un film, en mangeant du chocolat. Drôle de substitut à son petit ami. Est-ce qu'elle pouvait l'appeler comme ça ? Est-ce qu'il méritait qu'elle l'appelle ainsi ? Peut être devrait elle dire « mon copain » ou alors, « mon ami » ?
Et si ce n'était pas du travail qui le retenait chez lui, mais une fille ? Une fille qui n'a pas peur de lui parler du passé, une fille qui évoque des souvenirs joyeux, une fille qui dit oui, pas une fille qui s'échappe quand il veut en savoir plus, quand il veut aller plus loin, roseau qui plie sous le vent.
Le chat se planta devant elle et lui adressa un regard accusateur. S'il avait pu parler, il lui aurait sûrement dit :
Arrête de t'en faire pour rien. Vis au jour le jour ! Vas de l'avant, et surtout, ose !
Elle allait suivre son conseil.
Léna revêtit son manteau, attrapa les clés de sa voiture, et sortit précipitamment. Le vent glacé s'engouffra dans le salon, et fit fuir son félin conseiller.
*
La dernière fois, tout s'était déroulé comme dans un rêve. Un grand calme avait envahit sa tête, faisant enfin taire les souvenirs. Cette fois-ci, rien ne marchait comme prévu. Tout lui échappait. Il n'avait pas réussi à l'assommer du premier coup, si bien qu'elle lui avait lancé un coup de pied mal placé. Il était resté quelques secondes à se tordre de douleur à terre, avant de se relever et de la courser. Elle ne courrait pas bien vite, et de toute façon c'était une impasse. Il l'avait rapidement rattrapée, puis embarquée dans sa voiture pour l'amener jusqu'à la plage. Il avait, après mûre réflexion, décidé de la laisser là.
Un gémissement interrompit le cours de ses pensées. Il regarda la femme qui s'était réveillée.
Que me voulez-vous ? S'il vous plaît, laissez-moi, laissez-moi ! Pitié... Laissez-moi partir où j'appelle les flics, dit-elle.
Vous ne pouvez pas, vous être attachée, lui répondit-il calmement.
Elle essaya de bouger ses poignets. Malheureusement pour elle, ils étaient liés par une corde qui entaillait sa peau. Paniquée, elle se mit à crier.
Le cri résonna dans ses oreilles.
Fermez-la !
La femme se tut, et commença à sangloter. Elle était dans un bel état, les cheveux en bataille, une bosse sur le crâne, un talon cassé et les poignets en sang à cause de la corde.
Il soupira.
Pourquoi je suis attachée ? Vous comptez me faire quoi ? Abuser de moi ou me tuer ?
Vous êtes attachée parce j'ai besoin que vous le soyez. Je ne compte aucunement abuser de vous. C'est de votre faute.
Qu'est ce qui est de ma faute ? Vous croyez que je suis contente d'être là ? Alors vous allez me tuer ?
Il ne répondit pas, et s'agenouilla à ses côtés. Il sortit de sa poche un objet qu'elle ne réussit pas à identifier, jusqu'à ce qu'il l'élève au-dessus de sa tête. La lune l'éclaira furtivement, faisant reluire l'acier. Un couteau.
Il lui prit fermement le bras, et entailla la chair tendre.
Répondez-moi ! Qu'est ce que vous faites ? Salaud, lâchez-moi, vous me faites mal !
Elle grimaça sous la douleur, puis se mit à l'insulter, abandonnant toute politesse, soudain pleinement consciente qu'elle ne verrait plus le jour. Il l'ignora. A l'instant, ce n'était plus une femme, mais un animal apeuré, sauvage, dont l'instinct se réveillait, l'avertissant du danger. Elle essaya de le frapper, mais il évita sans peine le coup, rendu lent par la peur et les poings liés.
Lâchez-moi, lâchez mo...
Sa phrase fut étouffée par la main que l'homme posa sur sa bouche. Il continuait, inexorablement, de zébrer ses bras d'entailles sanglantes.
*
La jeune femme se gara en soulevant un nuage de poussière. Nathaniel n'était pas chez lui. Il lui avait menti.
Léna actionna la poignée. La porte s'ouvrit en produisant un léger grincement. Ce n'était même pas fermé. Elle pénétra dans la maison.
Il y a quelqu'un ?
Personne ne répondit. Elle scruta la pièce. De grandes étagères débordaient de livres, remplis à ra-bord. Elle tâtonna à la recherche de l'interrupteur, sans succès. Les volets clos laissaient juste un filet de lumière éclairer la pièce. La jeune femme attrapa un livre et en lut le titre. « L’assommoir », d’Émile Zola. Wouah. Elle reposa le livre à sa place, ouvrit une porte et entra. Cuisine, parfaitement rangée. Elle aurait pu manger par terre tellement c'était propre. Elle fit demi-tour, et se dirigea vers une autre pièce. Son entrée fut salué par des battements d'ailes et des piaillements. Sur deux murs s'étendaient des petites cages, remplies d'oiseaux. Des perruches ondulées, des canaris, des diamants de gould, il y en avait de toute sorte
Elle longea un couloir, entra dans une pièce. C'était sa chambre. Le lit était défait, une chemise, un pantalon et une veste traînaient sur une chaise. L'armoire était grand ouverte, des vêtements tombaient de leurs cintres, comme si il avait cherché quelque chose puis était parti précipitamment.
Léna s'avança vers le bureau. L'ordinateur était allumé ! Non, elle ne pouvait pas faire ça. Elle allait sagement aller l'attendre dans le salon.
Mais la tentation était trop forte. Après tout, il lui avait menti. Léna s'assit sur la chaise, et fouilla dans l'historique. Qui sait ce qu'elle y trouverait ? Ses doigts volaient sur les touches, quand elle entendit des cris d'oiseaux, puis le bruit de freins sur les gravillons.
*
Nathaniel se gara devant la maison avec l'adresse de l'habitué qui effectue cette manœuvre plusieurs fois pas jour. Il n'aperçut pas immédiatement la voiture. Il était serein, presque joyeux. Il se mis à fredonner une chanson dont les paroles le marquait.
How long must we sing this song? How long? How long?
Il s'interrompit en remarquant la minuscule Twingo grise garée devant la vieille maison.
Léna ?
Son cerveau s'activa, il lui fallait trouver une excuse. Il était passé maître dans l'art de mentir, elle ne se douterait de rien. Il rebroussa chemin, fouilla sous le siège passager de son véhicule (sa poubelle, il jettait tout là-dessous), et attrapa ce qui lui tombait sous la main. Ses doigts effleurèrent quelque chose de gluant, (qu'est-ce que ça pouvait bien être ?) puis un plastique collant, avant de s'emparer d'un objet doux et flétri. Il sortir sa main de l'ombre pour découvrir...Une endive. Une endive ? Une endive en mai ? Depuis combien de temps traînait-elle là ? Il était temps de ranger. Vraiment.
Il marcha vers la vieille bâtisse. Il poussa la porte au bois élimé, puis entra.
Léna attendait, assise entre deux ressorts sur un canapé miteux, les bras croisés.
Qu'est ce que tu fais là ?
Quand on est poli, on dit d'abord bonjour.
Aïe, elle était vraiment en boule.
Bonjour.
Il posa furtivement ses lèvres sur les siennes, puis se recula.
…
Je suis allé acheter une endive au supermarché...J'avais envie d'une salade.
Il tressaillit devant le regard foudroyant que la jeune femme lui adressa.
Tu te fous de moi ?
Merde. Merde ! Se rattraper, trouver une idée, et vite.
J'ai pris celle qui venait... J'étais pressé de rentrer pour travailler.
La saison des endives c'est en mars. Pas en mai.
Il a fait tellement froid que ce n'est pas un souci.
Le regard de Léna se radoucit. Ouf, sauvé...Pour cette fois.
Comment es-tu rentrée ?
J'ai pété une fenêtre, fait-elle, un sourire moqueur plaqué sur les lèvres. Mais non, je suis passée par la porte, comme tout le monde ! Tu devais en avoir sérieusement envie de ta salade, pour oublier de fermer en partant !
Ah...
Naturellement, elle se dirigea vers la cuisine, fouilla dans plusieurs placards, dénicha un saladier, deux tomates, des noix. Devinant sa pensée, il sortit une planche à découper, des couteaux, de quoi mettre la table.
J'ai la connaissance de ta ménagerie...C'est joli toutes ces couleurs.
J'aime les oiseaux. Alors quoi de plus naturel que d'en élever ?
Faut que tu me les présente en bonne et du forme. Ils sont des prénoms ?
Plutôt des numéros, à part mes favoris bien sûr.
Parce qu'il y a des chouchous en plus ?
A présent ils mangaient la salade mensongère, assis sur les chaises froides, devant la table en bois abîmé, rayée par le passage de multiples objet, porteuse de longues balafres gravées dans le chêne (cicatrices de guerre ?).
Nathaniel scruta le visage de Léna. Son cœur se serra. C'est la première fois qu'il ressentait cela pour une femme. Léna était un paradoxe vivant. Son paradoxe.
Des cheveux couleur aile de corbeaux, légèrement ondulés, épais et sombres, encadrant un petit visage ovale taillé à la hache, aux angles cassants qui lui donnaient un air sauvage. De grands yeux à la couleur indescriptible, gris, verts, avec des nuances fauves près de la pupille et des paillettes d'or, qui mangeaient son petit visage. Ses yeux clignaient souvent, observaient tout et vous transperçaient, paraissaient lire en vous, semblaient distinguer chaque parcelle de votre âme. Des yeux dans lesquels on évite de plonger son regard, que l'on affronte pas. Un nez de taille moyenne, et une bouche charnue qui paraissait minuscule, tant ces yeux étaient grands. Des mains qui papillonnaient à chaque parole, aux longs doigts, un poignet minuscule aux os fins. Un grain de beauté sur la joue, un au-dessus du sourcil droit, et un autre qui le narguait dans la nuque. Un rire de petite fille piégé dans ce corps de femme. Corps mince et souple parfois, dur et cassant là où les coudes saillent, où les clavicules accentuent la minceur, où les os des hanches sont trop visibles. Presque trop mince, si bien qu'il aurait peur de la casser. Avec ça un caractère changeant, assorti au physique. Elle pouvait faire preuve d'une colère incontrôlable et l'instant d'après, fondre en larme en se rendant compte des dégâts causés par cette rage sourde. Elle pouvait être tendre et douce, tenter puis repousser, se dévoiler puis ne plus parler du passé pendant plusieurs jours. Elle écrivait, puis elle effaçait. Arrête Léna, arrête d'effacer...
Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Tu es belle.
Elle s'attendait à tout sauf à cette réponse. Un étonnement total se lisait sur son visage. Elle avait un charme particulier, avec cet air à la fois fragile et dur, mais il était attiré par elle comme un aimant l'est par le métal. Il avait envie d'être toujours à ses côtés, de la voir, de la toucher. Il...l'aimait ?
Sentiment nouveau pour lui. Il n'avait jamais connu ça.
Nathaniel se pencha vers la jeune femme, toute réserve disparue, et posa sa bouche sur la sienne.
Léna...Je t'aime.
*
De multiples pensées déferlèrent dans l'esprit de Léna. C'était un innommable bordel dans son crâne. Il lui semblait que ses neurones dansaient la salsa. Mais quand Nathaniel l'embrassait, tout se taisait, c'était un calme plat qui chassait le stress et les pensées. Des frissons électriques parcourent son corps, bientôt suivis d'une vague de chaleur apaisante.
Un peu plus et elle aurait pu dans un film de Walt Disney dégoulinant de mièvrerie et de tendresse, où tout est bien qui finit bien, où le grand méchant est puni et l'adorable princesse heureuse. Beurk. On oublie de dire aux petites filles que le cheval blanc se casse régulièrement la jambe et coûte super cher à remplacer, que le prince est un coureur de jupon qui largue Blanche-Neige pour sa marâtre, et surtout que le prince n'est pas toujours celui que l'on croit. Rien n'est tout beau, tout blanc tout gentil, rien n'est tout noir, tout méchant, tout horrible. Le monde est juste fait de milliers de nuances de gris.
Et personne n'est parfait. On ne le sait pas, mais la princesse est peut être amoureuse de l'un des sept nains. Peut-être aussi qu'elle a des boutons, un nez trop grand, des yeux trop petits et des sourcils trop épais. La perfection n'existe pas, quoi que Blanche-Neige dise.
Nathaniel était ponctuel, galant juste ce qu'il faut, gentil, intelligent sans aucun doute, ni pauvre ni riche, cultivé (il lit Zola!), pas cochon (aucun site bizarre dans son historique)
Ce n'était pas possible, il devait bien avoir un défaut !
Il était trop parfait pour être réel... Juste pour être sûre, elle le pinça. On ne sait jamais.
Aïe ! Qu'est ce que tu fais ?
Je voulais juste vérifier que tu existais vraiment...C'est trop beau pour être vrai !
J'embrasse si bien que ça ?
Ils rirent à l'unisson, mais le rire de la jeune femme se brisa à l'instant où Nathaniel lui ôta son pull et caressa son dos. Le prince avait-il des intentions...moins innocentes ? Il était temps de l'arrêter là.
A moins que...
Non, non, tais-toi Léna. Ne dis rien, c'est trop agréable. Chut, chut, chut. Alors la petite voix de la raison se tut, et les mains continuèrent leur œuvre. Elle atteignirent bientôt une zone pâle et bosselée, quittant le satin de la peau dorée. Une cicatrice ?
Qu'est ce que...fit-il.
Rien. Ce n'est rien.
Il ne posa pas de questions, de peur de briser l'instant présent.
*
Le soleil du matin entra par la fenêtre et réveilla Léna. Elle ouvrit difficilement les yeux, et sourit en apercevant Nathaniel endormi à ses côtés. Le prince charmant était encore dans les bras de Morphée...
Elle repoussa la couette, pose ses pieds à terre. Ses poils se hérissèrent sous la caresse du froid, un frisson glacial courut le long de sa peau nue. Elle se leva, et enfila des chaussons beaucoup trop grands pour elle. Taille 43 alors qu'elle chaussait du 38. Comique, elle allait marcher comme un canard. Elle revêtit ses vêtements de la veille, et farfouilla à la recherche de ses clés. Envie de pain frais tartiné de Nutella. Bonheur des papilles en perspective. Elle sortit sans faire de bruit, referma la porte derrière elle, sourire jusqu'au oreilles. Elle était heureuse, enfin.
Elle attrapa une polaire marron très laide, pour se protéger du froid. Pas très esthétique, mais au moins elle aura chaud. Le soleil a beau briller de toutes ses forces, il y a toujours un vilain petit vent qui souffle le matin.
Elle entra dans la boulangerie, et renifla la bonne odeur de pain frais. Miam. La jeune femme ressortit, deux baguettes croustillantes et farineuses sous le bras. Elle fourra la monnaie dans sa poche, se dirigea vers la maison de la presse. Elle aimait bien lire les nouvelles du jour. Assise dans la voiture, elle déplia le journal qu'elle venait d'acheter, avant de laisser échapper un juron en découvrant la une.
« L'oiseau tueur a encore frappé »
Ainsi ce n'était pas un crime passionnel isolé. Un malade mental courrait en liberté sur les plages trébeurdinaises et provoquait la police en abandonnant sa pauvre victime non pas sur la plage de Tresmeur cette fois-ci, mais à Goas Trez. Ça donne envie d'aller pêcher des palourdes tout ça, pense-t-elle.
En effet, à Trébeurden, il y a quatre plages. Tresmeur, où les habitués et les touristes se retrouvent, Goas Trez pour la pêche aux coques ou la pêche aux palourdes, Pors Termen quand le vent du nord souffle, ainsi que Pors Mabo, pour les gens solitaires.
Un meurtre pour chaque plage ? C'est le même tueur, c'est encore une femme avec un mot gravé sur la poitrine. « Птица была там », « l'oiseau est passé par là ». Énigmatique. Une plume avait également été retrouvée, coincée dans les cheveux de cette pauvre femme. Les journalistes prétendaient que c'était un crime parfait. Pas d'ADN, pas de témoins. Aucuns indices. Ils savaient juste que c'était un homme.
Cela la dégouttait qu'un tel monstre soit en liberté. Peut-être l'avait-elle même déjà rencontré, sans savoir qui il était. Elle souhaitait vraiment qu'il se retrouve sous les barreaux.
Comment fait-il pour faire taire sa conscience, et ignorer les remords, se dit elle ?
Si remords il y avait.
EDIT : vous retrouverez certains passages de "Saut de chat" dans "Lorsque l'oiseau vole". C'est normal, je les aimait juste beaucoup alors j'ai fait un mix
Dernière modification par Marjolaine16 (Le 23-05-2012 à 13h33)
Hors ligne
#213 Le 23-05-2012 à 13h56
Marjolaine16 a écrit :
Ouauh...J'aime beaucoup. A part quelques petites fautes, c'est parfait, et on rentre facilement dans l'histoire. J'ai hâte de lire la suite !
Comme vous ne m'avez pas donnez vos avis, je poste de nouveau mes textes. Le premier a été écrit cet été, c'était un projet de livre...Que j'ai laissé tombé. Le deuxième, c'est la suite des aventures de Léna. Bonne lecture !Spoiler (Cliquez pour afficher)
Saut de chat
Prologue :
Un rayon de lune glissait par un velux, éclairant une salle d'une lumière fantomatique. Une fine silhouette se découpa dans la lumière. Brièvement éclairée par la faible lueur, la jeune danseuse resplendissait d’élégance.
Ses cheveux blonds et bouclés, rehaussés par le halo lumineux, accompagnaient gracieusement ses pas. Ses yeux couleur saphir, plissés par la concentration. Sa bouche rose, crispée par l’effort et la détermination. Son nez droit et fin et ses sourcils bien dessinés. Tous ces traits faisaient d’elle une magnifique jeune femme. Son air fragile de poupée en porcelaine contrastait avec son visage glaçant de perfection.
Elle se mouvait avec une grâce inouïe. A peine avait-elle effleuré le sol, qu’elle repartait dans un saut d’une féline agilité. Elle déjouait les lois de l’apesanteur. Quand soudain, elle se figea, ses longues jambes fléchirent sous le poids de la fatigue, puis la demoiselle s'affaissa lourdement sur le parquet usé. Lentement, elle ôta ses chaussons. Elle caressa ses pieds, d’où le sang coulait, son corps secoué de sanglots. Les larmes se mêlaient au liquide écarlate, et souillaient le délicat satin rose des pointes qu'elle tenait à la main. Ses pieds étaient écorchés, déformés, abîmés par tant de travail, mais dressés à obéir, à travailler sans relâche.
Sur le toit du bâtiment, un animal contemplait la lune. Un chat, roux aux yeux émeraude.
Un chat. Une danseuse. Peu nombreux étaient les points communs qui les liaient. Seule cette grâce féline dans leur façon de se mouvoir, cette souplesse, cette vivacité, mais surtout, ces yeux qui vous transperçaient, lisaient en vous, et distinguaient chaque fragment de votre âme. Ces yeux froids et observateurs, de ceux que l’on n’affronte pas, que l’on évite, que l’on fuit.
Dans les quartiers mal famés de la ville, un pub miteux était encore ouvert. Plusieurs hommes au comptoir avalaient bière sur bière, et une multitude de verres vides s’éternisaient devant eux. Un couple dégustait des hamburgers dégoulinant de graisse, avec des frites à peine cuites. Une jeune femme fort peu vêtue explorait la bouche de son compagnon, s’arrêta un instant, le plaqua contre un mur crasseux et repartit de plus belle. Non loin d’eux, un jeune homme, assis seul à une table, observait tous les clients avec une moue écœurée.
Il se leva et jeta un dernier regard dégoutté à ses voisins. Puis il sortit dans la rue sombre, ses yeux noisette étincelants, scrutant les noirs contours des immeubles alentour. Ses pieds, martelant les pavés humides. Il disparut finalement, dans ce sordide quartier.
Deux rues plus loin, un petit parc. Une ombre se dessina sur le sol, et une forme émergea des buissons. Encore un chat. Des yeux noisette.
Chapitre 1
La buée recouvrait les carreaux d'une salle de danse sous les toits, ainsi qu'une fine couche de poussière. Au premier rang, juste devant le miroir, Mélodie ébaucha une arabesque. Ses cheveux rebelles et flamboyants relevés en sage chignon t tressautaient au gré des ses mouvements. La transpiration coulait le long de ses tempes. Elle faisait de son mieux, mais cela ne suffisait pas. Elle était douée techniquement, mais aucun sourire n'éclairait son visage lorsqu'elle dansait. Ses yeux verts fixaient son reflet dans la glace.
"Je serais la meilleure ! LA meilleure de toutes !"
Cette phrase, sa devise, retentissait dans sa tête, tendit qu'elle obéissait avec docilité aux ordres du professeur.
Mais soudain la musique s'interrompit. Quelqu'un toqua à la porte. Le professeur, Mme Tabakov, se rembrunit. L'intransigeante enseignante ne supportait pas que l'on interrompit son cours. Néanmoins, elle se dirigea vers la porte.
Éléonore marchait lentement dans les couloirs, cherchant le numéro de la salle où on lui avait dit de se rendre. 53. C'était là. Une musique étouffée par la porte fermée parvint à ses oreilles. Elle respira profondément, la gorge nouée par l'angoisse, et frappa à la porte. Dans la salle, le silence se fit, et elle actionna la poignée, puis entra.
Au grand étonnement de tous, ce ne fut ni la secrétaire de l'établissement, ni la directrice, mais une splendide jeune fille scandinave.
Le visage de Mme Tabakov se radoucit aussitôt, et elle esquissa un sourire ravi. C'était son expérimentée nouvelle élève. Celle qui venait de Russie, comme elle ! La Russie, le pays des meilleurs danseurs pensa-t-elle rêveusement...
"Bienvenue parmi nous Éléonore. Vous autres, je vous prie de bien l'accueillir. Elle nous vient tout droit de Moscou, et c'est une excellente danseuse. Place-toi où tu le désires, ma petite. Et maintenant reprenons. Musique s'il vous plaît !"
Mme Tabakov était un de ses professeurs à qui l'on ne désobéit pas, avec qui l'on n'est pas insolent. Elle inspirait le respect et l'admiration. A sa façon de se tenir droite, à la grâce dans ses mouvements, on voyait que jadis elle avait été une illustre danseuse. Il en était de même pour Éléonore Vickianoff. De plus, son justaucorps épousait avec grâce les sublimes courbes de son corps de ballerine.
Des voix de garçons chuchotaient :"Elle est canon la nouvelle !" ou bien "On fait un pari pour voir qui arrive en 1er à avoir son tel ?"
Les filles, elles, tenaient un tout autre refrain : "Qu'est ce qu'elle vient faire ici ? Il n'y a pas assez de place en Russie ?" ou encore "On va la faire retourner à Moscou vite fait cette garce !" Elles étaient jalouses. Jalouses de sa beauté, jalouses de l'attention que lui accordait leur professeur, jalouses des regards appréciateurs que lui accordaient la gente masculine.
Mme Tabakov s'énerva :
"SILENCE ! NOUS SOMMES EN COURS, PAS AU SALON DE THE, ALORS AU TRAVAIL !"
A son plus grand effroi, Éléonore se rendit compte qu'elle portait un justaucorps et une tunique bleue ciel, de la même couleur que ses yeux, alors qu'ici ils étaient tous en noir.
Le professeur lui dit de se placer, alors elle le fit. Elle se dirigea immédiatement vers le 1er rang, par habitude. C'est quand elle vit que la jeune fille rousse à coté d'elle la fusillai du regard qu'Éléonore se rendit compte qu'elle avait fait une grosse bêtise.
"Mais quelle gourde je fais ! Pourquoi je suis allée tout devant ?! J'aurais du me placer tout au fond ! Maintenant je n'ai plus qu'à danser le mieux possible. Sinon on va se moquer de mon arrogance."
Et ainsi, elle dansa. Magnifiquement bien. Mais sans pour autant atteindre la perfection. Car la perfection n'existe pas en ce monde.
A la fin du cours, elle ne put s'empêcher d'esquisser une grimace. Elle avait mal aux pieds. Horriblement mal. Elle se dirigea vers les vestiaires, en essayant de ne pas boiter.
°°*°°
Mélodie McShane toisait la nouvelle, qui était venue spontanément se placer au 1er rang. Qu'elle ne lui fasse pas de l'ombre, cette Moscovite tout droit venue des grands froids. Quelle audace elle avait, de venir directement devant, alors que d'habitude les nouvelles étaient reléguées au fond ?
Rosalie Cimbolini, elle avait des pensées à peine plus reluisantes.
"Elle est magnifique, Et je suis sur qu'elle danse superbement bien. Il y en a qui ont bien de la chance !"
Déjà qu'il était dur de faire ses preuves ici, alors si en plus les Russes réputés pour leur talent en danse venaient s'incruster en France ! Mais qu'importe, elle avait toujours sa place d'honneur, celle d'une des meilleurs danseuses de la classe. A coté de Mélodie-la-fonceuse. Et maintenant d'Éléonore-la-belle...
Chapitre 2
Méodie quitta la salle comme une fusée dès la fin du cours. Mme Tabakov souriait. Ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais. Et c’était la nouvelle qui la mettait dans une telle joie. Mélodie était verte de jalousie. Elle n’avait jamais réussi à arracher un sourire au terrible professeur. Elle s'assit sur un banc dans les vestiaires, et ôta sans douceur ses chaussons, puis sa tunique et sa jupette. Elle extirpa ses habits en boule de son vieux sac, et les enfila à toute vitesse.
"Oh, pardon !"
C'était Rosalie, qui sans le faire exprès, lui avait donné un coup de coude en enlevant sa tunique. Mélusine la fusilla du regard.
L'autre, peinée par la réaction de sa flamboyante voisine, se dirigea vers les douches en sous-vêtements, sa serviette à la main.
Une petite vipère, un sourire moqueur sur son visage, lui cria : « Alors Rosalie, on prends sa douche en sous-vêtements ? Et à la plage, tu fais comment ? Tu mets une combinaison de ski ? En même temps, tu as raison de te cacher, tes seins ressemblent à des piqûres de moustiques, et en plus, tu es naine ! »
Puis, elle s'esclaffa, consciente que sa remarque avait blessé la jeune fille.
Rosalie s'empourpra, de rage et de honte, et ne savait pas quoi lui répondre. Effectivement, elle avait une petite poitrine, et elle n’était pas très grande. Mais elle avait un corps de ballerine, musclé et plutôt maigre.
Mélusine, dans un élan de compassion, se leva et aboya à Zoé :
"Tu vas te taire oui ?! Va déverser ton venin ailleurs pauvre cloche. Elle fait ce qu'elle veut. Toi, en attendant, plutôt que de rabaisser les autres, tu devrais t'acheter de la lotion antiacnéique. Et faire du sport, parce que bientôt la barre s'écroulera sous ton poids de pachyderme !"
Et voilà. Il suffisait de pointer du doigt un petit défaut, et hop, la vipère peu courageuse, fermais son clapet.
C'était des fois dur de supporter les critiques des filles. On ne pouvait répondre par les poings, sous peine de passer pour une sauvage. Alors il fallait blesser avec les mots. Les cicatrices des blessures causées par les coups restent un certain temps, puis disparaissent, alors que les mots étaient toujours là, encore plus présents dans les moments de solitude.
Mélodie, autrefois, était amie avec Zoé. Mais lors de l'été de la 5ème, un fossé s'était creusé. Elles s'étaient éloignées l'une de l'autre. Ainsi, à la rentrée Mélusine se retrouva seule, et Zoé intégra une bande de petits clones perfides, laissant sa vieille amie avec pour seule compagne la solitude.
Mélodie avait ensuite changé de collège, et elles s'étaient retrouvées 2 ans plus tard dans ce cours de danse, quand elle avait une énième fois déménagé. Maintenant elles avaient 18 ans, et rien ne serais jamais plus pareil. Zoé était devenue une peste, une peste pourrie gâtée.
Mélodie s'habilla précipitamment. Tant pis, elle prendrait une douche chez elle, même si elle savait que ses charmants voisins de paliers auraient utilisé toute l'eau chaude. Elle aurait bien aimé avoir sa salle de bain à elle toute seule, mais malgré les multiples petits boulots qu'elle exerçait, elle avait à peine assez d'argent pour payer son loyer, sa nourriture, et ses cours de danse. Alors c'était salle de bain sur le palier, à partager avec des voisins qui l'occupait pendant 2 heures au moins, et qui utilisait toute l'eau chaude. Depuis 2mois qu'elle habitait ici, elle n'avait jamais réussi à prendre une douche chaude.
Elle se leva, fourra ses affaires dans son sac miteux, et sortit en coup de vent.
"Je vais encore être en retard pour mon service, encore une fois et je suis virée !"
Elle travaillait dans divers endroits pour gagner assez d'argent. Baby-sitting, cuisines du Macdonald, ménage, c'était son quotidien. Elle allait encore être en retard au fast-food, son patron allait encore la réprimander, et en profiter pour reluquer son décolleté en douce. Elle soupira.
La flamboyante jeune femme sortit de son sac un pull en laine abîmé par le temps, et l'enfila rapidement. Et hop, plus de décolleté plongeant, plus d'yeux baladeurs. Pourquoi les hommes regardaient d'abord ses seins avant son visage ? Il n'y avait rien de plus énervant.
°°*°°
Une fois arrivée dans les vestiaires, Éléonore attendit que tout le monde soit partit pour ôter ses chaussons. Avant de les enlever elle savait déjà ce qui l'attendait. La pointe qu'elle était en train d'enlever était visqueuse, et aussitôt qu'elle l'eut retirée, une odeur métallique flotta jusqu'à ces narines. Son pied saignait. L'autre aussi sans doute. Elle poussa un soupir, déjà ses yeux picotaient. Non, il ne fallait pas qu'elle pleure. On ne pleurait pas pour ça. Pas pour des pieds qui saignent, et qui font mal. On pleurait quand quelqu'un mourrait, quand on était atteint d'une maladie grave, quand la faim était si présente qu'on avait envie de taper sa tête contre un mur, mais pas pour les petits problèmes de la vie quotidienne. Elle soupira, essuya ses pieds dans une serviette, et remit ses habits de ville. Elle se regarda dans le miroir. Ses cheveux blonds, en bataille, pendaient autour de son visage en cœur. Ses yeux bleus étincelaient, pleins de larmes. Sa bouche était fermée, ses dents serrées pour ne pas pleurer, et cela lui donnait un air déterminé. Elle eut envie de donner un coup de poing sur la glace. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle se leva, et quitta la salle.
Elle n'avait pas remarqué le sac qui était posé sur le banc, et les vêtements accrochés à un portemanteau. Quelqu'un était encore là.
°°*°°
Rosalie n'osa sortir des douches que quand elle entendit la porte des vestiaires claquer. Elle avait tout vu. Les pieds de la nouvelle, en sang. Comment pouvait-elle encore danser dans cet état ? Elle devait avoir une volonté de fer. C'était vraiment une extraterrestre cette fille. Mais elle dansait merveilleusement bien. Elle finit de s'habiller, sortit des vestiaires, puis de l'école de danse. Elle marcha jusqu'à l'arrêt de bus. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle. Sa mère allait encore la tanner pour savoir comment s'était passé son cours. "Tu as bien dansé ? Ton professeur t'a complimentée ? Qui danse mieux que toi ? Mme Tabakov a-t-elle enfin dévoilé le ballet que vous danserez au spectacle de fin d'année ?" Et ainsi de suite…Sa mère aurait voulu être une grande danseuse, mais elle avait du arrêter la danse à cause d'un problème aux genoux. Depuis elle reportait son rêve sur Rosalie. Elle espérait que sa fille ferait mieux qu'elle, plus rapidement, et deviendrait célèbre. Elle plaçait tant d'espoir en sa fille, et sans le vouloir lui mettait aussi beaucoup de pression. Des fois Rosalie avait envie de se rebeller, de lui crier tout ce qu'elle gardait caché en elle. Mais non, elle était la sage, la gentille, l'adorable "petite" Rosalie. Sa mère la considérait d'ailleurs encore comme une enfant. A croire qu'ils n'avaient pas remarqué qu'elle avait des seins, qu'elle était aussi grande que sa mère, et qu'elle avait maintenant d'autres préoccupation que la danse et l'école. Les garçons par exemple. Mais les garçons ne s'intéressait pas à elle, si timide. Ils préféraient les filles exubérantes, sexy, et frivoles. Rosalie était belle, mais elle ne s'en rendait pas compte, tellement elle était mal dans sa peau. Elle détestait tout en elle. Son accent chantant du sud. Ses cheveux noirs de jais. Ses prunelles ambrées qui attiraient l'attention. Son teint plutôt mat. Sa bouche pas assez pulpeuse à son goût. Son petit nez. Tout.
Chapitre 3
La nuit était tombée. Éléonore marchait dans les rues, silencieuse et pensive. Elle se rendit soudain compte qu'elle avait parcouru plus de 2 kilomètres. De plus, elle était assoiffée. Elle vit un pub de l'autre coté de la rue. Tant pis si c'était mal fréquenté, elle avait trop soif. Elle rentra donc, et alla s'asseoir sur un tabouret, face au bar. Le barman, dès qu'il l'aperçu, se dirigea aussitôt vers elle.
"- Alors beauté, que désires-tu ?
-Une vodka s'il vous plaît.
-Tu me semble bien jeune pour boire de l'alcool.
- J'ai 17 ans et demi vous savez.
- En France il faut en avoir 18 pour pouvoir consommer de l'alcool fort. Mais comme tu es vraiment jolie, je laisse passer pour cette fois.
Elle ne répondit rien. Il posa sous son nez un grand verre empli de la boisson translucide. Elle commença à le boire. Le liquide brûlait délicieusement sa gorge, et réchauffait son corps engourdi par le froid hivernal. Elle s'arrêta net quand elle sentit que quelqu'un la regardait. A sa droite, un jeune homme la fixait. Il avait des cheveux noirs avec des reflets bruns, et de magnifiques yeux noisette. Effrontément, elle soutint son regard, et il en parut surpris. Finalement, il lui sourit. Elle en fut gênée, et ses pommettes se teintèrent de rouge. La jeune fillevait l'impression qu'il lisait en elle comme en un livre ouvert. C'était très désagréable. Elle détourna son regard, pour fixer le bois usé du comptoir.
Elle finit verre, paya l’addition et sortit précipitamment.
Mais quelle ne fut pas sa surprise dans la rue de se retrouver nez à nez avec ce mystérieux inconnu au sourire ravageur ! Il était appuyé contre un mur humide, et nonchalamment fumais une cigarette. Elle ne l’avait même pas vu sortir. Elle ne savait pas quoi lui dire.
Finalement, ce fut lui qui lui adressa la parole en premier.
-Tu veux une clope ?
-…
-Tu es muette ou quoi ?
-Non je ne suis pas muette, je n’adresse juste pas la parole à des inconnus. Mais pour une fois je fais une exception. Et oui je veux bien une cigarette.
Il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste, et en sortit un paquet de cigarettes qu’il lui présenta, ainsi qu’un briquet à l’effigie de la panthère rose. Elle sourit en le voyant, le pris, et saisit également une cigarette dans le paquet. Elle n’avait jamais fumé, et ne comptait pas lui dire. Elle voulait essayer, voir quel goût cela avait. Elle se rendit rapidement compte que cela était dégoûtant. Elle toussa, s’étouffa, et l’énigmatique jeune homme lui tapa dans le dos. Elle reprit sa respiration et lui avoua enfin :
-Je n’avais jamais fumé. Je voulais essayer.
- Et tu en pense quoi ?
-C’est dégueulasse. Je ne recommencerais pas.
-Tant mieux. Ne t’y mets pas, tu en deviendras rapidement dépendante.
Elle sourit.
-Je ne connais même pas ton prénom, Monsieur l’inconnu-donneur-de-cigarettes-et-de-leçons…
- Appelle-moi Nash. Et toi qui es-tu ?
Il plongea ses yeux noisette dans les siens, ce qui la troubla encore plus.
-Éléonore.
-Et bien Éléonore je vais t’emmener dans un endroit qui va beaucoup te plaire…
Elle le suivi en silence, mais au plus profond d’elle-même la jeune fille commençait à avoir peur. Pourquoi n’avait-il dévoilé que son prénom, et pas son nom de famille ? Qui était-il vraiment ? Et si c’était un psychopathe ? Ou un tueur en série ? Arriverais-t-elle à se défendre si il essayait de la violer ? Néanmoins elle continua de marcher à ses cotés, et ils disparurent dans les rues sombres…
°°*°°
Mélodie sortit, épuisée, du Macdonald. Elle avait envie de vomir, a force de sentir toutes ces odeurs de fritures écœurantes. Ses jambes étaient douloureuses après être restée debout derrière les friteuses ou la caisse pendant plusieurs heures. Elle marcha jusqu’à un immeuble dont la peinture s’écaillait. Elle rentra, et appela l’ascenseur. A l’intérieur, les murs étaient couverts de tags. C’était vraiment lamentable. Tandis que l’ascenseur montait lentement les 5 étages, elle pensait que les tagueurs pourraient au moins écrire lisiblement. On ne comprenait rien à leurs graffitis. L’ascenseur émit un petit « ding » rouillé, lui signalant qu’elle était arrivée au 5ème étage. Une fois arrivée chez elle, elle prit ses affaires et fonça dans la douche. Tandis que l’eau coulais le long de son corps éreinté, et effaçai la fatigue de la journée, elle méditait. Elle voulait la 1ère place au spectacle de fin d’année, et elle l’aurait. Si elle arrivait à évincer Éléonore. C’était la seule à présenter un réel risque … Rosalie ne possédait pas assez de technique pour la doubler. Mais Mélodie, malgré sa jalousie maladive, n’était pas malintentionnée. Elle n’irait jamais pousser la nouvelle dans un escalier pour qu’elle se casse une jambe. Elle ne ferait jamais quelque chose d’aussi abject. Non, elle comptait simplement redoubler d’efforts, et s’entraîner encore plus.
°°*°°
Rosalie écoutait de la musique, étendue sur son lit. Au loin résonnait les bruits de casseroles qui s’entrechoquent. Sa mère était dans la cuisine, en train de lui mijoter un bon petit plat. Elle ferma les yeux, apaisée par ses bruits si familiers. Un cri étouffé par la porte fermée retentit.
-ROOOOOSAAAAALIIIE ! AAAA TAAAABLE MA CHERIE !
Elle soupira, éteignit précipitamment sa musique, et couru pieds nus dans le couloir, puis se rua dans la cuisine. Sa mère était là, tout sourire, saladier entre ses mains.
-Mais enfin, mets tes chaussons, tu vas attraper froid ma puce !
Sa mère lui servit de la salade, composée de tofu, d’aubergines, de haricots rouges, et de je ne sais quels ingrédients aux noms imprononçables. Rosalie contempla son assiette d’un air dubitatif.
-Mais maman, j’ai déjà mangé de la salade hier ! Et avant-hier ! Et tous les soirs de la semaine ! Avec les mêmes ingrédients en plus ! Je ne pourrais pas manger autre chose ?
-Non, il faut que tu gardes la ligne pour la danse ma chérie.
La jeune fille soupira, et entama son assiette, la mine boudeuse. Il ne servait à rien de protester, sa mère ne cédait pas. Tandis qu’elle mangeait, elle eu droit à une foule de questions :
-Ton cours de danse c’est bien passé? questionna sa mère
-Oui. Une nouvelle est arrivée, répondit mollement sa fille.
-Elle danse mieux que toi ? Comment s’appelle-t-elle ? Mme Tabakov l’a félicitée ? Et…
- Maman ! Elle s’appelle Éléonore Vickianoff, elle vient de Russie, Mme Tabakov semble beaucoup l’apprécier.
- Mais est-ce qu’elle danse mieux que toi ou pas ? s’énerva Mme Cimbolini
-Oui ! C’est tout ce qui t’intéresse ou quoi ?! Oui la nouvelle danse mieux que moi ! Oui, oui et oui ! J’en ai marre que tu me compares aux autres !
-Ne me parle pas comme ça ! Je suis ta mère, pas ta copine ! Et dépêche-toi de finir ton repas, ensuite tu iras t’entraîner, et je te regarderais.
- Non je n’irais pas m’entraîner après manger. J’ai déjà dansé plus de deux heures aujourd’hui. Je suis crevée. Tu ne veux pas me laisser vivre un peu ?! Tu ne pense qu’à la danse ! Et jamais à moi…Je ne suis pas un robot ! Merde, quoi !
Et sur ce, elle s’enfuit en courant dans sa chambre. Sa mère resta assise sur sa chaise, sonnée par les mots que sa fille lui avait lancés au visage.
Rosalie s’écroula comme une masse sur son lit, et dans le noir, sanglota la tête dans son oreiller. Les larmes coulaient toujours sur son visage lorsque Mme Cimbolini entrouvrit la porte de la chambre. Elle ne vit pas que sa fille pleurait. Elle pensa qu’elle s’était endormie. Alors, doucement, elle referma la porte et s’en alla.
°°*°°
Il n’avait rien fait de mal. Ils avaient marché, puis il l’avait emmenée en voiture jusqu’à une plage. Ils étaient maintenant assis côte à côte, dans le sable, et contemplaient le paysage. Les rayons dansants de la lune faisaient miroiter l’eau. Le silence régnait, les étoiles brillaient, et le sable était doux sous leurs pieds nus. Une légère brise faisait doucement voler les cheveux blonds comme les blés de la jeune femme. Ils discutèrent longuement. Nash avait dix-neuf ans et vivait seul dans un minuscule appartement. Ses parents lui avait toujours laissé beaucoup de liberté. Éléonore, elle, avait seulement 17 ans, et habitaient dans une grande maison avec son père. Sa mère était décédée lorsqu’elle avait 6 ans. Elle gardait très peu de souvenirs d’elle, mais elle lui manquait énormément. Son père était peu présent, depuis la perte de sa femme il se renfermait, et ne pensait plus qu’à son travail, délaissant sa fille. Elle lui rappelait trop sa défunte épouse, et les larmes lui montaient aux yeux quand il la dévisageait.
Le vent forcit, et Éléonore frissonna. Nash lui demanda :
-Tu as froid ?
Elle acquiesça d’un signe de tête. Alors, il l’entoura de ses bras pour la réchauffer. La jeune fille soupira. Elle se sentait bien, au chaud dans ses bras, et de plus dans un cadre magnifique.
Ils restèrent ainsi longtemps, blottis l’un contre l’autre, sans que le jeune homme ne tente rien de faire. Éléonore n’osait pas parler, de peur de briser la magie de l’instant présent. Finalement elle consulta sa montre, et en voyant qu’il était très tard, se leva et brisa le silence :
-Je suis désolée. Je dois y aller.
°°*°°
Un corps enroulé dans des draps usés gisait sur un lit en fer au matelas inconfortable.
Une sonnerie retentit. Un bras sortit de sous les couvertures, et attrapa sans aucune douceur le réveil-matin, avant de le lancer par terre. Il émit en protestation un bruit sourd, mais la sonnerie cessa.
Mélodie émergea difficilement du lit, et lentement posa ses pieds par terre. Les cheveux en bataille, et les yeux lourds de sommeil, elle se dirigea pieds nus vers une minuscule kitchenette attenante à la chambre.
Le frigo émettait des bruits bizarres, comme s'il était près à s'envoler. Elle l'ouvrit, et saisit une bouteille de lait. Elle en versa dans un bol qui attendait d'être remplit, posé sur la table en bois de la cuisine. Elle l'avala rapidement, puis fit une toilette rapide dans l'évier. Elle ne pouvait pas accéder à la salle de bain, elle était occupée par le voisin d'à coté. Il passait énormément de temps dedans. Qu'est ce qu'il pouvait bien y fabriquer, avec ses trois cheveux sur la tête ?Spoiler (Cliquez pour afficher)
Elle n'aimait rien tant que cela. S'asseoir sur un rocher et contempler la mer. Laisser les rayons satinés du soleil caresser son visage. Regarder les bateaux osciller doucement. Écouter le chuchotement des vagues s'écrasant sur les galets, le cri rauque du goéland affamé, ou encore l'harmonieuse symphonie du rouge-gorge perché dans un arbre. Sentir l'odeur âcre des algues qui sèchent. Odeur que certaines personnes détestent odeur qui chatouillait ses narines depuis sa plus tendre enfance. Murmurer ses secrets aux crabes, crevettes ou gobies. Faire couler du sable entre ses doigts, ce sable si fin et doux. Courir dans le vent, pieds nus sur ce même sable. C'était ça la vraie vie pour elle, se sentir en communion avec la nature.
Mais aujourd'hui, quelque chose clochait. La mer était mauvaise, elle pouvait distinguer des moutons blancs d'écume au loin. De lourds nuages noirs masquaient le soleil. Les vagues n'émettaient plus un chuchotement mais un fracas infernal. La marée était haute, si bien que la sable était entièrement recouvert. Le chemin qu'elle empruntait d'habitude pour atteindre son rocher favori lui semblait à présent dangereusement escarpé. Les oiseaux s'étaient tus. Il n'y avait plus aucune trace d'animaux dans les mares d'eau salée.
Tout était différent. Léna avait un mauvais pressentiment. Elle se hissa malgré tout sur son bloc de granit préféré. De là-haut, elle avait vue sur toute la plage. Elle inspira, mais ce ne fut pas la fragrance familière des algues qui pénétra dans son nez.
C'était une odeur métallique.
Étrange, vraiment étrange, pensa-t-elle. Peut-être un volatile blessé, coincé sous un bloc où la mer l'aurait abandonné. Elle descendit du rocher, puis le contourna. L'odeur se fit plus forte. Léna trébucha, faillit tomber, et ne retrouva son équilibre qu'au dernier moment. Elle se pencha, et jeta un coup d’œil.
Oh mon Dieu, pensa-t-elle.
Ce n'était pas un oiseau blessé. C'était un cadavre. Une femme. Le sang coulait lentement d'une plaie sur sa tête, et de longues zébrures ornaient ses bras. La délicate peau blanche de son cou était également meurtrie par des entailles qui formaient un complexe motif.
Léna resta un moment sans bouger, hébétée, à contempler le macchabée, les yeux dans les yeux avec la mort. Puis, elle reprit ses esprits. Après tout, ce n'était que du sang. Elle examina la jeune femme. Environ vingt-cinq ans, peau laiteuse parsemée de grains de beauté, cheveux blonds bouclés qui retombaient délicatement sur ses épaules dénudées. Sans ses yeux fixes, on aurait pu croire qu'elle était vivante. Réprimant un frisson de dégoût, Léna effleura son bras. Il était encore tiède. Louise abaissa son regard vers les pieds de la jeune femme. Ils étaient tout écorchés. La personne qui l'avait tuée l'avait tirée par les bras, ses pieds avaient rappé contre le granit. Puis cette même personne l'avait abandonnée, ici il y a moins d'une demi-heure. Ce devait être quelqu'un de très précis et méthodique, car les motifs sur son cou étaient soigneusement tracés.
Meurtre. Assassinat. Homicide. Tant de mots pour qualifier ce crime qui venait d'être commis. Mots qui résonnaient dans la tête de Léna. Meurtre. Assassinat. HOMIDICIDE !
Elle prit soudain conscience de la réalité. C'était un acte prémédité ? Quelqu'un avait tué cette femme de sang-froid. Une larme solitaire perla sur la joue de Léna, et une question lui vint à l'esprit.
Qui ?
Occupée à dégainer son portable coincé dans sa poche pour appeler la police, elle ne remarqua pas la plume posée sur la main de la victime.
Plume que le vent breton emporta rapidement.
*
Son rire résonna désagréablement dans ses oreilles.
Soudain elle l'énervait. Pourquoi l'avait-il invitée ? Certes, elle était jolie, mais..
Il soupira de mécontentement. Assise face à lui, elle continuait de parler avec le débit d'une mitraillette, s'arrêtant juste pour reprendre son souffle et rire. Pourtant, il n'y avait rien de drôle dans ce qu'elle racontait.
A présent, il planait complètement, et n'écoutait plus les propos de sa compagne, qui blablatait toujours. Fausse blonde, yeux cernés par un épais trait de crayon noir, top décolleté imprimé léopard et talons vertigineux, elle possédait un genre assez particulier. Malgré tout elle rayonnait, joyeuse et naïve. Ce qui le gênait, c'est qu'elle possédait une intelligence égale à celle d'un poisson rouge. Il lui avait demandé si elle aimait Van Gogh, et elle lui avait répondu qu'elle ne connaissait pas ce joueur de foot. Bref, cette fille était un véritable cliché, un stéréotype ambulant. Cette comparaison le fit sourire, et la femme lui demanda alors :
- A quoi penses-tu ?
Il détestait qu'on lui pose cette question. Non, décidément, il ne comprenait pas pourquoi il l'avait invitée. Il cherchait une excuse bidon pour s'en aller, quand il eut une idée.
Allons faire un tour dehors, j'étouffe ici !
La femme acquiesça, lui lança un sourire (aveuglant) de toutes ses dents blanches, puis le suivit à l'extérieur du bar. Perchée sur ses escarpins, elle ne marchait pas, elle ondulait.
Elle n'ondulerait plus très longtemps, se dit-il.
De sa main gauche, il caressait une plume logée dans son manteau, tandis que son index droit frôlait le fil tranchant d'un couteau.
Brusquement, il s'arrêta au milieu de la rue. Son évaporée compagne, pendue à son bras comme une veste à un porte-manteau, glissa, et se raccrocha à lui.
Non, il ne la tuerait pas. Elle était trop stupide. Seul les femmes intelligentes représentaient une menace pour lui. Il eut du mal à refréner l'Envie, ce désir pur et fou qui courrait depuis peu dans ses veines. C'était si simple d'ôter la vie. De tout contrôler. D'être enfin le maître, d'être tout puissant. Invincible. Il aimait être le chef, mettre fin à la complexe et ordonnée mécanique du corps humain. Mais non, pas maintenant. Il fallait attendre, guetter, prévoir. Qu'il avait hâte de goûter au plaisir de traquer sa proie, de voir la peur s'allumer dans ses yeux à la vue de son arme, l'étonnement de la victime quand il posait une plume sur sa main, puis la souffrance quand il gravait des mots en russe sur sa peau. «Птица вылетает ».*
Il s'arracha violemment à l'étreinte de la blonde, qui s'étala de tout son long sur les pavés humides de Lannion. Puis, il disparut à grandes enjambés.
Le patron du bar sortit alors, et lança à la jeune femme :
Eh ! Vous ! Oui, vous ! Je vous vois venir...N'oubliez pas de payer l'addition !
*«Птица вылетает : l'oiseau a prit son envol »
*
Paresseusement étendue sur le canapé, Léna lisait. Le silence était régulièrement brisé par le ronronnement d'un gros matou roux, roulé en boule sur les jambes de la jeune femme. Elle avait passé la journée seule, au calme, pour se remettre de ses émotions de la veille. Un sourire flotta sur ses lèvres. Trouver un cadavre sur une plage, ce n'est pas un loisir courant. Elle attrapa l'objet le plus proche (un crayon gris à la mine pointue : elle aimait que ses crayons gris soient bien taillés) pour marquer sa page, puis elle alluma la télévision. Tandis que le générique du journal de 20h défilait sur l'écran, elle grattouilla le chat sur la tête.
« - Tu n'as pas de soucis toi au moins...Tu ne te rends pas compte de ta chance : tu es nourri, logé, et câliné. C'est beau d'être un chat !
Elle reporta son attention sur la télé. « Femme retrouvée... » Elle changea de chaîne. « Drame à Tresmeur ». Elle zappa de nouveau. « Étranges motifs... »
Évidemment, il fallait s'y attendre, la presse avait été avertie. Le meurtre d'Anna Juvo, (car la victime avait été identifiée) faisait la une de tous les journaux, et était présent sur toutes les chaînes télévisées. Léna éteignit la télé. Au même moment, la sonnerie du téléphone retentit. Son cœur s'accéléra brutalement. Nathaniel ! Elle bondit du canapé, délogeant le chat qui émit un miaulement de protestation.
Allô ? Oui, et toi ?... Rien de spécial, j'ai lu. Pas ce soir ?... Pourquoi ?...Trop de travail, oui je comprends. A demain alors ? OK, je...
Léna hésita un instant, puis se ravisa. Pas maintenant, c'est trop tôt. Ces deux mots étaient trop important pour être utilisé à présent.
Non, rien. Bonne nuit...
Elle pressa le bouton rouge, puis contempla tristement le téléphone. Elle aurait aimé le voir. Tant pis, elle allait regarder un film, en mangeant du chocolat. Drôle de substitut à son petit ami. Est-ce qu'elle pouvait l'appeler comme ça ? Est-ce qu'il méritait qu'elle l'appelle ainsi ? Peut être devrait elle dire « mon copain » ou alors, « mon ami » ?
Et si ce n'était pas du travail qui le retenait chez lui, mais une fille ? Une fille qui n'a pas peur de lui parler du passé, une fille qui évoque des souvenirs joyeux, une fille qui dit oui, pas une fille qui s'échappe quand il veut en savoir plus, quand il veut aller plus loin, roseau qui plie sous le vent.
Le chat se planta devant elle et lui adressa un regard accusateur. S'il avait pu parler, il lui aurait sûrement dit :
Arrête de t'en faire pour rien. Vis au jour le jour ! Vas de l'avant, et surtout, ose !
Elle allait suivre son conseil.
Léna revêtit son manteau, attrapa les clés de sa voiture, et sortit précipitamment. Le vent glacé s'engouffra dans le salon, et fit fuir son félin conseiller.
*
La dernière fois, tout s'était déroulé comme dans un rêve. Un grand calme avait envahit sa tête, faisant enfin taire les souvenirs. Cette fois-ci, rien ne marchait comme prévu. Tout lui échappait. Il n'avait pas réussi à l'assommer du premier coup, si bien qu'elle lui avait lancé un coup de pied mal placé. Il était resté quelques secondes à se tordre de douleur à terre, avant de se relever et de la courser. Elle ne courrait pas bien vite, et de toute façon c'était une impasse. Il l'avait rapidement rattrapée, puis embarquée dans sa voiture pour l'amener jusqu'à la plage. Il avait, après mûre réflexion, décidé de la laisser là.
Un gémissement interrompit le cours de ses pensées. Il regarda la femme qui s'était réveillée.
Que me voulez-vous ? S'il vous plaît, laissez-moi, laissez-moi ! Pitié... Laissez-moi partir où j'appelle les flics, dit-elle.
Vous ne pouvez pas, vous être attachée, lui répondit-il calmement.
Elle essaya de bouger ses poignets. Malheureusement pour elle, ils étaient liés par une corde qui entaillait sa peau. Paniquée, elle se mit à crier.
Le cri résonna dans ses oreilles.
Fermez-la !
La femme se tut, et commença à sangloter. Elle était dans un bel état, les cheveux en bataille, une bosse sur le crâne, un talon cassé et les poignets en sang à cause de la corde.
Il soupira.
Pourquoi je suis attachée ? Vous comptez me faire quoi ? Abuser de moi ou me tuer ?
Vous êtes attachée parce j'ai besoin que vous le soyez. Je ne compte aucunement abuser de vous. C'est de votre faute.
Qu'est ce qui est de ma faute ? Vous croyez que je suis contente d'être là ? Alors vous allez me tuer ?
Il ne répondit pas, et s'agenouilla à ses côtés. Il sortit de sa poche un objet qu'elle ne réussit pas à identifier, jusqu'à ce qu'il l'élève au-dessus de sa tête. La lune l'éclaira furtivement, faisant reluire l'acier. Un couteau.
Il lui prit fermement le bras, et entailla la chair tendre.
Répondez-moi ! Qu'est ce que vous faites ? Salaud, lâchez-moi, vous me faites mal !
Elle grimaça sous la douleur, puis se mit à l'insulter, abandonnant toute politesse, soudain pleinement consciente qu'elle ne verrait plus le jour. Il l'ignora. A l'instant, ce n'était plus une femme, mais un animal apeuré, sauvage, dont l'instinct se réveillait, l'avertissant du danger. Elle essaya de le frapper, mais il évita sans peine le coup, rendu lent par la peur et les poings liés.
Lâchez-moi, lâchez mo...
Sa phrase fut étouffée par la main que l'homme posa sur sa bouche. Il continuait, inexorablement, de zébrer ses bras d'entailles sanglantes.
*
La jeune femme se gara en soulevant un nuage de poussière. Nathaniel n'était pas chez lui. Il lui avait menti.
Léna actionna la poignée. La porte s'ouvrit en produisant un léger grincement. Ce n'était même pas fermé. Elle pénétra dans la maison.
Il y a quelqu'un ?
Personne ne répondit. Elle scruta la pièce. De grandes étagères débordaient de livres, remplis à ra-bord. Elle tâtonna à la recherche de l'interrupteur, sans succès. Les volets clos laissaient juste un filet de lumière éclairer la pièce. La jeune femme attrapa un livre et en lut le titre. « L’assommoir », d’Émile Zola. Wouah. Elle reposa le livre à sa place, ouvrit une porte et entra. Cuisine, parfaitement rangée. Elle aurait pu manger par terre tellement c'était propre. Elle fit demi-tour, et se dirigea vers une autre pièce. Son entrée fut salué par des battements d'ailes et des piaillements. Sur deux murs s'étendaient des petites cages, remplies d'oiseaux. Des perruches ondulées, des canaris, des diamants de gould, il y en avait de toute sorte
Elle longea un couloir, entra dans une pièce. C'était sa chambre. Le lit était défait, une chemise, un pantalon et une veste traînaient sur une chaise. L'armoire était grand ouverte, des vêtements tombaient de leurs cintres, comme si il avait cherché quelque chose puis était parti précipitamment.
Léna s'avança vers le bureau. L'ordinateur était allumé ! Non, elle ne pouvait pas faire ça. Elle allait sagement aller l'attendre dans le salon.
Mais la tentation était trop forte. Après tout, il lui avait menti. Léna s'assit sur la chaise, et fouilla dans l'historique. Qui sait ce qu'elle y trouverait ? Ses doigts volaient sur les touches, quand elle entendit des cris d'oiseaux, puis le bruit de freins sur les gravillons.
*
Nathaniel se gara devant la maison avec l'adresse de l'habitué qui effectue cette manœuvre plusieurs fois pas jour. Il n'aperçut pas immédiatement la voiture. Il était serein, presque joyeux. Il se mis à fredonner une chanson dont les paroles le marquait.
How long must we sing this song? How long? How long?
Il s'interrompit en remarquant la minuscule Twingo grise garée devant la vieille maison.
Léna ?
Son cerveau s'activa, il lui fallait trouver une excuse. Il était passé maître dans l'art de mentir, elle ne se douterait de rien. Il rebroussa chemin, fouilla sous le siège passager de son véhicule (sa poubelle, il jettait tout là-dessous), et attrapa ce qui lui tombait sous la main. Ses doigts effleurèrent quelque chose de gluant, (qu'est-ce que ça pouvait bien être ?) puis un plastique collant, avant de s'emparer d'un objet doux et flétri. Il sortir sa main de l'ombre pour découvrir...Une endive. Une endive ? Une endive en mai ? Depuis combien de temps traînait-elle là ? Il était temps de ranger. Vraiment.
Il marcha vers la vieille bâtisse. Il poussa la porte au bois élimé, puis entra.
Léna attendait, assise entre deux ressorts sur un canapé miteux, les bras croisés.
Qu'est ce que tu fais là ?
Quand on est poli, on dit d'abord bonjour.
Aïe, elle était vraiment en boule.
Bonjour.
Il posa furtivement ses lèvres sur les siennes, puis se recula.
…
Je suis allé acheter une endive au supermarché...J'avais envie d'une salade.
Il tressaillit devant le regard foudroyant que la jeune femme lui adressa.
Tu te fous de moi ?
Merde. Merde ! Se rattraper, trouver une idée, et vite.
J'ai pris celle qui venait... J'étais pressé de rentrer pour travailler.
La saison des endives c'est en mars. Pas en mai.
Il a fait tellement froid que ce n'est pas un souci.
Le regard de Léna se radoucit. Ouf, sauvé...Pour cette fois.
Comment es-tu rentrée ?
J'ai pété une fenêtre, fait-elle, un sourire moqueur plaqué sur les lèvres. Mais non, je suis passée par la porte, comme tout le monde ! Tu devais en avoir sérieusement envie de ta salade, pour oublier de fermer en partant !
Ah...
Naturellement, elle se dirigea vers la cuisine, fouilla dans plusieurs placards, dénicha un saladier, deux tomates, des noix. Devinant sa pensée, il sortit une planche à découper, des couteaux, de quoi mettre la table.
J'ai la connaissance de ta ménagerie...C'est joli toutes ces couleurs.
J'aime les oiseaux. Alors quoi de plus naturel que d'en élever ?
Faut que tu me les présente en bonne et du forme. Ils sont des prénoms ?
Plutôt des numéros, à part mes favoris bien sûr.
Parce qu'il y a des chouchous en plus ?
A présent ils mangaient la salade mensongère, assis sur les chaises froides, devant la table en bois abîmé, rayée par le passage de multiples objet, porteuse de longues balafres gravées dans le chêne (cicatrices de guerre ?).
Nathaniel scruta le visage de Léna. Son cœur se serra. C'est la première fois qu'il ressentait cela pour une femme. Léna était un paradoxe vivant. Son paradoxe.
Des cheveux couleur aile de corbeaux, légèrement ondulés, épais et sombres, encadrant un petit visage ovale taillé à la hache, aux angles cassants qui lui donnaient un air sauvage. De grands yeux à la couleur indescriptible, gris, verts, avec des nuances fauves près de la pupille et des paillettes d'or, qui mangeaient son petit visage. Ses yeux clignaient souvent, observaient tout et vous transperçaient, paraissaient lire en vous, semblaient distinguer chaque parcelle de votre âme. Des yeux dans lesquels on évite de plonger son regard, que l'on affronte pas. Un nez de taille moyenne, et une bouche charnue qui paraissait minuscule, tant ces yeux étaient grands. Des mains qui papillonnaient à chaque parole, aux longs doigts, un poignet minuscule aux os fins. Un grain de beauté sur la joue, un au-dessus du sourcil droit, et un autre qui le narguait dans la nuque. Un rire de petite fille piégé dans ce corps de femme. Corps mince et souple parfois, dur et cassant là où les coudes saillent, où les clavicules accentuent la minceur, où les os des hanches sont trop visibles. Presque trop mince, si bien qu'il aurait peur de la casser. Avec ça un caractère changeant, assorti au physique. Elle pouvait faire preuve d'une colère incontrôlable et l'instant d'après, fondre en larme en se rendant compte des dégâts causés par cette rage sourde. Elle pouvait être tendre et douce, tenter puis repousser, se dévoiler puis ne plus parler du passé pendant plusieurs jours. Elle écrivait, puis elle effaçait. Arrête Léna, arrête d'effacer...
Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Tu es belle.
Elle s'attendait à tout sauf à cette réponse. Un étonnement total se lisait sur son visage. Elle avait un charme particulier, avec cet air à la fois fragile et dur, mais il était attiré par elle comme un aimant l'est par le métal. Il avait envie d'être toujours à ses côtés, de la voir, de la toucher. Il...l'aimait ?
Sentiment nouveau pour lui. Il n'avait jamais connu ça.
Nathaniel se pencha vers la jeune femme, toute réserve disparue, et posa sa bouche sur la sienne.
Léna...Je t'aime.
*
De multiples pensées déferlèrent dans l'esprit de Léna. C'était un innommable bordel dans son crâne. Il lui semblait que ses neurones dansaient la salsa. Mais quand Nathaniel l'embrassait, tout se taisait, c'était un calme plat qui chassait le stress et les pensées. Des frissons électriques parcourent son corps, bientôt suivis d'une vague de chaleur apaisante.
Un peu plus et elle aurait pu dans un film de Walt Disney dégoulinant de mièvrerie et de tendresse, où tout est bien qui finit bien, où le grand méchant est puni et l'adorable princesse heureuse. Beurk. On oublie de dire aux petites filles que le cheval blanc se casse régulièrement la jambe et coûte super cher à remplacer, que le prince est un coureur de jupon qui largue Blanche-Neige pour sa marâtre, et surtout que le prince n'est pas toujours celui que l'on croit. Rien n'est tout beau, tout blanc tout gentil, rien n'est tout noir, tout méchant, tout horrible. Le monde est juste fait de milliers de nuances de gris.
Et personne n'est parfait. On ne le sait pas, mais la princesse est peut être amoureuse de l'un des sept nains. Peut-être aussi qu'elle a des boutons, un nez trop grand, des yeux trop petits et des sourcils trop épais. La perfection n'existe pas, quoi que Blanche-Neige dise.
Nathaniel était ponctuel, galant juste ce qu'il faut, gentil, intelligent sans aucun doute, ni pauvre ni riche, cultivé (il lit Zola!), pas cochon (aucun site bizarre dans son historique)
Ce n'était pas possible, il devait bien avoir un défaut !
Il était trop parfait pour être réel... Juste pour être sûre, elle le pinça. On ne sait jamais.
Aïe ! Qu'est ce que tu fais ?
Je voulais juste vérifier que tu existais vraiment...C'est trop beau pour être vrai !
J'embrasse si bien que ça ?
Ils rirent à l'unisson, mais le rire de la jeune femme se brisa à l'instant où Nathaniel lui ôta son pull et caressa son dos. Le prince avait-il des intentions...moins innocentes ? Il était temps de l'arrêter là.
A moins que...
Non, non, tais-toi Léna. Ne dis rien, c'est trop agréable. Chut, chut, chut. Alors la petite voix de la raison se tut, et les mains continuèrent leur œuvre. Elle atteignirent bientôt une zone pâle et bosselée, quittant le satin de la peau dorée. Une cicatrice ?
Qu'est ce que...fit-il.
Rien. Ce n'est rien.
Il ne posa pas de questions, de peur de briser l'instant présent.
*
Le soleil du matin entra par la fenêtre et réveilla Léna. Elle ouvrit difficilement les yeux, et sourit en apercevant Nathaniel endormi à ses côtés. Le prince charmant était encore dans les bras de Morphée...
Elle repoussa la couette, pose ses pieds à terre. Ses poils se hérissèrent sous la caresse du froid, un frisson glacial courut le long de sa peau nue. Elle se leva, et enfila des chaussons beaucoup trop grands pour elle. Taille 43 alors qu'elle chaussait du 38. Comique, elle allait marcher comme un canard. Elle revêtit ses vêtements de la veille, et farfouilla à la recherche de ses clés. Envie de pain frais tartiné de Nutella. Bonheur des papilles en perspective. Elle sortit sans faire de bruit, referma la porte derrière elle, sourire jusqu'au oreilles. Elle était heureuse, enfin.
Elle attrapa une polaire marron très laide, pour se protéger du froid. Pas très esthétique, mais au moins elle aura chaud. Le soleil a beau briller de toutes ses forces, il y a toujours un vilain petit vent qui souffle le matin.
Elle entra dans la boulangerie, et renifla la bonne odeur de pain frais. Miam. La jeune femme ressortit, deux baguettes croustillantes et farineuses sous le bras. Elle fourra la monnaie dans sa poche, se dirigea vers la maison de la presse. Elle aimait bien lire les nouvelles du jour. Assise dans la voiture, elle déplia le journal qu'elle venait d'acheter, avant de laisser échapper un juron en découvrant la une.
« L'oiseau tueur a encore frappé »
Ainsi ce n'était pas un crime passionnel isolé. Un malade mental courrait en liberté sur les plages trébeurdinaises et provoquait la police en abandonnant sa pauvre victime non pas sur la plage de Tresmeur cette fois-ci, mais à Goas Trez. Ça donne envie d'aller pêcher des palourdes tout ça, pense-t-elle.
En effet, à Trébeurden, il y a quatre plages. Tresmeur, où les habitués et les touristes se retrouvent, Goas Trez pour la pêche aux coques ou la pêche aux palourdes, Pors Termen quand le vent du nord souffle, ainsi que Pors Mabo, pour les gens solitaires.
Un meurtre pour chaque plage ? C'est le même tueur, c'est encore une femme avec un mot gravé sur la poitrine. « Птица была там », « l'oiseau est passé par là ». Énigmatique. Une plume avait également été retrouvée, coincée dans les cheveux de cette pauvre femme. Les journalistes prétendaient que c'était un crime parfait. Pas d'ADN, pas de témoins. Aucuns indices. Ils savaient juste que c'était un homme.
Cela la dégouttait qu'un tel monstre soit en liberté. Peut-être l'avait-elle même déjà rencontré, sans savoir qui il était. Elle souhaitait vraiment qu'il se retrouve sous les barreaux.
Comment fait-il pour faire taire sa conscience, et ignorer les remords, se dit elle ?
Si remords il y avait.
EDIT : vous retrouverez certains passages de "Saut de chat" dans "Lorsque l'oiseau vole". C'est normal, je les aimait juste beaucoup alors j'ai fait un mix
Bonjour,
Merci de ton compliment Pour la suite, je l'ai, mais je la posterai plus tard (oui, j'aime bien faire durer le suspence !)
Sinon, j'ai lu ton premier texte, et il est vraiment super, j'adore ! Il y a juste quelques fautes.
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#214 Le 23-05-2012 à 14h34
voici mon poème:
Que se passe t'il en moi
Depuis que tu n'ai plus là
Tu ma laisser sans toi
Je ne te le pardonnerai pas
Tu serais resté
Au moins pour une année
On se serrai amuser
A se taquiner
Mais maintenant tu n'ai plus la
C'est bien sa mon désaroi
Tu ma laisser sans toi
Je ne te le pardonnerai pas
Pour mon grand père qui est mort il y a 2 ans:mimi01:
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#215 Le 23-05-2012 à 20h00
La bicyclette,
Quand j'étais sur l'avenue,
Elle filait cheveux au vent,
Souriante lorsqu'elle m'a vu,
J'en ai rougis terriblement.
Toujours c'est comme ça,
Je n'ose jamais lui avouer.
Jamais je ne lui dirais,
Je l'aime,c'est tout,voilà.
Ses doux yeux bleus,
Et ses longs cheveux.
Je la voyais passer,
Sans pouvoir l'enlacer.
Je pris ma bicyclette,
Et la suivit longtemps,
Pendant belles lurettes!
Elle s'est arrêté doucement.
On se regarda et elle fit un pas,
Je fis de même et là on s'embrassa.
Ce baiser dura au moins une éternité.
Puis on s'écarta,déjà elle partait.
Je ne l'ai plus revue depuis.
A sa place,des bébés en poussettes.
Jamais un seul mot je ne lui avait dis.
Je sais juste vu qu'elle est partit en bicyclette.
Ce poème est le plus souvent écrit par un garçon mais tant pis!Des awiis?
Dernière modification par nini-lulu (Le 24-05-2012 à 19h42)
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#217 Le 25-05-2012 à 19h14
Mezou et Marjolaine<< vous m'avez lu avant ou quoi ?? j'ai dis que je copiais sur LGDC exprès, parce que j'avasi envie... En plus sur un forum ou tout le monde aime LGDC, bah ils ontadorés... Sinon, Mezou tu parlais aussi de mon histoire avec les loups ?? parce que le tome deux va tout faire changer.
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#218 Le 25-05-2012 à 19h47
Nougat : Oui, j'ai lu mais bon ... mon avis ne change pas
Oui, je parlais aussi de ton histoire avec les loups. J'ai lu le tome 2 mais ça ressemble quand même ...
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#219 Le 25-05-2012 à 20h01
Mezou << je parlais de mon tome deux a moi x).
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#221 Le 25-05-2012 à 20h04
Bonsoir,
Je viens poster la suite de mon histoire Je vous met le prologue et le chapitre 1. (en couleurs différentes).
Avis ? Spoiler (Cliquez pour afficher)
Prologue
L’homme s’élança à travers le long couloir sombre qui n’était éclairé que par quelques vieilles lampes à huile. Ce couloir, qui semblait s’étendre à l’infini, et qui menait à une infinie de pièces, dont la plupart, inoccupées, restaient vide, il le connaissait par cœur.
Le couloir se transforma en trois embouchures, toutes se ressemblant. Heureusement, pour lui, l’homme connaissait parfaitement tous les recoins qui composait ce lieu, même s’il ne l’avait intégré que récemment ; il parvint donc à trouver à s’orienter très facilement.
Tout était silencieux autour de lui. Seul le bruit de ses pas, ainsi que des gouttes d’eau qui tombait du plafond et qui ruisselait sur les murs, résonnaient sur le sol de pierres grises, ce qui ne faisait qu’intensifier le stress de cet homme.
Dans ses mains, il tenait toute une liasse de documents importants, presque plus que sa propre vie ne l’était. Mais, pour lui ils ne représentaient pas grand-chose à part une mission confiée par son maître.
Et voilà le topo : son maître, pour qui il éprouvait beaucoup de respect mais aussi un peu de rancune, lui avait demandé d’aller cherché ses documents. Pour son maître, ces papiers pourrait représenter plusieurs chose : de la honte, de la joie, son passé et même son avenir. Voilà pourquoi il fallait qu’il les lui apporte de toute urgence, tout ce qu’il allait se passer dans les mois et les années à venir dépendrait de ces tests.
Il accéléra encore l’allure, allant maintenant au même rythme que les battements fous de son cœur. Il fallait qu’il rejoigne son maître le plus vite possible pour lui remettre les documents qu’il convoitait tellement.
Le serviteur ne savait pas quel résultat, bon ou mauvais, son maître trouverait inscrit dessus et avait donc un peu peur de la réaction de celui-ci, si jamais ces fameux résultats s’avéraient être catastrophiques … Et si cela serait le cas, qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Violent et instable comme il est, son maître serait capable du pire … Oh, oui, du pire …
L’homme avait l’impression de courir un marathon et avait la gorge sèche. J’espère que les résultats seront bon car sinon qui sait ce qui pourrait bien m’arriver … pria-t-il en silence. Il s’imagina la scène dans sa tête et cela le fit frissonner d’effroi. Il ne voulait pas penser à ce qui pourrait se passer dans quelques minutes.
Une autre embouchure se présenta devant lui. Sans vraiment y penser, il laissa ses jambes le porter vers le bon tunnel.
J’y suis presque … Plus que quelques mètres et je donnerai les documents à mon maître, songea-t-il, ensuite … Ensuite, nous verrons bien ce qui adviendra …
Soudain, la lumière du couloir s’intensifia : il était arrivé devant les appartements de son maître.
Il s’arrêta alors pour reprendre sa respiration, qui était saccadée. Il ferma les yeux un moment pour se calmer. Après tout, il ne savait ce qui aller se passer lorsqu’il pénétrerait dans la pièce.
Allez ! S’encouragea-t-il mentalement, j’ai déjà eu pire à affronter … Je ne vais pas me décourager maintenant … En plus, Maître te fait confiance, alors je ne dois pas le décevoir ! Et puis, il doit sûrement être dans le même état de stress que toi …
Cette dernière idée le fit sourire. Alors, prenant son courage à deux mains, il annonça sa présence et entra dans la pièce.
La lumière, plus éclatante que dans le couloir, le fit cligner des yeux. Apportée par encore des vielles lampes à huile et par la lune et les étoiles qui étaient déjà hautes dans le ciel et qui filtrait par la vielle fenêtre aux striures noires.
La pièce où il venait de pénétrer, était sobrement décorée : fauteuils moelleux rouges, moquette bleue nuit et mur d’un violet clair mais très profond. L’ambiance dans cette pièce était froide mais le serviteur aimait beaucoup.
Son maître se tenait devant la fenêtre et semblait tendu. Pas un faux pli ne venait marquer son bel habit : une longue cape noire qui lui couvrait les épaules et lui tombait jusqu’au niveau des genoux, une belle chemise blanche à jabots aux manches mi-longues, une veste en cuir noir avec, pour emblème, une broche en forme de dragon rouge qui tenait entre ses pattes une pierre noire ébène qui conférait le pouvoir à celui à qui elle appartenait, et enfin pantalon et bottes noirs en cuir moulant.
Il s’avança encore, pouvant maintenant voir une partie du fin visage de l’autre homme.
C’est sûr que son maître avait de l’allure, son serviteur n’en avait jamais douté, mais, avec la lumière si pâle mais en même temps si pure et laiteuse de la lune, son maître possédait une beauté surnaturelle.
Le serviteur déglutis doucement. Il se sentait un peu mal à l’aise en présence de son mentor. Sa beauté légendaire lui avait attiré le respect de tous mais aussi la crainte. Oui car, même en étant beau à couper le souffle, son caractère ne correspondait pas du tout. Froid, glacial, hautain, sûr de lui, combattif, aimant donner des ordres, n’admettant pas ses erreurs, calculateur, sans vraiment de compassion et qui aiment faire souffrir les autres, voilà qui le caractérisait. Mais bizarrement, il n’était pas du tout comme ça avec son serviteur.
Heureusement pour lui, dès qu’il était arrivé dans la demeure et que des rumeurs du comportement du seigneur des lieux, il avait pris peur mais, suite à accident qui le forçait à rester là, ne s’était pas dégonflé et, comme tout les nouveaux arrivants, était allé se présenter à lui.
Là, dans la grande salle principale, dites la salle du Cœur, toute de noire peinte et décorée, éclairée d’une faible et pâle lumière qui ressemblait à celle de la lune, son maître l’y attendait, confortablement installé sur son fauteuil de fourrure noire et rouge, couronnée d’un dragon en pierre et en rubis rouge qui semblait gardait la pièce.
Il avait été impressionné et s’était senti tout petit dans cette pièce à l’ambiance lourde. Néanmoins, il s’était avancé et s’était agenouillé, la tête baissée, en signe de respect envers lui. Soudain, l’autre avait sorti son épée de son fourreau. Ensuite, tout s’était passé très vite : il l’avait coupé juste derrière l’épaule en une fine blessure, d’où un filet de sang a jaillit, mais, contrairement à une plaie normale, s’était refermée aussitôt. Et, ce faisant, la coupure s’était transformée en un tatouage noir et rouge en forme de dragon, à l’air hostile, et tenant entre ses pattes une sphère rouge.
Le serviteur avait eût peur mais ne s’était pas démonté pour autant. Le maître, qui l’avait invité à se relevait, l’avait longuement contemplé, comme l’aurait fait une mère sur son petit, et avait déclaré d’une voix glacial :
― Cliff, à partir de maintenant, tu deviendras la personne la plus importante de mes services, celle qui, comme moi, pourra se faire respecter d’un simple regard, celle qui pourra se faire obéir immédiatement, la seule qui pourra se sentir totalement en sécurité ici. Et cette personne, c’est mon bras droit, mon serviteur, en quelque sorte. Tout cela est possible grâce à cette marque, que tu as hérité de la nature de ta magie. Et, en toute franchise, heureusement pour toi, car sinon, tu serais … mort.
Mort ? Ce mot l’avait frappé. Alors, quelques jours après l’apparition de sa marque, et après de nombreuses recherches, il avait effectivement trouvé que, seules sa lignée et une autre famille, mais qui était elle maudite par ça, possédait une sorte et une qualité de sang très spécial et que grâce à cette sorte sang, il pouvait et devait se lier avec un maître de « type démoniaque » sinon leur vie serait en danger.
Voilà comment il était devenu le serviteur dévoué à son maître qu’il était aujourd’hui.
L’un comme l’autre se faisait désormais confiance et c’est donc pour ça, qu’il avait demandé à Cliff de lui ramener les résultats du test.
Il les lui tendit en ne s’approchant pas. La tension se lisait sur son visage de son maître lorsqu’il commença à ouvrir l’enveloppe et lorsqu’il en sortit les documents tant redoutés.
Il les lut attentivement et sa mine hautaine devient soudainement grave. Ses yeux s’arrondirent de peur. Il sentit même qu’il se crispa et qu’il devint nerveux.
Le serviteur entendit les battements du cœur de son supérieur s’accélérer. Alors, il lui demanda doucement :
― Alors, Délcorion ? Que révèlent les tests ? Sont-ils négatifs ou … positifs ?
L’autre tourna légèrement la tête vers lui et le reflet de la lune se refléta dans ses yeux et sa douce lumière éclaira la moitié de ses traits, maintenant tendus. Il lui répondit d’une voix où teintait l’inquiétude :
― Ils sont positifs. Elle est bien ma fille.
Chapitre 1 : L’enlèvement
Je regardais par la fenêtre de ma chambre, émerveillée. Un magnifique paysage s’offrait à moi : une forêt, verdoyante et dense, composaient de toutes sortes d’arbres s’étendait au loin et ce, jusqu'à l’horizon. Une brise douce secouait les branches des arbres et leurs feuilles se balançaient tranquillement et les fleurs de couleurs, de formes, de senteurs différentes ondulaient doucement sous le vent.
Une ville, composée de dizaines de petites maisons en briques et en pierres de toutes les couleurs possibles, s’amassait autour d’un palais. Mon palais ou plutôt celui de ma famille qui se transmettait de générations en générations.
Le palais, situé en hauteur sur une colline, surplombait la ville. De ce fait, la famille royale était protégée, puisqu’on avait une vue parfaite sur toute la ville, et pénétrait dans le château sans autorisation était presque impossible.
Cette ville, …, est très animée la journée. Entre les marchés ambulants où les vendeurs à la sauvette vantant leurs produits, les enfants qui jouent, les couples qui se baladent dans la rue et ceux qui promènent leurs enfants ou leur chien, les rues n’étaient pas très calmes, ça on pouvait le dire. Mais moi, j’aimais cette ambiance animée et tellement joyeuse qui me faisait tant penser à celle médiéval du Moyen-âge au temps des chevaliers et des seigneurs. De plus, les vielles pierres qui pavaient le sol, l’allure des maisons ainsi que des rues et aussi l’agencement de … en elle-même rappelait davantage cette ambiance.
Mais toute cette animation ne flottait pas dans le château. En fait, à l’intérieur, il n’y avait pas grand monde : quelques servantes, mon père et ses conseillers, ma mère et moi.
Mon père et ma mère, les actuels successeurs, régnaient sur Dorémi, un assez continent calme. Je dis assez car en fait, il … s’agrandit. Oui, oui, je ne plaisante pas. Il s’agrandit vraiment de jour en jour. Lorsque j’avais demandé à mon père comment ce continent était capable de faire cela, il avait répondu :
― Dorémi a été pendant longtemps caché par des brumes très épaisses qui ne se dissipent presque jamais. Pour tout te dire, cela arrive tous les cinq à dix ans et durant un an. Ça t’étonne peut être, mais, lorsque tu auras l’âge de régner et que moi et ta mère seront morts, tu hériteras d’un plus vaste continent que maintenant.
Et voilà l’histoire. Moi, je trouvais quand même bizarre qu’il puisse exister un brouillard qui ne se dissipe que pendant une seule année et ça que tous les cinq à dix ans. Mais bon, puisque je n’avais pas encore l’âge et l’expérience pour pouvoir régner, je ne m’y intéressais pas. En plus, ce continent était très très calme. Tellement calme, qu’une ou deux conférences avec eux et autant de banquets par jour suffisaient amplement à me former à la vie de princesse. La vie que je menais, ça on pouvait le dire, était tranquille. Je soupirais d’aise et de bonheur. Cette vie me plaisait énormément. Mais il y avait une chose qui me chagrinait : ne pas avoir de frère &ou de sœur. C’est bien d’être fille unique. Sauf pour une chose : être la seule descendante de la famille. De ce fait, le descendant en question est surprotégé. Mes parents étaient justement comme ça avec moi. Ils me surprotégeaient. Et je n’aimais pas ça du tout. Mais j’étais obligée de faire avec. Malheureusement.
Soudain des cris de panique s’élevèrent et me parvinrent, me sortant ainsi de mes pensées. Ma porte s’ouvrit à la volée et une servante apparut, complètement affolée :
― Votre Altesse, suivez-moi tout de suite, quelque chose de très grave s’est passé. Votre père nous attend dans la salle du trône.
J’avais horreur qu’on m’appelle « Votre Altesse », « Votre Majesté », tous ces titres de noblesse qu’on vous sortait à toutes les sauces lorsqu’on était la descendante de la famille royale.
― Qu’est-ce encore ? Quel est ce fameux problème ? Soupirais-je, agacée. Et pourquoi est-ce vous qui venez me chercher et pas mon père ou ma mère ?
La femme sembla décontenancée. Elle chercha ses mots, embrouillée.
― Je ne sais pas. Votre père ne m’a rien précisé. Il m’a juste demandé de vous conduire à la salle du trône … répondit la servante, hésitante.
― Vous n’avez pas …
Me rendant soudain compte que la servante avait disparue, j’interrompis ma phrase
Mais la femme avait déjà disparu dans le couloir, ne s’apercevant pas que je l’avais pas suivi, apparemment très pressé d’aller voir mon père. Que se passe-t-il donc ? Mon père avait-il un problème ? Pensais-je, soudain inquiète.
Je la rattrapai, presque au pas de course. Pourquoi mon père voulait-il me voir et surtout, pourquoi utilisait-il une servante pour venir me chercher ? Il suffisait qu’il m’appelle sur le téléphone de ma chambre. Ce qui voulait donc dire que le « quelque chose » en question devait être, soit très urgent, soit très grave. Et pourquoi donc des gens avaient-ils criés ? Dorémi n’était pas spécialement un royaume où les gens ont de gros problèmes au point d’en crier.
Nos pas résonnaient sur le carrelage en marbre. Ce bruit, si inhabituel, me fit froid dans le dos, accentuant encore ma peur. La femme courait tellement vite que je ne vis pas défilé les dizaines de portes qui nous séparait de la salle du trône.
Puis, toute essoufflée, j’arrivai enfin devant cette fameuse salle. La servante m’avait conduite devant la salle du trône et s’inclina devant moi.
― Votre Altesse, j’ai ordre de vous laissez toute seule ici. Votre Père m’a très bien fait comprendre que je devais vous laisser ici et m’en aller aussi sec.
― Ah, hum … d’accord. Je vous en prie, vous pouvez partir, la congédiais-je.
Pourquoi mon père avait envoyé une servante venir me chercher, puis qu’elle me laisse seule devant la salle du trône ? Cette pièce n’était pas interdite aux domestiques. J’eus soudain un mauvais pressentiment. J’hésitai à entrer dans la salle. Et si c’était un piège ? Et si mon père était en danger ? Tu racontes n’importe quoi ma vielle … me recadrais-je mentalement. Il suffit qu’il ait UN seul problème de temps en temps pour que je perde mes moyens …
Une pensée me traversa alors l’esprit : est si je n’étais pas faite pour être princesse ? Non, après tout, j’ai eu une très grande lignée derrière moi et ils ont tous réussi à être rois, reines, princes et princesses. Alors, si eux avait réussi pourquoi pas moi ?
Je soufflai en secouant la tête. Et voilà que mes pensées s’embrouillaient totalement !
Après m’être détendue et apaisé mes pensées, je me décidai à entrer dans la pièce. Après tout, qui ne risque rien à rien.
La salle du trône, comme à chaque fois que j’y entrais, m’éblouissais. Elle était très longue et un grand tapis rouge vif bordé d’or traversait la salle. À son bout, quatre marches formait une plateforme ou était disposés trois trônes. Le plus petit pour moi, le moyen pour ma mère et bien sûr le plus grand et le plus imposant pour mon père. Tous trois étaient bien évidemment en or pur et en velours rouge. De temps à autre, des statues, toujours en or et en argent, décoraient les murs. Le sol et les murs, imposants, étaient de marbre blanc-rosé.
Mon père, Richard Cygne d’Or, m’attendait, assis sur son trône. Mais il n’était pas seul, à côté de lui se tenait la servante personnelle de ma mère. Normalement, à cette heure-ci elle aurait du être avec ma mère, Helena. Cela m’intrigua fortement.
― Approche, Estelle, m’autorisa Richard, le visage grave.
J’avançais, obéissante et respectueuse. Lorsque je fus devant lui, je remarquai qu’il était mal à l’aise à la façon dont il se tortillait sur sa chaise. Je voulus m’incliner devant lui, car tel est la coutume, mais il m’en empêcha en me déclarant, du tact au tact :
― Estelle, ta mère a disparue.
Je sursautai. Ma mère avait disparue ? Ouh là, ce n’était pas, mais alors pas du tout, à ce je m’attendais.
Ma mère, contrairement reines « normales », qui n’éduquaient pas leurs enfants mais les confier plutôt à une ou plusieurs domestiques qui s’en occupaient elles-mêmes. Mais ma mère, elle, avait toujours refusé ce mode d’éducation. Alors, elle m’avait choyé et éduqué avec l’aide de mon père. Du coup, sa disparition me faisait vraiment un coup au cœur.
Dans un moment de désespoir total, je regardai mon père, cherchant ainsi un peu de réconfort. Ses yeux exprimaient de la tristesse mais j’eus l’impression de voir se dessiner un mince sourire sur ses lèvres. Je secouai la tête, croyant avoir mal vue.
― Josine, pouvez-vous nous raconté ce qui s’est passé, s’il vous plaît ? reprit Richard, d’un ton trop assuré par rapport à la mauvaise nouvelle.
La servante se tordait les mains, l’air complètement chamboulée et bouleversée. Elle hocha tout de même la tête.
― Dame Helena et moi nous promenions dans le parc, autour du château, comme chaque matin, nous discutions et c’est alors une lumière m’a aveuglée. L’instant d’après, lorsqu’elle s’est totalement dissipé, ma maîtresse avait … disparue. Plusieurs autres personnes ont vu cet éclair et ont paniqués, mais n’ont pas vu le coupable et d’où provenait cette étrange lumière.
Richard, soudain très sérieux, hochai la tête de haut en bas machinalement, comme s’il avait déjà entendu l’histoire. Devant sa réaction, la mince et jeune servante paniqua encore plus :
― Je … je suis désolée. Tout est de ma faute. Je n’ai pas été assez vigilante. Excusez-moi, mon Roi. Vous pouvez faire de moi tout ce que vous voulez pour réparer mon affreuse bêtise.
Ah, d’accord je comprenais mieux le motif des cris. Mais je ne comprenais pas une chose : comment une servante avait pu venir me chercher alors que les cris venaient à peine de cesser ? Avait-elle été prévenue ? Ou alors, la disparition de ma mère était préméditée, et que tout le monde jouaient alors un rôle : celui de complice de cette disparition.
Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête.
Mon père soupira puis secoua la tête, me sortant de mes pensées.
― Nous verrons ça plus tard.
Puis il se tourna vers moi et déclara :
― Estelle, tu n’es plus en sécurité ici. Je pense qu’il vaudrait bien que tu partes du château. Pas définitivement, bien sûr, juste le temps que nous retrouvions ta mère et emprisonnions le coupable.
Encore une fois, mon statue d’héritière royale remontait à la surface. Je ne comprenais pas mon père. Pourquoi voulait-il m’envoyer chez quelqu’un de notre famille et ainsi m’exposer encore plus au danger ? Si je restais ici, deux gardes, au moins, me protègeraient vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jour sur sept. Alors que si je partais, personne ne m’accompagnerait, ça j’en étais sûr. Sur ce coup-ci, je ne comprenais pas du tout mon père. Mais je devais lui obéir, même si j’étais sa propre fille, et respecter ses ordres, apparemment avisé, car c’était la plus haute puissance de Dorémi. Je soupirais, exaspérée.
― D’accord, chez qui vais-je aller, si je ne reste pas ici ? demandais-je à mon père à contrecœur.
― Chez notre oncle Rachid.
Ouh là. Petite présentation : Oncle Rachid, l’homme le plus sévère de la famille. Quand il donnait un ordre, comme mon père, nous devions lui obéir à l’instant. Je me souvenais que, lorsque j’étais petite, mon père, ma mère et moi allions passer quelques jours chez lui
(Affaires de famille), nous avions toujours une chambre d’amis toute petite, des assiettes à moitié remplies, tout toujours plus petit que lui. Cet homme était assez imbu de lui même, de sa personne et surtout de ses biens. Alors passer des vacances chez lui ne m’enchantais guère.
― Et pourquoi chez lui ? interrogeais-je.
― Ton oncle est fort et il saura très bien te protégeait.
Je ris mentalement. Rachid ? Lui ? Fort ? Certes, il pratiquait la chasse mais n’arrivait même pas à porter un petit marcassin. Alors me protéger, moi, des ennemis qui risquaient de m’attaquer ? Je m’imaginai la scène et secoua la tête.
Pour ce genre de décision mon père n’était pas très agile. En plus, je n’avais, mais alors pas du tout, envie d’aller vivre chez ce vieux fou avare et sévère ! J’essayai alors de faire changer d’avis mon père, même s’il fallait mentir un peu au passage :
― Bien sûr qu’il est fort, mais ici, il y a des gardes du corps qui me connaissent bien mieux que lui ! Et, puis, je pense aussi que, si par malheur, des ennemis pénétraient dans l’enceinte du château, les gardes arriveraient sans problème à me trouver une cachette secrète qu’eux seuls connaîtrait ! Alors que, chez mon oncle, je ne suis pas sûre que cela se passerai comme ça … objectais-je.
Il souffla, visiblement agacé. Il n’aimait pas que l’on discute ses ordres comme ça. Il posa ses yeux sur moi et j’y lus de la colère. Je m’attendais à ce qu’il hausse la voix mais il n’en fit rien. Il parla même d’une voix calme et assuré.
― Estelle, j’ai déjà réfléchis à toutes les options possibles et celle que je t’ai proposée me paraît toujours la meilleure malgré tes arguments qui sont très justes. Mais ma décision est prise : demain, à l’aube, tu partiras chez ton oncle.
Je voulus avancer d’autres arguments mais il m’arrêta d’un geste
― Que tu le veuille ou non. C’est clair ?
Je le regardai bouche bée. Mais mon père commençait à s’impatienter et donc à taper du pied
― Alors ? demanda-t-il d’une voix dure.
― Clair et limpide comme de l’eau de roche. Lui répondis-je en baissant la tête.
À quoi bon continuer de discuter ? Mon père venait de contre-attaquer mes arguments et avait gagné. Alors à quoi bon continuer à parlementer avec lui puisque que c’était perdu d’avance pour moi ? De nouveau, mon manque d’expérience en matière de diplomatie se rappela.
― Bien, je vois que tu as compris. Maintenant, va vite préparer ta valise.
Je m’inclinai respectueuse et sortit.
Je ne respectais pas la décision de mon père. Mais je devais m’y conformer. Malheureusement. Ses réactions m’avaient surprise. D’abord, le mince sourire que j’avais vu se dessiner sur ses lèvres, puis son accès de colère. Mon père était une personne très calme qui ne s’énerve que rarement et jamais contre moi. Et ce petit sourire sarcastique ? Tout cela me paraissait très bizarre. Alors que signifiait son comportement ? Je ne savais pas et ne le comprenais pas.
Après avoir traversé un long couloir, j’arrivai dans ma chambre. Spacieuse et décorée avec goût, elle était de teinte rose et beige pastel. Un lit à baldaquin rose et blanc et une table de chevet en bois massif reposant sur une grande plateforme par laquelle on accédait grâce à deux petites marches, deux grandes armoires en marbre blanc-rosé, voilà les meubles qui la composaient. Pour finir, une grande paire de rideaux en tissu, lourd en hiver et léger en été, couvrait la haute et unique fenêtre de ma chambre.
Une porte, dérobée sur le côté, menait à mon immense dressing tout en longueur où s’alignait sur les deux murs robes en tout genre, T-shirts, pantalons de toute catégorie, chaussures, bottes à talons, escarpins, sandalettes … Bref tout ce que peut posséder comme habits une princesse digne de ce nom.
Je m’y dirigeai donc, ayant pour but de choisir les vêtements que j’emporterais chez mon oncle. Seulement voilà, je ne savais quelle quantité emporter et même quelle style prendre. Je décidai de prendre un peu de tout.
― Hum, hum. Tu n’accueilles plus tes amies maintenant ? tonna une voix dans mon dos.
Je sursautai et me retournai vivement. Toute à mes bagages et perdue dans mes pensées, je n’avais entendu Eline s’approcher dans mon dos et toquer à ma porte.
― Ouf, ce n’est que toi …
― Je t’ai fait peur ? lança Eline,
― Hum, oui un peu, avouai-je, un peu penaud.
― Tu fais tes valises ? Tu pars en voyage ? m’interrogea-t-elle, curieuse, en désignant ma valise.
― Non, enfin oui. Ma mère a disparue mystérieusement ce matin. La seule preuve dont nous disposions est un flash de lumière. Mon père m’oblige donc à allait vivre chez mon oncle Rachid quelques temps. lui répondis-je en soupirant et en ayant un pincement au cœur.
― Non ! Ce n’est pas vrai ! Ta mère à réellement disparue ? Et personne, n’est partie la chercher ? s’écria-t-elle, choquée.
― Non, j’ai bien peur que personne n’est allé la cherché …
― Mais c’est horrible !
Je pris soudain conscience de ce que j’avais dit. Personne n’est allé la cherché … Comment savais-je ce détail ? Mon père n’avait pas évoqué que quelqu’un était partie à sa recherche … Et si mon père ne voulait-il pas la retrouver ?
― Hé ho ! Estelle, tu es avec moi ?
Je me rendis compte que je n’avais pas écouté mon amie parler, trop absorbé par mes pensées.
― Je suis désolée, Eline. J’étais dans mes pensées … Que disais-tu ?
― Rien de bien important, répliqua-t-elle. Tu m’as bien dit que personne n’est partie à la recherche de ta mère ? Mais c’est impossible ! Elle est la Reine de Dorémi !
― Je sais bien ! m’écriais-je, c’est ma mère ! Mais, je t’ai dit que j’avais bien peur que personne n’est allé la chercher, donc, j’ai émis une hypothèse ; en fait, je ne sais rien de ce qui se passe en ce moment-même à l’intérieur du palais !
Eline hocha gravement la tête, une moue sur le visage.
― En tout cas, c’est vraiment bizarre toute cette histoire …
Je ne sus que répondre, et je me tus alors. Un moment de silence passa, gênant et rempli de tension et de tristesse.
Pour détendre l’atmosphère, Eline demanda d’un ton nonchalant :
― Au fait, puisque tu pars chez ton oncle, personne ne pourra t’accompagner ?
― Je ne crois pas, non. Mais je peux toujours demander à mon père au diner.
Soudain un « bip » sonore se fit entendre. Elle regarda alors sa montre, d’où provenait sûrement le bruit.
― Ok. Oh, mince j’avais complètement oubliée que je devais aller aider ma mère. lança-elle, en regardant sa montre. Je vais y aller, si cela ne te dérange pas… Tu m’appelles sur le cyber-téléphone dès que tu as des nouvelles, ok ?
― D’acc…
Les parents d’Eline travaillaient pour le service royal d’infiltration. De ce fait, vu qu’ils étaient souvent en mission loin de Dorémi, nous pouvions nous voir très souvent car ses parents la laisser au château, où Alison et Pierre Salie étaient sûrs que leur fille serait en sécurité.
Nous étions donc aussi équipés de matériel très high-tech puisque son père s’occupait de l’armement. Comme, par exemple, le cyber-téléphone.
C’est un appareil de communication moderne où au lieu de simplement entendre son interlocuteur, nous pouvions voir son hologramme très réaliste. Mais pour la discrétion, il ressemblait plus à un très vieux téléphone en métal rouillé qu’à un téléphone moderne. Je trouvais vraiment dommage l’apparence de ce téléphone mais il était très utile. Par contre, je me posai toujours une question en l’utilisant : où l’équipe de recherche avait trouvé la technologie nécessaire pour inventer ce téléphone ultra développé ? Je n’avais aucune réponse à cette question, et cela m’intriguait encore plus. Qui plus est, je ne pouvais même pas aller inspecter le laboratoire pour éluder cette question.
Bref, revenons donc à leurs emplois. Sa mère tenait un haut poste dans la ville au service de la science des armes et de l’infiltration. Quand à son père, il était le commandement de notre armée royale. Ils étaient donc au service de mes parents. C’était comme ça que nous nous étions rencontrées quelques années plus tôt. Maintenant, Elie et moi étions inséparables. Tellement, qu’elle passait presque tous ses moments libres au palais.
Mon amie s’excusa encore une dernière fois et fila.
Une fois qu’elle fut partie, je me remis à ma valise mais je n’arrivais pas à me concentrer totalement dessus. Quelque chose m’intriguait dans toute cette histoire.
La disparition de ma mère n’était pas logique, pas possible. Surtout dans le château qui est mieux garder qu’un coffre-fort.
Je ne comprenais pas mais ce qui me faisait encore plus rager, c’était que je ne pourrais pas élucider tout ça. Et lorsque que l’on réfléchissait bien, c’était à cause de mon père et de sa décision de m’envoyer chez mon oncle !
Ma valise faîtes, le dîner sonna. Je rejoignis mon père dans la salle de dîner. Cette salle n’était pas très grande. Elle servait juste pour nous trois. Jamais nous n’invitions du monde dans cette salle car elle n’était pas très décorée. Les murs jaunes-dorés et le sol en moquettes rouge et or. Une petite cheminée crépitait dans un coin. Une table en chêne massif était dressée au milieu de la pièce. Mon père m’attendait déjà assis à la table. Mon père était… comment dire … un peu enrobé. Il faut aussi dire qu’il était assez âgé. Beaucoup plus que ma mère. Des fois, on me disait que mon père était mon grand-père. Pour témoignait de son âge, sa moustache s’était teinté de gris ainsi que ses cheveux.
Lorsque je fus installé et que les plats commençaient à défiler devant nous, je lui demandai, du tact au tact :
― Père, j’aimerais qu’Eline m’accompagne chez mon oncle, demain.
Il plongea son regard dans son assiette, sceptique, et réfléchit longuement, tellement, que je crus qu’il n’allait jamais me répondre.
― Estelle, je sais que ton amitié avec Eline est très forte, je n’en doute pas, mais je ne peux pas la laisser partir avec toi. Qui sait ce qui pourrait vous arriver ? m’annonça-t-il en relevant les yeux de son assiette. Non, je ne préfère pas qu’elle parte avec toi. Désolé, chérie.
― D’accord, je comprends. Tu ne veux pas prendre de risques. Je respecte ta décision.
Et voilà … Je m’en doutais, mais le savoir, me rendais triste. Passer un temps indéterminé chez mon oncle ne me réjouissait pas du tout. Mais toute seule, j’allais vraiment mourir d’ennui … Mais bon, c’est comme ça et j’allais devoir faire avec.
Le dîner terminé, je retournai dans ma chambre et appelai Elie. Elle me répondit presque immédiatement et son image apparut.
― Oh, Elie, je suis désolé mais tu ne peux pas venir avec moi …
― Ne t’inquiète pas. Je m’en doutais. Estelle, mon père à découvert des détails, plutôt … bizarre sur ta famille et surtout sur toi me répondit-elle, froide et sans aucune expression sur le visage.
― Quels genres de détails ?
― Des détails compromettants. Estelle tu es une …
Des cris résonneraient derrière elle et une drôle d’impression m’envahit.
― Estelle, s’il te plaît, viens le plus rapide possible chez moi. Je t’expliquerai tout là-bas.
― Ah euh … d’accord !
La communication coupa nette et l’écran devient noir. Elie avait des problèmes. Je mis une veste et sortit du château le plus vite possible. Nos deux maisons n’étaient pas très éloignées l’une de l’autre. En quelques minutes j’y serai.
Soudain, quelque chose me fit tiquer et je m’arrêtasse net de courir. Lors de notre discussion, Eline m’avait parue … changée. Habituellement, elle était toujours de bonne humeur et donnait de la joie de vivre autour d’elle. Alors que toute à l’heure, elle était devenue glaciale et sans aucune expression. Que se passait-il ? Et si Eline n’était plus elle-même ?
Puis, les cris que j’avais entendus au cyber-téléphone résonnèrent dans ma tête. Tant pis si ma meilleure amie avait changé. Je sentais qu’il se tramait quelque chose de louche chez elle en ce moment même. Je me remis donc en route, laissant mes doutes de côté le temps d’arrivé à destination.
Totalement essoufflée, j’arrivai devant chez Eline. Sa porte était entrouverte. Je m’approchai et entra. La maison était plongée dans le noir. Je décidai de ne pas allumer la lumière mais sortit plutôt ma lampe de poche que je gardais toujours sur moi. J’arrivai dans le salon et ce que j’y vis m’horrifia au plus au point.
Les deux corps des parents d’Elie.
Un poignard planté dans leur cœur. Et, vu l’état de leur corps respectif, ils avaient été torturés avant d’être tués.
Je frissonnai de dégoût et de peur. Beurk ! Je comprenais maintenant pourquoi Elie avait paniquée tout à l’heure.
En parlant d’Eline, où était-elle ? Des cris résonnèrent dans la maison, reflétant de la peur. Je compris tout de suite que ma meilleure amie était en danger.
Instinctivement, je me précipitai à l’étage. Le long couloir qui mène aux différentes pièces de l’étage était sombre et je ne voyais pas à deux pas de moi. Néanmoins, j’avançais à tâtons, décidée à trouver mon amie. Enfin, après quelques mètres, j’aperçus de la lumière.
Elle provenait de la chambre d’Eline. Mon amie devait donc être là.
Je ne savais pas qui j’allais trouver en sa compagnie. Mon cœur battait la chamade de peur. Je me forçai à me calmer en inspirant un grand coup.
D’accord, pensai-je, je ne sais pas avec qui est Eline, mais je ne sais pas non plus dans quel état elle est. Il faut donc que j’entre dans sa chambre et que j’aille la sauver du danger.
Prenant mon courage à deux mains, j’entrai dans la pièce.
La chambre était toute retournée : ses jolies meubles en bois clair, qui avaient coûtés si cher à ses parents, avaient volés en morceaux qui étaient maintenant éparpillés dans tout la pièce, son si beau lit à baldaquin, un comme on en rêvait étant petite, avec ses rideaux en lin blanc pur étaient déchirés et brûlés à plusieurs endroits, le lit et son matelas étaient dans un coin, tout cabossé. Le sol en plancher était couvert de plusieurs taches noires.
― Que me voulez-vous, à la fin ? demanda-t-elle, exaspérée.
Elle parlait d’une voix calme, mais empreinte de détermination et de fureur. Elle affichait une mine sereine, n’exprimant aucune peur. Ses sourcils froncés ainsi que la lueur de fureur dans ses yeux, montraient à quel point elle était en furie.
Je remarquai aussi qu’elle était enchaînée, mais ne semblait pas plus apeurée que ça. Pour moi, j’avais même l’impression qu’elle était prête à en découdre, même si, au passage, elle devait en laisser la vie, et se faire ainsi tuer de la main de celui qui avait déjà assassiné si sauvagement ses parents.
Soudain, elle jeta un regard derrière l’épaule de l’homme et m’aperçue. Elle me fixa longuement et d’un mouvement de tête presque imperceptible, m’autorisa à intervenir. J’hochai à mon tour la tête, inspirant un grand coup et me préparai à m’interposer entre mon amie et l’individu. Alors que je m’apprêtais à m’avancer, il m’arrêta en susurrant, d’une voix mielleuse et douce comme de la soie :
― Approche, Estelle, maintenant que tu es là. Nous, enfin plutôt je, t’attendais.
Je sursautai. Comment cet homme m’avait-il entendu arriver ? Je n’avais pourtant pas fait de bruit, enfin je crois … Et comment connaissait-il mon prénom ?
Malgré la peur qui me nouait le ventre, je m’avançai doucement et me plaça de dos à Eline. Lorsque je relevai la tête pour observer l’homme qui se trouvait en face de moi, la lumière de la chambre m’aveugla et de ce fait, je ne distinguai pas son visage car il n’était que vêtu de : chemise noire, pantalon noir, chaussures noir. Très élégant pour un tueur.
En revanche, je remarquai très bien le poignard qu’il tenait : longue lame d’argent et manche toujours en cuir noir.
― Qui êtes-vous ? Et comment connaissez-vous mon prénom ? Articulais-je lentement, mes yeux lançant des éclairs.
Il me regarda dans les yeux et rit doucement.
― Tout cela n’a aucune importance, Estelle. Tu peux me croire. Mais revenons à notre affaire …
― Notre affaire ? Et qu’est-ce que je viens dans votre fameuse affaire ?
― Ce que tu viens y faire ? répéta-il, sarcastique. Mais tout ! C’est toi, l’affaire …
― Moi ? lançais-je, soudain énervé.
Je ne comprenais plus rien à ce qui se passait. Que me voulait cet homme ? Et qu’est-ce que cette « affaire » ? Et puis, qu’est-ce que je venais y faire ? Mais l’individu continua son discours, sans se démonter :
― Oui, toi. Tu as une très grande importance dans mon plan. Alors c’est pour ça que je dois te demander cela : viens avec moi, Estelle, rejoins-moi, continua-t-il d’une voix doucereuse.
Quoi ? C’est nouveau ça : un homme agresse mon amie, tue ses parents, et puis après il veut, sans que je sache qui il est réellement, que je le rejoigne, que je vienne avec lui je ne sais où ? Mais il était vraiment fou à lier !
― Et pourquoi ferais-je ça ? Lui demandai-je, soudainement en colère. En quel honneur ?
― Pourquoi, me dis-tu ? Tu le sauras si tu me rejoins et pas avant.
Il m’observa quelques secondes et ajouta, en regardant son poignard dont la lame étincelait sous la lumière de la chambre :
― Oh, et je pense avoir de quoi te faire changer d’avis si jamais tu venais à refuser ma proposition …
Je déglutis. Je compris tout de suite de quel moyen il comptait me faire chanter : soit, dans le meilleur des cas, il m’emmènerait de force avec lui, soit, dans le pire des cas, il me tuerait moi et Eline.
Je ne pouvais donc pas le laisser faire ça mais je ne pouvais pas non plus rejoindre cet homme que je ne connaissais que depuis quelques minutes. Mais ce que je ne comprenais pas, si j’avais deviné juste les deux propositions, et qu’il voulait vraiment m’emmener avec lui, il ne pourrait pas me tuer.
Lorsque mon regard se reposa sur son poignard, je compris soudain ce qu’il voudrait vraiment faire pour m’enlever. Il ne pouvait pas me tuer, non, puisqu’il avait besoin de moi, mais pouvait très bien tuer mon amie !
Malgré les risques que j’encourrais et même si je devrai me battre, je décidai de refuser. Je me retournai un instant vers Elie, qui, conciliante, me lança un regard d’encouragements et je déclarai, d’une voix ferme, que j’espérais ne pas être tremblante :
― Non, je ne viendrais pas avec vous. Je refuse donc votre « proposition » à vous « rejoindre », à m’allier avec vous.
Il releva et une lueur rieuse s’alluma dans ses yeux. Il lança d’un ton sarcastique, mais plutôt décontracté, en haussant les épaules dans un geste désinvolte :
― Bon, puisque que tu le prends comme ça … Mais tu ne pourras pas dire que je ne t’aurais pas prévenue. Alors, c’est parti !
Il s’approcha dangereusement de nous, mais avant même qu’il lance son poignard, je hurlai en mettant mes mains en bouclier devant nous pour protéger Eline de l’attaque car elle n’avait pas arrivé à se délivrer, je fermai les yeux, me préparant au pire :
― NOOOOOOOOONNNNNNNNNNN !
Je fermai les yeux, me préparant au pire. J’attendis longuement le coup de poignard qui m’aurait tué, mais rien ne vint.
Alors, tout doucement, j’ouvris les yeux. L’homme avait disparu ! La pièce était vide !
Tremblante de peur, je me levai en titubant. Prudente, j’avançai de quelques pas, m’attendant à le voir surgir d’un des coins sombres de la pièce. Je fis même plusieurs tours sur moi-même, mais je ne vis à rien, à part les débris de meubles qui composait l’ancienne chambre d’Eline, et mon amie. Puis, soudain, je me retournai vivement vers la porte entrouverte, de peur qu’il déboule du couloir.
― Ne t’inquiètes pas, tu l’as fait disparaître, dis soudainement Elie, me faisant sursauter. Il ne reviendra plus.
Devant mon air ahuri, elle continua :
― Délivre-moi et je t’explique tout.
Je m’exécutai et elle se massa les poignets. Elle paraissait soudain très sérieuse. J’eus l’impression d’avoir quelqu’un d’autre devant moi. Elle soupira et m’expliqua :
― J’aurais voulu te l’annoncer beaucoup plus tard, mais maintenant que tu as vu ça, il faudra bien le faire. Tu vois la lueur sur tes mains ?
Je hochai la tête, prudente.
Elie se concentra, choisissant ses mots avec attention.
― Crois-tu aux éléments surnaturels, Estelle ?
― Comment ça ? Que veux-tu dire par « éléments surnaturels » ?
Mon amie soupira. Elle était visiblement très mal à l’aise. Alors que moi, de mon côté, je ne comprenais pas pourquoi elle était dans son état. Et puis je commençais à m’impatienter : qu’était donc la lueur sur mes mains ? Une maladie ? Un virus ? Le reflet de la lumière ? Non, tout cela ne me paraissait pas possible. Elle m’observa longuement, cherchant la bonne manière pour aborder le sujet :
― Bon, écoute Estelle, je vais aborder le sujet d’une façon très … directe. Je ne peux pas passer par quatre chemins pour te l’expliquer. Pas pour ça. Déclara-t-elle en désignant mes mains, tu es absolument sûre que tu veux vraiment savoir ce que c’est vraiment ?
― Sûre et certaine. Je suis déterminé à savoir ce que c’est.
Eline prit une longue inspiration qui lui sembla très douloureuse :
― Voilà, je me lance : Estelle tu es … une sorcière.
― Quoi ? Une sorcière ? Comme dans les films et les romans de science-fiction ? lui demandais-je.
Puis une vague de colère m’envahit.
― Tu te fiches de moi, Eline ! m’écrirais-je, furibonde, en me levant d’un bond.
Elle secoua la tête désemparée. En fait, elle s’attendait à cette réaction. Elle se dit, une fois de plus, qu’il n’aurait pas fallu qu’elle me l’annonce si tôt. Elle se leva doucement et recula de quelques pas, me fixant toujours.
― Non, je ne me fiche pas de toi, Estelle. Tu sais très bien que je ne ferai jamais ça et surtout pas à toi. Répondit-elle, d’une voix posée.
― Alors, qu’est-ce que tu me racontes ! Cela n’existe pas, une sorcière !
― C’est là que tu te trompes, Estelle. Les sorcières existent vraiment et tu en aies une preuve vivante. Tiens, regarde ce papier si tu ne me crois pas. Riposta-t-elle en me tendant plusieurs feuilles de papier rose à l’aspect vieillie.
Elle ne s’approcha pas, de peur que je l’attaque. J’étais toujours furibonde et je comprenais sa réaction, car je devais sûrement lui faire peur. Elle ne m’avait jamais vu aussi en colère. Je m’approchai d’elle et saisis les documents. Je les lus attentivement et observa aussi tous les graphiques et schémas : un, retiens particulièrement mon attention. Un dessin d’un corps était dessiné et des vaisseaux bleus et verts le parcouraient. Eline, qui s’était approchée entretemps, remarqua mon étonnement. Elle m’expliqua le schéma :
― Tu vois les lignes bleues ?
Je hochai la tête, observant toujours le dessin.
― Elles représentent ton énergie qui circule dans ton corps. Cette énergie s’arrête à plusieurs « points », qui sont appelés Cardinaux car ils sont très importants : c’est là où ta magie se recharge. Parmi ces Cardinaux, un est le plus importants de tous : celui du cœur. Tu as des Cardinaux qui passent dans tous le corps. Les autres sont secondaires, tu ne risques pas de mourir si tu te fais toucher à cet endroit. Mais prenons juste un exemple : un jour, tu te casse la jambe. Hé bien tu risque de te plus pouvoir utilisé une partie de ta magie.
― Quoi ? l’interrompis-je. Tu es en train de me dire que, même en me blessant aussi simplement avec une fracture, je ne pourrais plus utilisé une partie de ma magie ?! Comment ça ? Je ne comprends pas.
― Oui, car, comme je te l’ai expliquée, on a ces « points » dans tout le corps et ce, à différents endroits. Il y en a dans les jambes, les bras, sur le thorax, le cœur, dans le dos … Enfin bref, partout.
― D’accord, donc vaut mieux ne pas se faire toucher à ces endroits …
― Bah … Si, on peut. Tant que ce ne sont que les secondaires et pas celui du cœur.
Je soupirai d’exaspération. Ma vie allait devenir beaucoup plus compliquée maintenant que j’étais sorcière !
― O.K., répondis-je essayant d’assimiler ces données. Et à quoi servent les lignes vertes ?
― Elles suivent le même trajet que celles des Cardinaux. En fait, ces deux vaisseaux sont dans tes vaisseaux sanguins ; ils suivent le même trajet que ton sang. Donc, le vaisseau vert représente ta jauge de magie.
― Ouh là ! la coupais-je, je n’y comprends plus rien !
Mon amie sourit doucement.
― Je vais essayer de t’expliquer tout ça plus simplement. En fait, les deux sortes de lignes, donc la verte et la bleue, se trouvent dans ton sang. Appelons ton sang un « canal ». Hé bien, ce canal est formé grâce à ta jauge d’énergie et ta jauge de magie. Tu comprends un peu mieux ?
― Oui, répondis en hochant la tête.
― Maintenant, il reste une dernière chose à t’expliquer, et pas la moindre : l’effet d’une « prise de magie ».
Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, je l’interrompis :
― Attends, attends ! Qu’est-ce que c’est une … Une prise de magie, c’est ça ?
― Oui, c’est ça. Répondit-elle en hochant la tête doucement. Mais ne t’inquiètes pas, je vais t’expliquer ce que c’est. En fait, une prise de magie, c’est comme son nom l’indique, est un des moyens de te voler ta magie.
― Quoi ? m’écriais-je, horrifiée. On peut me voler ma magie ? Mais comment est-ce possible ?
Elle soupira en secouant la tête. Elle baissa les yeux et souffla :
― C’est possible comme tous les autres vols de n’importe quel objet. Sauf qu’un vol de magie conduit souvent à la mort de la victime.
Je hoquetai, sous le choc. Je reculai, les yeux arrondis par la peur. Mais que me racontait mon amie ? Était-ce vraiment possible que l’on puisse voler la magie de personne, sachant qu’elle se trouvait dans son sang ? Non, non ! Ce ne pouvait être possible !
Voyant mon air apeuré, Eline hocha doucement la tête en se mordant les lèvres :
― Je sais ce que tu dis : ce n’est pas possible ! Et pourtant, si c’est possible …
Des larmes vinrent inonder ses beaux yeux bleus. Je me précipitai vers elle, me demandant ce qui l’attristait.
― Eline ! Murmurais-je d’une voix douce, pourquoi pleures-tu ?
Mais elle secoua la tête en fermant les yeux, comme si elle voulait chasser ce mauvais sentiment qui l’habitait en ce moment.
Une fois calmée, mon amie releva la tête, souriant calmement :
― Ce n’est rien … Juste un mauvais souvenir que je préfère oublier.
Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi Eline ne voulait pas me le dire. Mais, même si je ne voyais pas pourquoi elle faisait ça, je ne lui en voulus pas. Après tout, se débarrasser de ses vieux démons était dur, douloureux, et on n’avait pas toujours envie de les partager … Ce que je comprenais tout à fait.
Elle inspira à fond et reprit :
― Donc, pour voler la magie d’une personne, il ne faut pas grand chose … Juste assez d’expérience pour connaître le sort et avoir la force de le maîtriser …
― De la force ? Comment ça ? répétais-je, intriguée. Que veux-tu dire par là ?
― Comme tu le sais, il faut un certain quota de magie pour pouvoir lancer un sort ; par exemple, si celui-ci est basique, il ne t’en faudra pas beaucoup, mais s’il est d’un niveau plus avancé, il te faudra plus de magie, c’est logique. Enfin, tout ça viendra avec le temps. Maintenant que je t’ai expliquée le plus gros de la manœuvre, il faudrait peut-être qu’on songe à partir, tu ne penses pas ?
Je hochai doucement la tête, comprenant doucement le sens que ma vie avait prit. Je sortis doucement de la torpeur qui m’entourée. Ok, je suis une sorcière. Mais Elie avait raison. Avoir des pouvoirs magiques pouvait me servir. Enormément.
Puis je repensai à ses parents. Ils avaient été tués devant ses yeux. Non, mes pouvoirs n’allait pas que me servir moi mais aussi à elle.
― Oh, Elie, je suis désolé pour tes parents.
Sa mine changea. Au lieu de celle sereine et consolatrice qu’elle avait adoptée il y a quelques minutes maintenant son expression n’exprimait que de la tristesse et de la douleur. Je crus qu’elle allait se remettre à pleurer et me préparai à la consoler comme elle l’avait fait pour moi.
― Je les ai vus mourir devant moi, c’était vraiment affreux. Quand tu m’as appelée tout à l’heure, ce n’était pas moi qui t’ai répondue mais l’homme qui s’était métamorphosé en moi.
Je comprenais maintenant son ton froid lorsque qu’elle m’avait répondu.
― Oui Peux-tu tout me raconter en détails, Elie ?
― , si tu veux. Quand l’homme est arrivé, nous étions tous les trois dans le salon. Dès que mon père l’a repéré, ils se sont attaqués. En trois coups de poignards, mon père était… mort. Pareil pour ma mère.
Leur tueur ne leur avait laissé aucune chance.
― Puis, il m’a ligotée et m’a montée dans ma chambre. Et puis, il m’a exposé un plan pas très explicite, si tu veux mon avis. En fait je n’en ai pas compris un seul mot. Ah, et il m’a aussi expliqué, ça je l’ai très compris, qu’il serait ton ennemi à vie. Mais, je ne sais vraiment pas pourquoi il m’a dit tout cela sachant que c’était toi qui était visé et pas moi. Logiquement, un méchant explique son plan à son ennemie, non ?
― Normalement, oui. Mais cet homme ne semble pas très lucide et pas bien dans son corps, si tu veux mon avis Encore une question : t’a-t-il révéler son nom ?
Mon amie hocha la tête.
― Il se prénomme Décolrion. Oh, et il a aussi précisé que, lorsque qu’il voudra quelque chose de toi et que tu ne voudrais pas lui donner, il n’hésitera pas à torturé ta famille, tes amis ou surtout toi. Et alors, je nageai dans un rêve sans limite … Je ne comprends pas ce qu’il te veut et pourquoi il m’a avertit de tout ça …
― Je ne comprends pas, moi non plus. Mais s’il t’a dit tout ça, c’est qu’il y a un but, une raison.
J’inspirais profondément. Super, je venais de me faire un ennemi ! Youpii ! Mais un détail me fit tiquer.
― Que voulait-il dire lorsque qu’il voudrait quelque chose de moi ?
― Je ne sais pas, il n’a pas précisé quoi mais il a bien insistait sur le faite que c’était très puissant.
― Hum, d’accord.
Puis, regardant ma montre, je remarquais l’heure.
― Nous ferions peut être mieux de partir d’ici …
― Je veux bien mais je ne peux plus rester ! Et puis, je ne peux pas, je ne dois pas abandonner mes parents dans cet état !
― Je sais, mais j’ai les solutions. Pour toi, demain, tu n’auras qu’à nous suivre discrètement et te cacher. Et pour tes parents, … euh …
Je me rendis compte que je n’avais de solution pour eux.
― Hum, Estelle, je sais qu’il est tard mais, si je pars demain, je ne pourrais plus les enterrer, donc s’il te plaît, j’aimerais le faire avant demain.
Je la comprenais toute à fait. Perdre un parent était déjà terrible, surtout sur Dorémi, mais les perdre tout les deux était presque insupportable. Je soupirais. Nous n’aurions pas le temps de les enterrés selon la tradition. Du coup, c’était impossible.
Je ne voulais pas la blesser mais c’était comme ça.
― Elie, nous ne pouvons pas. Et nous sommes en danger ici. Délcorion peut revenir et pourrait bien nous tuer comme il l’a fait avec tes parents.
Elie se remit à pleurer. Puis finit par répondre :
― D’accord, nous partons. Laisse-moi juste leur dire adieu.
Je hochais la tête affirmativement. Après tout, ce n’est pas parce que nous étions en danger, qu’elle ne pouvait pas leur faire ses adieux. Nous redescendîmes et pendant quelques minutes elle leur fit ses adieux mêlant leur sang et ses larmes.
― Rentrons au palais, je dirais à mon père que tu y dors. D’accord ?
Elle hochait la tête, les yeux encore emplis de larmes et le nez rouge à force d’avoir pleuré.
Nous rentrions rapidement, installâmes un second lit, nous lavions et nous brossions les dents. Tout cela fait, Eline et moi, mîmes nos pyjamas et nous nous glissions sous les couettes. Une fois tout ceci fait, nous commençâmes à élaborer un plan.
― Estelle, tu sais, pour demain, ne t’occupes de rien. Je sais où vis ton fameux oncle et je sais surtout comment y aller rapidement.
― Oh, tu sais où il habite ? Et comment y aller plus rapidement qu’avec une limousine ?
― Oui, grâce à … à mon pèr …
Sa voix se cassa sur la fin. Repenser à son père lui était douloureux et sa mort était encore toute fraîche. Elle inspira profondément et se reprit.
― Oui, mon père s’était renseigné sur ta famille. Ton « oncle » habite sur Terre.
― Sur … sur Terre ? Qu’es-ce que c’est que ce truc ?
― Ce truc, comme tu dis, est une planète, très grande et assez puissante. En fait, elle se trouve juste en dessous de Dorémi. C’est aussi de cet endroit que je viens.
― Tu … tu n’est pas originaire de Dorémi ? lui demandais-je réellement surprise.
― Non, c’est vrai. Quand toute ma famille et moi avons débarqué ici, c’était plutôt une question de vie ou de mort. Mes parents devaient retrouver rapidement un travail et ils ont vu les demandes d’embauches de tes parents au palais. Ils ont sauté sur l’occasion et ont falsifié nos papiers.
― Oh, … Vous êtes, euh étiez émigrés alors. Et vous étiez en danger de mort ?
― Hum, oui. En fait, Délcorion me suivait déjà sur Terre. Et mes parents y ont vu un danger.
― Waouh ! Au point de changer de planète ! Ca ne rigole pas avec eux !
― Hé oui ! Donc, pour demain, ne t’occupes pas de moi, je saurais me débrouiller.
― D’accord.
Je bâillais.
― Ouf, quelle journée ! Que dirais-tu si nous nous endormions maintenant.
Elle bâilla à son tour.
― J’en dirais que oui. Je suis éreintée ! Bonne nuit, alors !
― Bonne nuit !
J’éteignis la lumière et, dès que je posai la tête sur mon oreiller, je m’endormis.
Dernière modification par gwen99 (Le 25-05-2012 à 20h10)
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#222 Le 25-05-2012 à 21h14
nougat117 a écrit :
Mezou et Marjolaine<< vous m'avez lu avant ou quoi ?? j'ai dis que je copiais sur LGDC exprès, parce que j'avasi envie... En plus sur un forum ou tout le monde aime LGDC, bah ils ontadorés... Sinon, Mezou tu parlais aussi de mon histoire avec les loups ?? parce que le tome deux va tout faire changer.
Oui oui, j'avais vu mais je trouve juste ça dommage, parce que tu t'inspires trop de LGDC, il faut d'abord écrire pour soi, pas pour que les autres aiment ! Bon après c'est sûr que les compliments ça fait plaisir ! Essaye peut-être d'écrire un truc moins ressemblant ? Parce que tu écris bien, c'est dommage de pas exploiter ton talent en créant vraiment toi-même l'histoire. Je dis ça gentiment
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#224 Le 25-05-2012 à 21h47
Marjolaine' = Ce.....ce.....c'est fantastique , dus moins , malgré que la fin de ton espèce de chapitre si t veut bien que j'appelle sa comme ça et bien la fin des chapitres est ps génial mais autrement j'adore.
Moi j'écris des poésie et des histoire ; là je suis sur une histoire , voici le premier chapitre , je le mettrai surment demain le deuxième =
Spoiler (Cliquez pour afficher)
Titre = Analy , super ninjette !
Chapitre 1 - Une ninjette débutante.
C'était l'histoire d'une jeune fille , d'environ 17 ans. elle se nommait Analy. Ses parents étaient décédés , elle avait, été adoptés par une petite famille pauvre ayant,t déjà un fils de 6 ans.
Son petit frère , Kim , allez souvent à l'école , voila pourquoi ses parents le gatés tent ; analy n'est jamais allé a l'édcole. Pourtant elle s'est compté , s'est l'alphabet par coeur et est tres cultivé.
Cependant elle a une chose qui la dérange , l'image de son petit frère....
Analy va bientôt prendre ses 18 ans , elle va enfin pouvoir aller au cours de ninja !
Sa y est , nous sommes le 18/05/2012 , Analy prend 18 ans , elle va pouvoir enfin ce rendre a son école de ninja.
Arrivé là bas , elle rencontre un grand et charmant jeune homme en train de s'entraîner....
Elle en tombe vite raide amoureuse , puis , une jeune fille du nom de Marie trouble soudain son regard en disant =
" Lui c'est Jordan , je te conseil de ne pas t'approcher trop de lui , c'est l'élève le plus dangereux a ce que l'on dit. Eh , mais tu es la nouvelle !
- Oui , je suis la Nouvelle , je m'appelle Analy, et quelque chose me dit que l'on se revera.... "
Et Marie reparta s'entraîner , Analy garda des image d'elle.... Avant que le lendemain matin , on la retrouva assassiné !
Suite au deuxième chapitre ; Des soupçons.....Des découvertes
Bizzzzzzzzzz
Dernière modification par Pyranah (Le 26-05-2012 à 08h56)
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#225 Le 26-05-2012 à 09h35
bon voici mon poème :
un mot doux,c'est pas le tout
Un poème,c'est blème
Un récital,c'est trop banal
Mais pour finir
Un beau sourire
Ca suffit bien:coeur:
des aviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis????????????????
Dernière modification par cromiwali (Le 26-05-2012 à 12h01)
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