Cromaniatittude (DEUX FOIS d'affiler sans regarder !!!! I'm the queen ****)
Chapitre 1 ~
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Un jour. Une heure. Une minute. Une seconde. A chacun de ces instants, il se passe quelque chose sur Terre, et plus vastement encore, dans la galaxie. Il est 8:26h, à Arles. Je suis assise a ma place, en cours de philosophie. La classe est silencieuse, sous l'effet, des paroles lentes et monotones débitées par le professeur. Un homme investi et cultivé, je trouve. J'aime beaucoup ses cours, qui, d'habitude me passionnent complètement. Pourtant, aujourd'hui je suis ailleurs, comme les autres, sauf que pour moi, c'est exceptionnel.
La porte s'est ouverte à la volée à 8:26h exactement, j'ai toujours eu un espèce de réflexe pour marquer des évènements importants en regardant immédiatement l'heure. Quelqu'un entra maladroitement et s'adressa au professeur en bafouillant un peu. Il lui indiqua une place, non pas à côté de moi, mais juste devant. Un garçon, plutôt beau s'avança alors dans ma direction. Ses cheveux châtains étaient coiffés en brosse et je crus voir dans ses yeux une lueur de je ne-sais-quoi qui me fit frissonner. Il s'asseya devant moi donc, et sortit ses affaires. Une odeur brute et profonde chatouilla mes narines, il sentait drôlement bon. Une odeur étrange, comme ses yeux. Le reste de l'heure, je décrochais complètement du cours et observais attentivement la nuque de l'inconnu. J'avais oublié que le professeur principal nous avait annoncé l'arrivée prochaine d'un nouvel élève, nommé je crois, Mathéo. Il devait venir de la Bretagne il me semble, et déménageait pour des raisons personnelles. Tout cela m'était totalement sorti de la tête. Le temps de penser tout cela, l'heure était déjà terminée. La cloche sonne. Un tintement étranger, avec une consonance différente brouillait mes oreilles. En ramassant mes affaires, je surpris le regard de feu de Mathéo sur moi, rien de jugeant ni de viril, un regard qui ne m'a jamais été adressé. Car moi, Charlotte, 17 ans, eu droit tout au long de ma vie, à un défilé de regard ; de la haine au langoureux, de l'étonnement au méprisant...mais jamais d'une telle intensité. Se rendant compte du malaise qu'il avait installé, Mathéo détourna les yeux et partit en direction de la salle de sport, pour le cours suivant, laissant derrière lui un flot de parfum. Je humais l'air jusqu'à m'en étouffer afin de garder au plus profond de mes poumons, l'odeur alléchante du nouveau. Mes amies me pressèrent, et je me dépêchais de ranger ma trousse afin d'aller chercher mon sac d'EPS. Après m'être changée, je rejoins les autres en tenue de sport, prête à en découdre pour le match de handball qui s'annonçait. Après plusieurs rencontres à issues victorieuses mon équipe jouait en finale contre celle de Mathéo. Le coup de sifflet retenti et après quelques passes entre mes coéquipiers, je reçu la balle et filai à toute vitesse tandis que les élèves dans le public criaient mon nom à s'en casser la voix. 9:46h, quelqu'un me percute par la droite. Ma tête cogna contre le torse de Mathéo, et mes chevilles s'emmêlèrent pendant que la balle m'échappa. Je faillis m'écraser à terre mais fut retenue au dernier moment car Mathéo me rattrapa en m'enlaçant la taille et me remis debout. Encore sonnée tandis qu'il rejoignait ses camarades d'équipes, je décidais de reprendre le contrôle de moi même et fonçait droit vers la balle en perçant le groupe adverse attaquant et réussi à rattraper le projectile. Cette fois, rien ne me déconcentra et je dribblais jusqu'au but en face de moi. Par trois fois, la balle trépassa en ma possession, dans le camp adverse.
Mon équipe me porta en triomphe, des mains soulevèrent mon poids plume, un petit gabarit tel que le mien était parfois utile, il fallait l'avouer.
9:56h. Par je-ne-sais-quelle manœuvre, je basculais soudainement d'un côté, perdant l'équilibre, j'essayais de me raccrocher à ce que je pouvais. Quelque chose apparu dans mon champ de vision, et je parvins miraculeusement à l'attraper. Son tee-shirt. J'ai vu bien trop tard qu'il s'agissait du maillot de Mathias. La collision de ma colonne vertébrale avec le béton ciré était bien pire que douloureuse, j'eu l'impression que l'on me broyait les os un par un avec un marteau et je laissais échapper un hurlement en espérant que la souffrance s'en irait avec. Or, elle se fit bien plus intense. La main toujours accrochée à son tee-shirt, je vis Mathias, plié en deux, à cause de moi et de ma dégringolade. Je serrais si fort le tissu que mes phalanges blanchissaient à vue d'oeil. J'étais parfaitement incapable de bouger, ne serait-ce que d'un centimètre. La confusion autour de moi était palpable. Le professeur de sport, Monsieur Peguras, entreprit de se mettre devant moi et d'essayer de me faire réagir en me parlant et en me secouant légèrement l'épaule. Je clignais des yeux pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas parler, que mes cordes vocales comme mes membres étaient engourdis. Il demanda quelque chose à Mathias et celui ci me regarda, encore choqué de ma chute. Quelques secondes plus tard, il me souleva facilement, m'arrachant un beau hurlement qui dû lui percer les tympans, et se dirigea vers l'infirmerie tandis que la cloche, toujours aussi étrange à mes oreilles, sonnait la fin de l'heure. Il était dix heures.
Dernière modification par Laptitehermione (Le 09-07-2015 à 18h13)